Franck Riester |
Agir (Agir la droite
constructive), le nouveau parti créé par des dissidents de LR et proches d’Emmanuel
Macron se veut de droite libérale et portera «Un projet libéral, social,
européen, réformateur et humaniste» comme l’explique un de ses principaux fondateurs,
Franck Riester, dans une interview au Figaro.
Selon lui, il aura le même but
que l’UMP le rassemblement de «la Droite et le centre-droit».
Néanmoins, il n’y a pas de
centristes à Agir pour l’instant.
Et pour le député de Seine-et-Marne,
c’est plutôt dans une alliance avec les centristes que travaille le nouveau
parti: «nous avons vocation à nous allier avec le centre et notamment avec nos
amis de l'UDI». Nous travaillons à la création d'une alliance formelle avec
l'UDI dont les modalités sont à préciser».
Extraits de l’interview
- Le Figaro. Qu'est-ce qui vous a décidé à vous constituer
en mouvement politique ?
Franck Riester. Notre hésitation portait sur le moment
opportun, pas sur le principe. Créer un nouveau parti est une grande
responsabilité et nécessite de rassembler. Nous sommes convaincus qu'une place
importante existe entre LREM et LR. Les dirigeants des Les républicains se sont
recroquevillés sur une ligne identitaire, autoritaire, eurosceptique et ultraconservatrice.
Une ligne qui les condamne à l'échec. Ils piétinent les valeurs fondatrices de
l'UMP. Ainsi, certains d'entre eux ont été incapables d'appeler à voter Emmanuel
Macron contre Marine Le Pen. Laurent Wauquiez nous dit qu'il ne fera pas d'alliance
avec le Front national mais il tient le même discours! Ce n'est peut-être pas encore
une alliance d'appareils mais c'est clairement une alliance d'idées. Oui, un
espace politique important existe, et nombreux sont nos électeurs qui se
sentent orphelins. Il fallait répondre à leur appel!
- Quel projet porte Agir?
Un projet libéral, social, européen, réformateur et
humaniste, valeurs historiques de l'UMP. Nous souhaitons aussi, dans l'esprit
de ce que voulait le général de Gaulle, dépasser les simples clivages
politiques quand l'intérêt du pays est en jeu. Nous sommes constructifs.
- Quelle est la finalité politique d'Agir?
C'est le nom même de ce parti qui donne la réponse: nous
voulons agir. En finir avec la politique des postures et des petites phrases
pour renouer avec ce que les Français attendent: l'action pour changer les
choses. D'ailleurs, l'organisation traditionnelle des partis politiques n'est
plus adaptée à ce qu'attendent les Français qui souhaitent des formes nouvelles
d'engagement. Nous croyons à une approche plus collaborative et spontanée de
l'engagement citoyen. Et nous pensons qu'un parti doit avant tout chercher à rassembler
et non à exclure.
(…)
- Thierry
Solère a choisi de rejoindre LREM. Pourquoi pas vous?
Parce que contrairement à lui, nous considérons qu'un espace
existe entre LR et LREM pour une droite moderne, réformatrice et modérée. Je
respecte son choix, comme il respecte le nôtre. Agir est né d'une envie de
droite ouverte et respectueuse des choix de chacun.
(…)
- Quelle est la position d'Agir vis-à-vis du Centre?
Agir est une nouvelle formation de droite dans l'esprit de
ce qu'avait été l'UMP rassemblant la Droite et le centre droit et nous avons
vocation à nous allier avec le Centre et notamment avec nos amis de l'UDI. Nous
travaillons à la création d'une alliance formelle avec l'UDI dont les modalités
sont à préciser.
Pourra-t-on être membre d'Agir et de LREM?
Oui, la double appartenance sera possible avec les partis
républicains parce que nous voulons rassembler.
Qu'est ce qui sur le fond différencie Agir de LREM?
Nous partageons un certain nombre d'idées avec LREM mais
nous sommes issus de la Droite et du Centre et voulons par exemple davantage
réduire les dépenses publiques, baisser la fiscalité, que l'Etat recentre son
action sur ses missions régaliennes, en renforçant notamment les moyens de la
justice et des forces de sécurité. Nous souhaitons un Etat respectueux des
territoires afin de lutter contre les fractures territoriales, en faisant
davantage confiance aux acteurs de terrain.
Quel espace aurez-vous entre LREM et LR?
L'espace de la liberté et de la cohérence! Ni opposition
systématique, ni soutien aveugle. Nous sommes déterminés à accompagner les
réformes que nous avons pour certaines d'entre elles toujours soutenues et
rarement eu le courage de mettre en œuvre. Je pense à l'école, à la suppression
de l'ISF ou au droit du travail. Pour autant, nous nous opposerons quand ce
sera nécessaire car nous restons libres et fidèles à nos idées.