► Elections et votes à hauts risques
pour la démocratie républicaine
Avec plusieurs élections à hauts risques aux Etats-Unis
(législatives en novembre), en Italie (législatives en mars), Hongrie
(législatives avant l’été), au Brésil (législatives et présidentielle en
octobre), Suède (législatives en septembre), l’année s’avère chargée en
scrutins importants où seront face à face des forces centrales et libérales et
des forces radicales et populistes.
Dans d’autres lieux, ces élections seront cruciales pour la
démocratie, soit qu’il faille en mettre une en place, soit qu’il faille le
sauver comme au Congo (législatives et présidentielle en décembre), en Libye
(législatives avant fin septembre), au Venezuela (présidentielle en octobre),
voire qu’il faille continuer la lutte contre l’autocratie comme en Russie
(présidentielle en mars).
Sans parler d’élections qui pourraient survenir plus tôt que
prévu face à des blocages politiques comme en Allemagne (législatives) ou
Royaume Uni (législatives), voire en Espagne (législatives) si la crise
catalane connaissait un durcissement.
Toutes ces élections et d’autres, de la République tchèque
au Mali en passant par la Thaïlande ou des référendums en Suisse et en Irlande,
seront des marqueurs sur l’état de l’opinion mondiale, sur l’état des forces
démocratiques face au populisme et l’extrémisme.
Si l’on peut déjà craindre le pire dans certains pays comme
la Hongrie ou la Russie, on peut espérer dans un sursaut comme cela s’est passé
en France, aux Etats-Unis, en Italie ou au Brésil.
La situation internationale et la conjoncture économique
joueront évidemment un rôle.
Si la seconde semble être de bonne augure pour 2018, la
première demeure largement inconnue, tant dans les décisions et les
comportements de certains leaders mondiaux de pays de premier plan comme Trump,
Poutine ou Xi que dans la capacité des organisations terroristes de frapper de terribles
coups ou dans les Etats voyous, de la Corée du Nord au Venezuela en passant par
la Syrie ou l’Iran, de jouer la politique du pire.
► Etats-Unis, l’espoir des élections
de mi-mandat
L’élection de Donald Trump a plongé les centristes américains
dans une profonde stupeur et une interrogation sur leur stratégie et leur
positionnement politique.
Non seulement un populiste démagogue proche des thèses de
l’extrême-droite l’avait emporté face à la centriste Hillary Clinton mais
celle-ci avait été largement chahutée durant la primaire démocrate par un
populiste démagogue proche de certaines thèses d’extrême-gauche, Bernie
Sanders.
Et la contestation qui montait un peu partout dans le pays
contre les élus modérés tant à droite (Parti républicain) qu’à gauche (Parti
démocrate) semblait montrer une lassitude d’un Centre accusé de mollesse et de
ne pas s’attaquer aux forces néfastes pour le pays (la finance pour la gauche,
le multiculturalisme et le politiquement correct pour la droite).
Mais les excès des radicaux, la présidence effroyable de
Trump et des candidats extrémistes du côté républicain, ont rappelé aux
démocrates mais aussi à la majorité de la population qu’on ne pourrait se
débarrasser d’un président incompétent et dangereux et d’une majorité
républicaine de plus en plus à la droite de la droite qu’avec des candidats
centristes, surtout démocrates mais aussi républicains.
Les élections partielles qui ont eu lieu en 2017 ont
confirmé cette analyse, que ce soit dans la fameuse élection sénatoriale de l’Alabama
où un démocrate centriste l’a emporté face à un extrémiste raciste et dangereux,
accusé d’agression sexuelle sur des femmes parfois mineures, soutenu par la
franche la plus à droite des républicains (une première depuis 1992) ou dans
des élections de gouverneurs (comme en Virginie) ou de représentants dans tous
le pays.
Dès lors, pour les importantes élections de mi-mandat qui
verront le renouvellement complet de la Chambre des représentants et un tiers
du Sénat en novembre prochain, la stratégie des démocrates devraient être –
elle n’est pas encore totalement définie – de présenter des candidats plutôt
modérés pour ratisser le plus large possible mais avec un discours beaucoup
plus social que celui adopté par Hillary Clinton lors de la présidentielle de
2016.
Avec cette évidence qu’il ne faut jamais oublié, que Trump n’a
pas remporté en 2016 le vote populaire et que donc la majorité des Américains,
comme le confirment tous les sondages, ne le soutient pas.
► Union européenne, l’attente d’un
leadership salvateur
L’Union européenne, c’est évidemment une entité avec un
Parlement (qui sera renouvelé en 2018) mais aussi 27 pays (+1, le Royaume Uni
qui va la quitter en 2019 ou 2020) et donc que sa couleur politique et sa
construction toujours en cours dépendent des gouvernants dans chacun des Etats
membres.
Les élections de 2017 ont plutôt été une bonne surprise
après les inquiétudes de 2016 (avec la victoire de l’extrême-droite en Pologne,
par exemple) grâce à la victoire d’Emmanuel Macron en France et à un vote
majoritairement en faveur des partis démocrates et républicains lors des
législatives en Allemagne.
Sauf que cette dernière se cherche toujours pour 2018 une
majorité qui devrait peut-être voir le jour en mars avec le retour de la coalition
entre la CDU-CSU (centre-droit, droite) et le SPD (social-démocratie).
Si tel était le cas, cela permettrait de relancer la
construction européenne avec la France même si des eurosceptiques existent dans
les deux partis, surtout à la CDU-CSU.
Mais il faut aussi souhaiter que les partis pro-européens
remportent les législatives de mars en Italie où deux grandes menaces existent
avec le mouvement populiste et démagogue «Cinq étoiles» et la coalition de
droite et d’extrême-droite (que certains qualifient bizarrement de centre-droit…)
de Silvio Berlusconi.
Mais si le gouvernement actuel dirigé par le premier
ministre de centre-gauche, Paolo Gentiloni, est reconduit, alors l’Union
européenne pourra compter sur un autre acteur favorable à son existence et une
plus grande intégration.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
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