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François Bayrou |
Sur la chaîne LCP, François
Bayrou s’est voulu, une nouvelle fois, le défenseur du Centre qui selon lui, «n’a
pas besoin qu’on lui laisse de l’espace» car «Il n’a qu’à assumer son espace.
Il n’a qu’à occuper, affirmer, définir cet espace-là».
Et, pour le président du
Mouvement démocrate, «L’élection d’Emmanuel Macron au printemps, qu’est-ce que
c’est d’autre que l’affirmation du bloc central ou de l’axe central que j’ai
défini et défendu depuis des années dans la politique française?»
Une élection qui permet «enfin» au Centre d’«occuper son
espace, et son espace est beaucoup plus large encore que les étiquettes ne le
laissent croire. C’est au fond ce qu’Alain Juppé a dit il n’y a pas très longtemps,
ce que d’autres peuvent dire venant de la rive gauche. (…) Nous avons un espace
en commun. Cet espace, c’est celui de l’avenir d’un pays qui se rassemble et
qui regarde les problèmes qui sont devant lui sans crainte».
Quant à l’émergence de divers pôles au centre de l’échiquier
politique, Bayrou rappelle sa position de toujours, celle d’un parti unique
que, bien sûr, il dirigerait!
«L’avenir du centre est dans son unité. Cet espace central
que je définissais, qui aujourd’hui comporte deux formations politiques fondatrices,
En Marche et le MoDem, même si les itinéraires ne sont pas les mêmes, les choix
d’organisation ne sont pas les mêmes, et l’histoire n’est pas la même. C’est
deux sensibilités sont pour moi le noyau central et est-ce que ce noyau central
peut s’élargir? Oui, bien sûr, à condition que les choses soient claires,
c’est-à-dire que ce soit de vraies adhésions».
Et de préciser, «je joue un rôle politique qui est pour moi
tout à fait responsable et important à la tête de ce courant politique central.»
Quant aux prochaines priorités du Mouvement démocrate qui
réunit son congrès courant décembre et dont il est le seul candidat à la
présidence, il estime qu’«il y a deux questions centrales pour moi, c’est quel
est le projet social qu’on propose aux Français dans les années qui viennent?
Il n’est pas écrit, il n’est pas défini, il mérite qu’on le travaille, mais ça
doit être une préoccupation de chaque instant de la majorité, et en tout cas
cette sensibilité que dans la majorité nous représentons devra la prendre en
charge, premièrement. Et deuxième question, même si ce sont des questions pas
très faciles à aborder, nous avons besoin d’une organisation politique de la
majorité qui à la fois respecte ces attentes nouvelles et qui solidifie
l’action telle qu’elle doit être menée et conduite.»
Enfin, il s’est félicité avec la radicalisation de LR de la
disparition de cette idée qu’un parti unique pouvait être la réunion de la
Droite et du Centre:
«Vous vous souviendrez qu’il y a un débat politique depuis
très très longtemps que j’ai moi-même porté depuis le début des années 2000, ce
débat politique c’est: est-ce que le Centre et la Droite c’est la même chose?
Ou est-ce qu’il faut un centre et une droite? Est-ce qu’il faut un centre
assumé et une droite assumée? Ou est-ce qu’il faut le parti unique de la Droite
et du Centre avec des traits d’union entre chacun de ces mots? Vous vous
souvenez qu’en 2002 à Toulouse j’étais allé dire ce que j’en pensais, avec une
formule qui est restée qui était: ‘vous dites qu’on pense tous la même chose,
si on pense tous la même chose, c’est qu’on ne pense plus rien’. Je suis un
partisan acharné du pluralisme et du travail en commun de sensibilités
différentes, du pluralisme et de la coopération, du pluralisme et de l’entente.
J’étais absolument certain depuis le début que cette affaire de l’amalgame
artificiel fait pour arranger des sensibilités politiques ou des intérêts
électoraux prétendant que la Droite et le Centre c’était la même chose, j’étais
absolument certain que ça ne tiendrait pas.»