Jean-Christophe Lagarde |
De plus en plus fragilisé et
président d’un parti qui a vocation à imploser dans les semaines ou les mois
qui viennent, Jean-Christophe Lagarde continue à tenter de sauver la peau de
l’UDI et, en même temps, la sienne.
Dans cette tâche à priori
impossible, il est servi par l’actualité de la Droite et en particulier celle
de LR.
Ce dernier parti est en effet
dans un épisode de reconfiguration avec une partie de ses membres (ceux qui ont
créé Les constructifs devenus Agir et ceux qui ont rejoint Macron) qui l’ont
déjà quitté, une autre qui attend de savoir qui le dirigera avant d’en être ou
pas et une autre qui souhaite sa radicalisation derrière Laurent Wauquiez,
favori de l’élection à la présidence qui se déroulera courant décembre.
La création d’«Agir la droite
constructive» a, paradoxalement, servi Lagarde dans ses desseins puisque la
formation de droite libérale et progressiste n’a pas réussi à agréger, loin de
là, tous ceux qui se reconnaissent dans ces objectifs et généralement proche
d’Alain Juppé.
Dès lors, l’UDI – qui a plus de
parlementaires – a pu exiger le leadership dans l’alliance formelle qui la
liait jusqu’à présent avec Les constructifs.
Résultat, le groupe de
l’Assemblée nationale ne s’appelle plus Les constructifs mais UDI, Agir et
Indépendants.
Le fait que l’UDI apparaisse dans
le nom et, surtout, en première position, n’est évidemment pas anodin et
consacre la prééminence du parti de centre-droit sur celui de droite libérale,
en tout cas pour l’instant.
Dès lors, Jean-Christophe Lagarde
peut ressortir son discours de mise sur pied d’une grande force de droite et de
centre-droit et de s’autoproclamer, à nouveau, si ce n’est le seul leader, en
tout cas le principal.
Parlant aux journalistes après l’annonce
de changement de nom du groupe dont il devient un des coprésidents (succédant à
Stéphane Demilly), le député de Seine-Saint-Denis a déclaré que cette clarification
sur l’appellation était nécessaire et que «nous incarnons le centre et la
droite progressiste», c’est-à-dire «des valeurs qui ne sont pas celles de M. Wauquiez»
et que «nous ne partageons pas toute la politique de M. Macron».
Dans quelques jours (2 décembre),
un conseil national de l’UDI aura lieu sans que le poste de Lagarde ne soit
réellement en danger.
En revanche, le congrès qui
devrait avoir lieu l’an prochain pourrait lui être fatal.
Mais ce qui le menace le plus
sont les déclarations récurrentes d’Hervé Morin et de ses amis de Les
centristes sur la prochaine disparition de l’UDI, confédération dont ils sont
membres, et alors que le Parti radical devrait la quitter le 9 décembre
prochain lors de son congrès de réunification avec le Parti radical de gauche.