Jean-Christophe Lagarde |
L’UDI veut dire Union des
démocrates et indépendants.
Dans l’idée même de Jean-Louis
Borloo, le créateur du parti, il s’agissait de créer un parti positionné au
centre-droit avec une forte identité radicale et qui serait indépendant de la Gauche
mais surtout de la Droite ayant vocation à présenter un candidat à l’élection
présidentielle, surtout à devenir majoritaire dans l’espace central et à
prendre le leadership de l’axe central.
Lorsqu’il s’est retiré de la vie
politique et que Jean-Christophe Lagarde a été élu président de l’UDI, ce
dernier a repris les mêmes promesses pendant sa campagne électorale (avec
notamment l’affirmation qu’il y aurait un candidat de sa formation politique à
la présidentielle…) puis dans les propos qu’il a tenus par la suite.
Mais, lors de la dernière
présidentielle, ni une candidature UDI (rapidement enterrée), ni l’indépendance
(soutient sans réserve à François Fillon), n’ont été eu rendez-vous.
L’échec de cette stratégie se suivisme
de Lagarde depuis longtemps (il fut porte-parole de la campagne présidentielle
de Nicolas Sarkozy en 2012), l’ont amené pour pouvoir garder son poste et éventuellement
éviter la désintégration de l’UDI à proposer que, désormais (sic!), le parti de
centre-droit serait indépendant.
Dans une interview au JDD, il
déclare ainsi que «Nous tournons la page d’une ‘annus horribilis’, subie parce
que nous n’avons pas eu la force collective de présenter un candidat à la
présidentielle. Et nous avons été contraints de soutenir un candidat et un programme
que nous n’avions pas choisis et qui nous a embarqués dans une affaire qui ne
nous concernait en rien. Nous en tirons les leçons. La recomposition politique
en cours nous rend désormais libres de toute entrave et de toute alliance.
Libres de toutes nos positions, que ce soit vis-à-vis du gouvernement ou de
toute formation politique.»
Et d’enfoncer le clou:
«Nous sommes désormais libres de
toute alliance. Ce que je veux construire à partir de l’UDI, c’est une force
politique qui ne sera plus jamais supplétive des républicains. Cette page avec
LR est tournée».
Même s’il cache sa responsabilité
derrière des décisions collectives, ayant navigué à vue pour tirer le maximum
de ce qu’il pouvait pour son ambition personnelle, il affirme que, désormais:
«A partir de l’UDI, je souhaite
que nous construisions une force politique nouvelle, rassemblant le centre et
la droite progressiste. D’ici aux européennes, nous avons deux ans pour gagner
une autonomie complète et rassembler ceux qui ne partagent pas la dérive d’une
droite se recroquevillant sur sa fraction la plus nationaliste, conservatrice,
et frileuse. Bref, la droite qui a refusé de voter Macron contre Le Pen, n’est
pas la nôtre.»
Pour la crédibilité de Jean-Christophe
Lagarde, il faudra qu’il mette enfin en pratique ce genre de déclarations qu’il
a souvent faites par le passé.