Tony Blair |
Tony Blair, qui a mis en pratique
en tant que chef du Parti travailliste puis Premier ministre du Royaume pendant
dix ans (de 1997 à 2007), la fameuse «Troisième voie» imaginée par le président
démocrate américain Bill Clinton et qui théorisait le fameux social-libéralisme
dont Emmanuel Macron se revendique, a estimé, dans un entretien au Figaro que «dans
la mesure où il ne vient ni de la droite ni de la gauche traditionnelles», le
président français est le représentant d’une troisième voie à la française et
qu’«il occupe le créneau que j'appelle le centrisme absolu, et qui correspond à
mes convictions».
Il a, en outre, évoqué l’axe
central: «Partout en Europe, on observe une recomposition du paysage politique.
Les partis de gauche et les partis de droite se radicalisent, on le voit en
France comme aux États-Unis. Et puis vous avez, au centre, un groupe numériquement
important mais pas forcément organisé en force politique, qui est libéral sur
les questions de société, pro-entreprise mais attaché à la justice sociale».
A propos du Brexit, dont il est un des plus farouches
opposants, il «persiste à croire qu'il est encore possible de l’arrêter, même
si la probabilité est inférieure à 50%. C'est parce que le parti conservateur a
dit qu'il irait jusqu'au bout du Brexit quel qu'en soit le prix, qu'il a perdu
la majorité au Parlement aux dernières élections. Les conservateurs n'ont pas
obtenu le mandat qu'ils avaient demandé. L'atmosphère est en train de changer
dans le pays, des mouvements militent contre le Brexit, «Open Britain», «Best
for Britain», le Mouvement européen. Mais à la fin, c'est le Parlement qui aura
le dernier mot. C'est pourquoi je m'efforce de convaincre le parti travailliste
de prendre une position forte contre le Brexit. J'ai l'impression qu'il évolue
dans ce sens. Ensuite, on verra si certains conservateurs sont prêts à choisir
leur pays plutôt que leur parti».