Les droitistes libéraux et
réformistes ont tranché: en créant une nouvelle formation politique baptisée «Agir
la droite constructive» (dans une tribune libre publiée dans Le Figaro et à
lire ci-dessous), ils ont tourné le dos à un grand parti de droite libérale et
de centre-droit qu’ils avaient un temps voulu mettre en place avec l’UDI.
Bien entendu, comme l’a laissé
entendre le député et grande initiateur de cette nouvelle formation, Franck
Riester, Agir a vocation à travailler avec l’UDI mais pas de se fondre avec
elle.
Il faut dire que l’avenir de l’UDI
n’est du tout assurée malgré les déclarations répétées de son président,
Jean-Christophe Lagarde.
Ainsi, Hervé Morin, dont le parti
Les centristes est membre de la confédération centriste, a récemment expliqué
que la page UDI allait se tourner pendant que le Parti radical, autre membre, s’apprête
à la quitter en se réunissant avec le Parti radical de gauche le 9 décembre.
Dès lors, il ne restera plus que les
deux ennemis irréconciliables Lagarde et Morin à l’UDI, situation évidemment
intenable.
A noter que tous les droitistes
constructifs n’ont pas rejoint Agir mais trois d’entre eux ont décidé d’adhérer
à La république en marche.
Il s’agit du député des
Hauts-de-Seine Thierry Solère ainsi que des membres du gouvernement Gérald Darmanin
(ministre de l’Action et des comptes publics) et Sébastien Lecornu (secrétaire
d’Etat à la Transition écologique et solidaire).
Pour justifier son choix, Thierry
Solère a déclaré au JDD: «Je ne veux pas mettre mon énergie à reconstituer des
vieilles formations politiques. Je veux la mettre à la reconstruction du pays.
(…) Ce gouvernement a lancé toute une série de réformes que ni la droite ni la
gauche n'ont eu le courage ou la capacité de mettre en œuvre. Aux législatives,
j'avais dit à mes électeurs: ‘Je ne suis pas en marche mais je veux que ça
marche.’ Aujourd'hui, je leur dis: 'Pour que ça marche, il faut être En marche’.»
Tribune d'Agir la
droite constructive:
«Au printemps dernier, les Françaises et les Français ont
exigé du concret, de l'action et du courage pour mener enfin les réformes
nécessaires à la transformation de notre pays.
Notre devoir et notre responsabilité sont d'être utiles et
de faire de ce quinquennat une réussite pour la France. C'est pourquoi nous
avons fait le choix de soutenir les réformes engagées dans de nombreux domaines
par l'actuel gouvernement mené par un Premier ministre issu de la droite. La
fiscalité au service de la croissance, la simplification du droit du travail,
l'acquisition des fondamentaux à l'école et la modernisation de l'action
publique sont autant de réformes que nous avons appelées de nos vœux et que
nous comptons aujourd'hui accompagner dans leur mise en œuvre.
Pour autant, nous sommes libres. Nous serons forces de
propositions pour défendre les idées libérales, sociales, européennes,
humanistes et réformistes de la droite et du centre, et nous saurons nous opposer
chaque fois que cela sera nécessaire.
Nous refusons de voir la droite s'enfermer dans une ligne
identitaire, autoritaire, eurosceptique et ultraconservatrice. Cette stratégie
exacerbe les tensions de la société française et conduit à l'échec.
À l'appel de tous ceux qui se reconnaissent dans notre
démarche et sont attachés aux valeurs de la droite et du centre qui ont présidé
à la fondation de l'UMP par Jacques Chirac, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin
et Nicolas Sarkozy, nous fondons aujourd'hui un nouveau parti: Agir, la droite
constructive.
Agir, une force qui rassemble.
Agir s'oppose à tout rapprochement avec le Front National et
s'engage à combattre son idéologie.
Agir, réformateur et force de propositions, va contribuer
activement à la transformation de notre pays.
Agir est attaché au respect de l'autorité de I'Etat et de
l'ordre républicain, garant de la sécurité et des libertés publiques.
Agir, force humaniste, s'adresse à tous et s'engage dans la
construction d'une société apaisée.
Agir, force libérale et sociale, croit en la responsabilité
individuelle et en l'égalité des chances et valorise le mérite et la réussite,
tout en étant convaincu qu'il n'y a pas de progrès économique durable sans
respect de l'exigence de solidarité et de justice.
Agir, force tournée vers l'avenir, s'empare des grands
enjeux contemporains tels que la révolution numérique et la transition
écologique.
Agir, puise sa force au cœur des territoires, fédère des
acteurs de terrain au plus près de nos espaces ruraux, urbains et ultramarins,
et s'enrichit de l'expérience des Français de l'étranger.
Agir, pro-européen, s'engage pour une refondation en
profondeur de I'Union afin qu'elle porte l'ambition des peuples qui la
composent.
Nous croyons en la France. Fiers de son histoire et de sa
culture, nous pensons que la France ne peut être forte qu'au sein d'une Europe
forte.
Nous appelons tous ceux qui partagent notre volonté d'agir
et se sentent orphelins d'une droite moderne, réformatrice et modérée à se
joindre à nous. Dans le nouvel espace politique qui vient de s'ouvrir, nous
serons le lieu du débat, de l'affirmation de nos idées et de l'action collaborative.»
Les membres fondateurs: Olivier Becht, député du Haut-Rhin,
Jérôme Bignon, sénateur de la Somme, Pierre-Yves Bournazel, député de Paris,
Emmanuel Capus, sénateur de Maine-et-Loire, Alain Chrétien, maire de Vesoul,
Paul Christophe, député du Nord, Laure de La Raudière, députée d'Eure-et-Loir,
Robert del Picchia, sénateur représentant les Français établis hors de France,
Agnès Firmin-Le Bodo, députée de Seine-Maritime, Antoine Herth, député du
Bas-Rhin, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, Vincent Ledoux, député du
Nord, Frédéric Lefebvre, ancien ministre, Lise Magnier, députée de la Marne,
Claude Malhuret, sénateur de l'Allier, Colette Mélot, sénatrice de
Seine-et-Marne, Franck Riester, député de Seine-et-Marne, Tokia Saïfi, députée
européenne, Louis Vogel, maire de Melun.