Depuis le début de la V°
République, une des demandes politiques récurrentes des centristes est l’instauration
d’une dose plus ou moins grande de proportionnelle, voire de l’instauration d’une
proportionnelle absolue, lors des élections législatives.
Une position qui ressort autant
de la volonté de voir s’exprimer toutes les sensibilités partisanes à l’Assemblée
nationale que de ne pas se voir coincés entre la Droite et la Gauche et/ou de
devoir choisir constamment un des deux camps contre l’autre dans une alliance,
parfois presque contre-nature, afin d’avoir des élus, en particulier des députés.
On sait que la réforme
constitutionnelle voulue par Emmanuel Macron et faisant partie de son programme
électoral mais aussi de son alliance avant le premier tour de la présidentielle
avec François Bayrou, comporte l’instauration d’une dose de proportionnelle.
Une mesure saluée par les partis
centristes.
Quoique.
En effet, si les états-majors et
les députés centristes se sont réjouis d’une dose de proportionnelle (François
de Rugy, président LREM de l’Assemblée nationale, parle de 100 députés élus de
cette manière), la position des sénateurs semble moins claire.
Ainsi et alors que l’on croyait
qu’ils défendraient cette mesure, ils ont décidé de se rallier aux positions
prises par le président LR du Sénat, Gérard Larcher, qui a décidé d’être en
première ligne contre cette réforme constitutionnelle, en tout cas contre
nombre des mesures envisagées, dont la proportionnelle.
Il a ainsi déclaré, après avoir
remis ses propositions au président de la république que, parmi les «plusieurs
lignes rouges ou très fortement clignotantes» concernant cette réforme
constitutionnelle, qu’il avait de la «méfiance vis-à-vis de la proportionnelle»,
prétextant qu’il était «très attentif» à la «territorialisation des députés et
des sénateurs».
Or, dans le même temps, Hervé
Marseille, le président du groupe UC (Union centriste) du Sénat qui regroupe
les élus MoDem, UDI, Les centristes et quelques autres, a publié un communiqué
dans lequel il affirme que «le groupe Union centriste soutient les propositions
issues des réunions de travail organisées autour de Gérard Larcher et salue sa
démarche transpartisane».
Si cela ne signifie pas
explicitement un positionnement identique à celui du président du Sénat sur la
question de la proportionnelle, il est à noter qu’il n’y a aucune référence au
soutien de celle-ci dans le rapport du groupe de travail précité et, surtout,
dans le communiqué du groupe UC.
Cet «oubli» nécessitera sans
doute quelques éclaircissements quand on sait qu’Hervé Marseille est un très
proche de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et lui-même président de
la FED, la micro formation créée par Lagarde et faisant partie de la confédération
centriste.
Or, ce dernier a toujours était
un défenseur intransigeant de la proportionnelle comme François Bayrou.
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