François Bayrou |
Alors que le congrès du Mouvement
démocrate s’ouvre samedi 16 décembre et que François Bayrou, seul candidat à sa
succession, en sera encore le président pour les années à venir malgré une
volonté de certains de voir une nouvelle génération prendre le pouvoir, une question
existentielle se pose à la formation centriste.
Ressuscitée uniquement grâce à la
victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle et au soutien improbable que
Bayrou lui accorda à un moment-clé de la campagne électorale, le MoDem doit
éviter que sa première expérience au pouvoir depuis sa création en 2007 ne soit
sa dernière et qu’un phénomène éphémère.
Car, aujourd’hui, rien ne
garantit qu’il pourra survivre à la fin de la présidence Macron, voire même ne
pas se déliter pendant celle-ci.
Pour éviter que survienne une
possible disparition ou un retour à la coquille vide, le parti de François
Bayrou doit exister par lui-même et montrer qu’il n’est pas un simple appendice
à La république en marche, voire une anomalie politique qui ne doit son existence
qu’au fait du prince, en l’occurrence d’Emmanuel Macron.
On l’a bien vu dans les
tentatives de se porter à la gauche de la majorité présidentielle en
regrettant, par exemple, l’absence d’un projet social.
De même, sur des sujets comme la
laïcité ou l’environnement, il tente de faire entendre une petite musique
originale.
Néanmoins, l’exercice n’est pas
aussi simple que cela.
D’une part, parce qu’on l’a vu,
le MoDem n’existe à l’Assemblée nationale que parce Ma cron l’a bien voulu et
qu’il suffirait sans doute qu’il ne le veuille plus pour que le parti centriste
soit laminé lors de prochaines élections.
Il faut donc montrer qu’on est
indépendant mais pas trop…
Et, d’autre part, parce que le
gouvernement n’a pas besoin de lui pour avoir une majorité à l’Assemblée
nationale, LREM ayant la majorité absolue à elle seule.
Du coup, il est bien difficile de
faire pression sur l’exécutif pour acquérir un pouvoir sur celui-ci.
La situation dans laquelle se
trouve le Mouvement démocrate est, à bien des égards, assez unique et la façon
de résoudre la problématique de son existence à moyen et long terme n’a pas de
précédent qui permettrait à sa direction de savoir comment et quoi faire.
De ce point de vue, ce congrès
sera l’occasion de voir si des solutions ont été d’ores et déjà envisagées et
lesquelles dans les discours et les attitudes, surtout dans les propos de François
Bayrou.