De droite ou de gauche, monsieur Macron, il vous faut
choisir ne cessent de répéter ses adversaires du monde politico-médiatique.
Ce ne sont que reproches des deux côtés de l’échiquier
politique et le président de la république est sommé de choisir son camp.
Mais ils n’ont vraiment rien compris!
Je suis assez à l’aise pour parler de tout cela parce que
j’ai toujours expliqué ici, encore et encore, qu’un centriste – ou qu’une
personnalité de l’axe central – aurait toujours deux fois plus d’adversaires et
que les clientélismes de tout bord le poursuivraient sans répit pour le
diffamer et le ridiculiser sur ses convictions politiques.
Et, malheureusement pour la bonne tenue du débat
démocratique et les grands défis que le pays a à relever, j’avais raison.
Car, messieurs et mesdames de la Gauche et de la Droite, il
faudra un jour vous y faire, les centristes ne sont ni de gauche, ni de droite,
comme ils sont, en même temps, pour la liberté d’entreprendre et pour la
solidarité, pour la méritocratie et pour l’égalité des chances.
Oui, ils sont pour une société équilibrée, harmonieuse et
progressiste.
Barack Obama, aux Etats-Unis (en France, le manque de
culture politique s’est arrêté sur l’image glamour du président américain, ce
qui a permis à tout le monde de se l’accaparer…) a été victime des mêmes
attaques répétitives où on lui demandait cette fameuse «clarification» qu’il a
toujours refusé puisqu’il se disait centriste avant, pendant et après son
élection à la Maison blanche en 2008 et qu’il n’a pas varié d’un iota.
La gauche du Parti démocrate n’a jamais cessé de voir en lui
un homme de droite et le Parti républicain a tout fait pour le faire apparaitre
comme un homme de gauche.
Ainsi, Trump le traite toujours de dangereux gauchiste et
Sanders estime qu’il est un homme du capital…
Si cela ne vous rappelle rien et que cela n’a rien à voir
avec une situation similaire en France, c’est que vous n’avez rien compris
comme le monde politico-médiatique dont j’ai parlé et qui est demeuré sur des
analyses partisanes faites il y a cinquante ans où des idéologues de droite et
de gauche sont venus nous expliquer que le Centre n’existait pas en profitant
alors de la disparition de la IV° République qu’ils honnissaient et qu’ils
considéraient comme un régime au centre.
Oui, les Wauquiez, Jacob, Ciotti, Bertrand, Pécresse,
Hollande, Hidalgo, Cambadélis Hamon et consorts, (je ne parle même pas des
Mélenchon et Le Pen, des Laurent et Dupont-Aignan) élevés dans cette réduction
intellectuelle qui affirme que ce qui n’est pas de droite est de gauche et
inversement, ne comprennent rien ou, plus grave, tentent de tromper les
Français.
En tout cas, si certains attendent qu’Emmanuel Macron fasse
son coming-out à gauche (en général ce sont les gens de droite qui l’espèrent)
et d’autres qu’il le fasse à droite (en général les gens de gauche), ils seront
tout aussi déçus que leurs homologues américains avec Obama.
Macron est parti pour demeurer au centre de l’axe central,
c’est-à-dire, pour les centristes, comme un des leurs.
Et quand il prendra une mesure «de droite», il est à parier
qu’il prendra plus tard une mesure «de gauche» et inversement.
Mais ce qui est sûr, c’est que son «en même temps» que j’ai
toujours théorisé comme le «juste équilibre» et qui est le principe même du
Centrisme, montrera in fine que ce ne sont pas des mesures de droite et de
gauche mais des mesures centristes car elles seront prises avec cette balance
et cette harmonie qui caractérise le Centre.
Ce qui est plus triste dans l’affaire, c’est de voir des
politiciens qui se revendiquent centristes mener une guerre frontale contre un
président de la république du même bord qu’eux.
Ainsi en est-il de l’UDI qui, dans une démarche d’une
absurdité ridicule, se plaint qu’Emmanuel Macron ne l’écoute pas tout en le
combattant!
Ici, on n’est plus dans le Centre et le Centrisme mais dans
l’opportunisme et un positionnement «au centre» où l’on espère avoir le beurre
et l’argent du beurre.
François Bayrou, en revanche – et même si les événements
l’ont un peu contraint à le faire – a fait le bon choix en tant que centriste.
S’il n’a pas abandonné son ambition personnelle (et que l’on
peut penser qu’il saisira toutes les opportunités pour se poser en chef de
l’espace central), il a compris que Macron représentait ce pourquoi il s’était
battu politiquement pendant des années.
Et je partage entièrement son analyse de ce point de vue.
Bien entendu, le fait d’être un centriste (ou d’y ressembler
très fortement) n’empêchera pas Emmanuel Macron de faire des erreurs ou des
bêtises.
Mais une chose est sûre, il continuera à gouverner selon sa
vision politique parce que tout simplement elle est, pour tous les centristes,
les vrais, la seule qui peut marcher, la seule qui est véritablement humaniste,
progressiste, démocratique et républicaine.