vendredi 17 novembre 2017

Actualités du Centre. Le MoDem et l’UDI se prononcent pour la création d’un axe central

Après les propos d’Alain Juppé sur la création d’«un grand mouvement central» allant des réformistes progressistes de droite à ceux de gauche en passant par ceux du Centre pour les prochaines élections européennes et sa précision qu’il n’était toutefois pas «en marche», c’est-à-dire dans un ralliement à Macron, le MoDem et l’UDI ont saisi la balle au bond.
Du côté du Mouvement démocrate, après que François Bayrou ait qualifié les déclarations du maire de Bordeaux, d’«acte décisif de la recomposition politique», c’est au tour du délégué général du parti centriste, Yann Werhling d’affirmer la nécessité d’un «axe central», pas seulement pour les élections européennes mais «un grand centre pro-européen».
Car, comme il l’a expliqué, «L’Europe est un clivage au moins aussi pertinent sinon plus que le clivage droite-gauche».
Ces propos ne sont pas une surprise et sont évidemment dans la droite ligne de la volonté de constituer une grande force centrale dont le Mouvement démocrate serait le cœur.
Toujours est-il c’est que «face à la clarté mortifère des extrêmes » et à leur volonté de « repli national », Werhling veut réunir « tous ceux qui sont connus pour avoir un discours clair sur les questions européennes ».
« Quand demain un Français mettra son bulletin dans l’urne, a-t-il poursuivi, il faudra qu’il soit clair que, d’un côté, il y aura à voter pour ceux qui veulent qu’on aille de l’avant dans la construction européenne et de l’autre, il y aura un bulletin de vote qui sera pour dire 'on arrête'. »
Du côté de l’UDI, dans une interview à France 2, Jean-Christophe Lagarde a déclaré, «Je souhaite qu‘un axe central puisse effectivement se constituer avec cette droite progressiste et le Centre que nous représentons pour faire en sorte qu‘on puisse faire valoir nos valeurs sans les laisser dénaturer».
Néanmoins, on voit bien les différences qui existent entre ces propos et ceux des responsables du MoDem.
Le président de l’UDI semble limiter l’axe central à la réunion entre une droite modérée et le centre-droit («aux Républicains qui sont déjà partis et ceux qui s'apprêtent à partir, je dis: nous avons vocation à travailler ensemble») alors que le MoDem veut vraiment cette force centrale allant des progressistes de droite à ceux de gauche..

Lagarde, en réalité, plaide à nouveau pour ce grand parti libéral de droite et du centre où l’UDI aurait le rôle moteur parce que dans un vrai axe central, la confédération centriste n’aurait qu’un rôle mineur.
Pour autant, c’est une sorte de marche arrière par rapport à ce qu’il prônait voici quelques semaines encore, c’est-à-dire d’un rassemblement allant du centre-gauche au centre-droit et incluant la droite et la gauche modérées.


Actualités du Centre. 14% des Français se disent du Centre… 36% de nulle part!

Un sondage de l’institut Elabe pour BFMTV montre que 14% des Français s’estiment du Centre, soit un gain de 3 points par rapport à un sondage identique réalisé en 2015.
La victoire d’Emmanuel Macron et de La république en marche a sans doute joué dans cette hausse qui demeure néanmoins limitée.
A noter que 36% des sympathisants de LREM se disent du centre, 22% de droite, 20% «ni gauche, ni droite, ni centre» et 7% de gauche.
Pour ce qui est des sympathisants MoDem, 75% se disent du centre, 12% «ni gauche, ni droite, ni centre», 7% à gauche et 6% à droite.
Quant aux électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour, 33% se disent du centre, 29% de gauche, 25% «ni gauche, ni droite, ni centre» et 14% de droite.
Les sympathisants de l’UDI n’apparaissent pas comme entité étudiée par le sondage.
Mais ce sont surtout ceux qui se disent «nulle part» et non «ailleurs» qui augmentent le plus.
Ainsi, les sondés qui se disent «ni de gauche, ni de droite, ni du centre» atteint 36% (+4 par rapport à 2015) et est la catégorie principale.
Cela pose évidemment un problème puisque cette échelle gauche-centre-droite est une simple convention adoptée afin de couvrir l’ensemble des positionnements politiques.
En affirmant ne pas s’y reconnaitre ne veut donc rien dire si ce n’est un désenchantement de la politique, ce qui est, évidemment, assez préoccupant.
Si l’on veut positiver, on peut également dire qu’en étant nulle part, ces sondés sont néanmoins plus proches d’un positionnement central puisqu’ils reconnaissent que selon les moments et les domaines, ils sont soit de droite, soit de gauche, soit du centre…
28% des sondés se disent à droite (dont 9% à l’extrême-droite) et 21% à gauche (dont 3% à l’extrême-gauche).
Quant à La république en marche, 35% des sondés la voient «ni à gauche, ni au centre, ni à droite», 29% à droite, 24% au centre et 12% à gauche.
56% des sympathisants LREM voit leur mouvement au centre, 27% «ni gauche, ni droite, ni centre», 12% à droite et 5% à gauche.
48% des sympathisants du MoDem la voit au centre, 33% à droite, 16% «ni gauche, ni droite, ni centre», 3% à gauche.
57% de ceux se disant sans préférence partisane la voit «ni gauche, ni droite, ni centre» (14% au centre).
(Sondage Elabe réalisé par internet les 14 et 15 novembre 2017 auprès d’un échantillon de 1003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)