Bayrou-Macron, le père et le fils? |
A entendre le discours de clôture du congrès du Mouvement
démocrate qu’il a prononcé – et que l’on peinait à imaginer réel – ce dimanche,
François Bayrou est devenu un fan inconditionnel du nouveau président de la
république.
Les superlatifs employés et les compliments adressés étaient
à peine croyables.
Et pas une critique!
Bon, bien sûr, le président du MoDem expliquait en creux
qu’il était une sorte de père spirituel du jeune Emmanuel, dont on rappelle que
la traduction veut dire «Dieu est avec nous» et dont la fête est célébrée le 25
décembre en même temps que la naissance de Jésus…
Mais aussi celui qui a toujours cru que la victoire des
forces centrales était possible et qui a gardé la maison et l’a empêché de
disparaître jusqu’à ce que la prédiction se réalise.
Le Père, le Fils, la Bonne nouvelle (Evangile) de la
victoire du Centre qui crée une nouvelle Alliance (Nouveau testament) entre La
république en marche et le Mouvement démocrate avec ces quelques 350
apôtres-députés, voilà une épopée bien biblique pour celui qui met toujours sa
foi en évidence!
Ici, on retrouve un peu plus le fond de la pensée de
François Bayrou.
Car, oui, sans Macron pas de victoire en 2017.
Mais sans Bayrou, quelque part dans les étoiles, pas de
Macron…
Pour autant, voire ce père autant féliciter son fils sans
vraiment tout ramener à lui à chaque phrase est à porter à son crédit de
sincérité… actuelle.
D’autant que, chose extrêmement rare, le président du MoDem
a reconnu s’être trompé sur Emmanuel Macron et l’avoir un peu malmené avant de
se rallier à sa candidature.
Ainsi, même le Père n’est pas omniscient, quel chambardement
au paradis centriste!
Mais l’adoubement sans réserve du père au fils n’est
peut-être pas aussi céleste que cela, c’est-à-dire sans arrière-pensées.
Revenons donc sur terre.
François Bayrou n’a pas abandonné son sceptre de chef du
Centre à Emmanuel Macron.
Tout juste lui a-t-il donné sa légitimité de héraut de
l’espace central et, peut-être bientôt, de l’axe central qui est en train de
naître avec Juppé à droite et Valls à gauche.
Le gardien de l’Arche d’alliance centriste, c’est toujours
lui et il n’a cessé de le rappeler depuis que Macron est à l’Elysée.
Et cela lui donne une légitimité sans pareille puisque le
Centre est bien, selon sa vision, le noyau dur de l’espace central et le MoDem
celui de l’axe central.
Et sans noyau dur, pas d’éléments gravitationnels.
Du coup, les félicitations à Macron sont aussi de l’autocongratulation
et le Fils procède bien du Père et non le contraire.
Aujourd’hui, François Bayrou et ses quarante-trois députés
ne servent peut-être pas à grand-chose dans l’épopée macronesque.
Mais demain?
Alors, il sera bon ton de rappeler des propos aussi
dithyrambiques que certains, à l’esprit toujours mal tourné, pourraient
qualifier de flagorneurs.
Mais, jusqu’à preuve du contraire, goûtons ce moment rare de
béatitude centriste et invitons les hérétiques de l’UDI en pleine capilotade à
rejoindre le festin des dieux sur l’Olympe du Centre triomphant.
A flagorneries, flagorneries et demi!
Centristement votre.
Le Centriste