Avec le départ de Les centristes
et du Parti radical de l’UDI après l’exclusion d’Alliance centriste (et le départ,
bien avant, de Territoires en mouvement, du CNIP et quelques autres micro-partis),
l’UDI est-elle encore une confédération et rassemble-t-elle encore les
centristes de centre-droit comme elle en avait l’ambition?
Jean-Christophe Lagarde, son
président, a un discours souvent contradictoire en la matière.
D’autant qu’il a longtemps tout
fait pour nier la réalité d’un délitement de l’UDI et de mettre sur pied une
fiction en se présentant à la tête d’un parti uni qui allait être le moteur du
renouvellement du centre-droit et de la droite libérale jusqu’à… hier où, lors
d’un passage à la chaîne Public Sénat, il a été obligé de reconnaître, «Bien
sûr qu’il y a un problème», ajoutant, sans doute à l’adresse de son comportement
passé, «faudrait vraiment se moquer du monde pour dire qu’il n’y avait pas de
problème».
Dont acte.
Et de poursuivre:
«Le Centre a vécu une année assez
difficile parce que la composition même l’UDI qui était constituée de
micro-partis a conduit, par concurrence interne essentiellement, à nous
empêcher à la fois d’avoir notre autonomie et notre indépendance.»
La faute à qui?
«Vous avez une tradition de
certains chefs et sous-chefs dans le Centre qui est toujours de vouloir se
réduire à la portion la plus petite possible.»
Mais alors qu’il devrait
s’inclure dans ceux-ci (n’a-t-il pas fondé un micro-parti, la FED, Force européenne
démocrate), et bien, pas du tout: «Que certains décident de s’isoler et de se
réduire à l’impuissance, je ne peux que le regretter.»
Donc aucune remise en cause de sa
présidence qui a abouti à ce désastre.
Ce qui ne surprendra guère ceux
qui le connaissent.
Plus, toujours sur Public Sénat,
Lagarde s’en est à nouveau réjouit de la situation (il l’avait fait la veille
sur RTL):
«Je me réjouis d’une chose c’est
que cela va permettre à la fois d’unifier, d’homogénéiser et de pacifier notre
formation politique. Ça nous rendra plus efficace et ça nous permettra de mieux
assurer notre indépendance.»
Pourtant, quelques instants
auparavant, il avait expliqué que «quand on a créé avec Jean-Louis Borloo
l’UDI, on a montré que le rassemblement permettait de peser sur la vie
politique et que la dispersion ne le permettait pas.»
Ce qui veut dire, si on suit son
raisonnement en entier, que la dispersion est donc un affaiblissement de l’UDI
tout en la renforçant!
Quant à l’avenir de la
confédération centriste, Lagarde est plus que confiant puisque qu’il «constate
qu’il y a beaucoup de gens qui sont en train de quitter les radicaux pour rester
à l’UDI et beaucoup de gens qui sont en train de quitter monsieur Morin pour rester
à l’UDI.»
On verra dans les semaines et les
mois à venir si ces troupes sont aussi nombreuses qu’il le prétend.
Pour autant qu’est-ce que l’UDI
aujourd’hui?
Une confédération de partis ou un
seul parti?
Si l’on s’en tient à ce que dit
Lagarde, ce n’est plus une confédération car elle ne se réduit plus qu’à un
seul clan, le sien.
Et ce clan est déjà unifié dans
la FED.
Reste que des groupuscules, la
plupart sans aucune visibilité politique, font encore partie de l’UDI.
Ces formations fantômes encore affiliées ont pour nom Nouvelle
Écologie démocrate, La Gauche moderne, France écologie, Canal écologiste
républicain et GayLib.
Seule la Gauche moderne possède un élu national, son
président, Jean-Marie Bockel, qui est sénateur.
Mais la formation est aussi «affiliée» au Parti radical si
bien qu’il est difficile de dire si elle est encore dans l’UDI ou non…
Mais il faut savoir: soit comme le dit Jean-Christophe
Lagarde, il n’y a plus de chapelles à l’UDI et donc l’UDI se réduit à la FED,
soit ces groupuscules ont encore une existence, et alors l’UDI n’a pas cette «unité»
et cette «homogénéité» dont il parle qui lui permettent d’être «pacifiée».
Sans doute que la clarté
politique serait, soit de changer le nom d’UDI en FED, soit de dissoudre la FED
et de faire en sorte qu’il n’y ait qu’un seul nom pour une même formation, même
si le «union» de l’UDI serait une contre-vérité.
Le congrès de l’UDI se tiendra le
17 mars 2018 après le vote les 4 et 14 mars pour le président du parti fera
peut-être l’un ou l’autre, si tant est que la confédération existe encore.