La réponse de Jean-Christophe
Lagarde, président de l’UDI, à François Bayrou et sa «main tendue» pour une
réunification du Centre sous sa direction ne va pas plaire au président du
MoDem.
Car, même si Lagarde, dans un
entretien au site Atlantico, affirme que Bayrou et lui-même «nous sommes de la
même famille politique (…). Nous restons de la même famille de pensée», il
précise immédiatement qu’«Une nouvelle génération politique se met en place
après cette élection présidentielle. (…). Je crois que le rassemblement de
notre famille politique sera possible avec cette nouvelle génération.»
Très clairement, les centristes
pourront envisager de se réunir lorsque François Bayrou aura passé la main et
se sera retiré dans sa mairie de Pau ou, mieux, quand il prendra sa retraire
politique.
Si on n’avait pas attendu autre
chose de François Bayrou que de proposer une refondation du Centre sous sa
propre égide, ce qu’il dit depuis toujours, c’est avec le même sentiment du
déjà-vu que l’on a lu les propos de Jean-Christophe Lagarde qui dit, depuis
longtemps, qu’un des obstacles les plus importants, voire l’obstacle
primordial, à cette refondation est le président du Mouvement démocrate.
Alors, les deux hommes peuvent
bien enrober leur discours d’une volonté réunificatrice – ils sont obligés de
le faire pour ne pas se braquer une partie de leurs électorats respectifs –, les
lignes n’ont guère bougé.
Au-delà de la petite phrase de
Lagarde, ce «qu’il (Bayrou) appelle ‘une main tendue’ (…) il accompagne d’une phrase
surprenante: ‘j’ai de la mémoire’. Je lui réponds ‘moi aussi’», rappelons que l’UDI
est dans l’opposition comme l’a confirmé son président dans cet entretien et
que celui du MoDem a répété qu’il était un des rouages essentiels de la majorité
présidentielle.
De même, aujourd’hui, le point
central du Centre se trouve plus chez LREM qu’à l’UDI (qui penche au
centre-droit) ou au MoDem (qui penche au centre-gauche comme l’ont montré
certains propos de Bayrou sur l’ambition sociale qui manque au projet de Macron).