François Bayrou |
Dans une interview à BFMTV,
François Bayrou est revenu sur les critiques assez récurrentes qu’il a
proférées ces dernières semaines sur l’action du gouvernement et notamment sur
certains aspects du premier budget Macron où il a fortement critiqué la réforme
de l’Impôt sur la fortune (ISF).
Il s’est ainsi voulu un soutien
indéfectible du président de la république.
A la question, «vous disiez fin août, ‘L’opinion ne voit pas
la direction, le but que l’on se fixe’», il répond:
«C’était fin août et précisément, il y a eu plusieurs
interventions dans le mois de septembre. Vous vous souvenez d’une très importante
interview au magazine Le Point. Vous vous souvenez du grand discours sur
l’Europe – très important encore, majeur – à la Sorbonne qu’a fait le président
de la République, et de ce discours sur l’agriculture. En effet, depuis la
rentrée, ce qu’on voit naître, c’est le projet de société qui est celui du
président de la République et de la majorité. Et qui est le mien, absolument
sans réserve.»
Quant à sa critique sur la réforme de l’ISF et la
possibilité de faire évoluer les mesures contenues dans le budget à ce propos,
il n’a pas changé d’avis et espère que des amendements déposés par les députés
de son parti pourront être votés:
«L’idée que nous entrions dans une crise au sein de la
majorité n’est pas mon idée. Nous avons l’Assemblée nationale et nous avons le
Sénat. Il y a des choix qui sont de bons choix. L’orientation générale est une
orientation qui correspond à une vision de l’avenir que je partage. Je dis
seulement, j’allume le projecteur sur cette question qui est celle de la
concentration continue, entre les mains des plus favorisés et des richesses matérielles,
et le déséquilibre que cela crée dans la société. Et je suis sûr qu’on peut y
réfléchir tous ensemble.»
Et à la question de savoir s’il est «plus que jamais soutien
du président de la république?», sa réponse est sans équivoque:
«Plus que jamais soutien, satisfait de cette majorité nouvelle
que nous avons fait naître, et décidé aussi à ce qu’on en aperçoive tous les
équilibres».
En outre, répondant indirectement
aux propos de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, qui estimait
qu’une réunification du Centre se ferait quand il aurait laissé la présidence
du MoDem, François Bayrou a rappelé qu’il serait là pour longtemps encore.
A la question, «Vous allez rester
président du MoDem longtemps?», il a répondu: «Les militants décident. C’est
très bien. Chez nous, c’est un parti démocratique. Donc cela se décide comme
cela».
Et il a ajouté: «J’ai l’intention
de jouer le rôle le plus important possible pour les idées que je défends dans
la vie politique locale, à Pau, où il se passe des choses très bien, et
nationalement».
Enfin, honnêteté ou simple trait
d’humour pourtant fort juste, François Bayrou a expliqué qu’il existait
politiquement surtout grâce aux médias.
A la question, «Mais comment faites-vous pour exister
toujours politiquement?», il répond, «Eh bien parce que vous m’invitez! Je vis
uniquement grâce à vous!», ajoutant même, «C’est grâce à votre compréhension
bienveillante!».
Mais il explique également:
«Je vais répondre sans modestie, parce que l’existence en
politique, elle est commandée par les idées fortes. Les idées, qui au début
sont minoritaires, et puis au bout de quelques années, ça s’avèrent juste. Et
ceux qui maintiennent le cap, qui ne laissent pas tomber le drapeau, qui
défendent souvent envers et contre tout, et envers et contre tous, une vision
de l’avenir, qui est une vision forte, alors ceux là existent.»