Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Emmanuel Macron |
Dans le combat centriste, la construction européenne tient
un rôle central afin de bâtir un espace humaniste de paix, de liberté et de
prospérité.
En cela, la volonté sans faille d’Emmanuel Macron pour
refonder l’Union européenne et lui donner un nouveau souffle est une très bonne
nouvelle.
Même si elle n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur
en France, elle est souvent louée à l’étranger.
Deux nouvelles preuves, et pas des moindres, viennent le
confirmer: un long article du philosophe allemand Jürgen Habermas dans le
Nouvel Observateur et une longue enquête (avec la couverture à la clé) du
magazine américain Time sur «The next leader of Europe» (le prochain leader de
l’Europe).
Bien sûr, Habermas n’est pas centriste (il se revendique
social-démocrate) mais il reconnait la profondeur et la qualité du discours du
président de la république française en particulier à propos de l’Europe:
«Mais ce ne sont pas ces seules propositions qui distinguent
cet homme politique, si différent par sa manière d’être et de faire, sa
capacité d’initiative et son discours, de ceux auxquels nous avons été
accoutumés. Macron présente trois traits caractéristiques sortant des cadres
habituels: son courage à façonner une politique; sa conscience aiguë de la
nécessité de transformer le projet européen, jusqu’ici porté par les seules
élites, et d’en faire un projet porté par les citoyens, fondé sur une
auto-législation démocratique des citoyens; et le fait qu’il croit au poids des
mots – une force permettant d’articuler une réflexion – et parvient ainsi à
convaincre.»
De même, Time précise que Macron pour être ce leader de
l’Europe doit parvenir à gouverner les Français (ce qui pour les étrangers et
particulièrement les Américains ne va pas de soi) et qu’il y parvient, il
pourrait transformer l’Union européenne, voire le monde:
«Cela pourrait prendre des années avant que le monde ne connaisse
l’empreinte exacte d'Emmanuel Macron. Si ses idées se révèlent fausses et si
son projet économique de libre-marché échoue à apporter à la France la reprise
économique qu’il promet, le populisme agressif qui a agité la France plus tôt
dans l'année et qui a mené au Brexit, pourrait faire un retour en force. Mais
si Macron a finalement raison, la France pourrait devenir une plus grande
puissance mondiale qu’elle ne l’a été dans les dernières décennies. (…) Si
Macron réussit à transformer son pays, les ambitions qu’il a pour changer le
monde – pas seulement la France – pourraient être à sa portée. Le club, après
tout, se cherche un leader».
Emmanuel Macron, un leader plus apprécié à l’étranger que
dans son pays comme l’était le président américain Obama?
Cela semble être le cas si l’on en croit un sondage récent
d’Odoxa pour Le Figaro et franceinfo (*).
Ainsi, si seulement 44% des Français ont une bonne opinion
de lui, c’est en revanche 55% des Européens qui l’apprécient (dont 78% des
Allemands, 59% des Espagnols et 53% des Britanniques).
Aris de Hesselin
(*) Sondage auprès de 3022 européens interrogés en septembre
2017 sauf pour les Français interrogés le 31 octobre et le 2 novembre 2017