Emmanuel Macron |
Emmanuel Macron a réuni le jeudi
22 février de jeunes agriculteurs à l’Elysée afin de leur dire à nouveau
combien il considérait leur secteur d’activité comme une priorité dans son action.
Il a expliqué qu’«il n’était pas
là pour plaire mais pour faire» et qu’il proposait aux «exploitants agricoles»
de devenir des «entrepreneurs agricoles» avec tout ce que le terme d’entrepreneur
recouvre chez lui et sa vision centriste et progressiste, c’est-à-dire des professionnels
responsables, autonomes et capables de réussir dans un domaine qui est, selon
lui, crucial pour la France mais qui doit être aussi un des moteurs des exportations,
un des fleurons du commerce extérieur grâce à ses productions et à son savoir-faire.
Lors de ses vœux de début d’année
au monde agricole (qui, avec l’armée, avait été le seul à avoir des vœux personnalisés),
le président de la république avait expliqué que les «paysans» comme les «militaires»
étaient des «concitoyens (qui) ont en commun d’être des hommes et des femmes
essentiels à la nation» et qui se tiennent «debout dans la difficulté et
l’épreuve, manifestant leur engagement à chaque instant».
Et il avait ajouté: «Dès le début
de ce mandat, je me suis lancé dans plusieurs combats que je considérais comme
prioritaires : nos armées, l’emploi, l’éducation et l’agriculture car
l’agriculture est, j’en suis convaincu, une des clés de notre avenir».
Un bel hommage alors que l’opposition
prête sans cesse à Emmanuel Macron un dédain, voire une condescendance pour le
monde rural.
Un angle d’attaque très utilisé
actuellement par LR et son président, Laurent Wauquiez, mais aussi par la
Gauche dont pourtant bien de ses représentants ont souvent manqué d’intérêt
pour cette ruralité.
Ses deux objectifs principaux sont la «souveraineté alimentaire» et la «qualité
choisie».
Selon lui, «nous sommes aujourd’hui à un tournant – j’en
suis profondément convaincu, je sais que beaucoup d’entre vous le sont aussi –
pour notre agriculture parce que c’est là aussi un des lieux de transformation
profonde, pas seulement d’une filière économique, mais aussi d’une forme
d’organisation dans notre société, d’organisation de nombreux territoires et de
choix profonds pour notre société, de choix d’organisation en commun, de choix
d’alimentation, parfois de choix sanitaire! Et il nous faut construire pour
aujourd’hui et demain ce changement profond. Et pour cela, nous devons renouer
avec nos fondamentaux».
Quant à la politique agricole, il estime que «ce que nous
devons construire, c’est une stratégie claire, concrète avec l’ensemble du
monde agricole français pour, aujourd’hui et dans les prochaines années,
réussir à prendre ce tournant et gagner ce moment historique que j’évoque. Nous
devons le faire dans notre pays avec l’ensemble des territoires, nous devons le
faire à un moment où nous avons une PAC à renégocier en Europe et nous devons
le faire à un moment où le monde est en train ou de s’ouvrir ou de se fermer,
mais où les plaques tectoniques du commerce mondial en matière agricole sont en
train de bouger très vite et où nous avons pu voir ces dernières années les limites
de la volatilité des cours et d’une agriculture qu’on pense simplement ouverte
aux grands vents des marchés et donc où il nous faut aussi penser des mécanismes
de régulation, de protection pour défendre cet objectif que j’évoquais d’une
vraie souveraineté alimentaire et d’une souveraineté de qualité. Pour moi, ce
moment s’articule autour de trois combats: celui de la valeur, celui de
l’ouverture et celui de la planète.»
Il faut donc un «juste
prix» pour les produits afin de bien rémunérer les agriculteurs, une «ouverture
à la mondialisation» pour permettre une agriculture française conquérante mais
dans une juste concurrence et le «choix de la planète» avec «une politique assumée,
volontariste en matière environnementale et climatique».
Quant aux mesures qu’il a annoncées
ce jeudi, il y a la promesse que les accords de libre-échange ne changeront pas
les règles en matière de production et de qualité («pas de bœuf aux hormones»
a-t-il affirmé), celle d’aides pour combler le déficit commercial dans le bio,
celle de prêts pour les jeunes agriculteurs (pour leur «permettre de démarrer dans le métier
dans les meilleures conditions»), celle d’une protection sociale
identique à celle des autres Français et celle de verrous réglementaires sur
les achats de terres agricoles par des étrangers (ici est visée en particulier
la Chine).
Il a également annoncé la mise en
place d’un «grand plan d’investissement de 5 milliards d’euros pour accompagner
la transformation» du monde agricole notamment «la modernisation des structures».
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