Emmanuel Macron a bien compris les principes d’action du
Centrisme d’aujourd’hui basé sur le juste équilibre.
Mais, à l’inverse de ce que croient certains l’équilibre
juste recherché par le Centre n’est pas un concept figé et statique ou même
immuable parce que le monde ne l’est pas, parce que les défis à relever obligent
à l’adaptation constante, c’est-à-dire à la réforme permanente.
Ainsi, les circonstances imposent de jouer avec l’équilibre
parfois même en créant le déséquilibre momentané afin de (re)trouver le juste
équilibre.
C’est un des fondements de l’action du gouvernement actuel
sous l’impulsion du président de la république, notamment en matière de budget,
surtout s’il doit être, comme l’a baptisé le porte-parole du gouvernement, «de
transformation et de pouvoir d’achat».
La mécanique est assez facile à comprendre avec l’exemple
suivant.
Nous vivons un fort déséquilibre du marché du travail où la
demande est nettement plus élevée que l‘offre provoquant un fort taux de
chômage, donc une casse sociale mais aussi économique désastreuse.
Pour trouver le juste équilibre, c’est-à-dire fournir à tous
un emploi et de préférence le meilleur travail que chacun puisse trouver en
regard de ses envies et de ses capacités, il faut créer des emplois, inciter à
l’embauche, promouvoir la création d’entreprises.
Afin d’y parvenir, on peut implémenter un déséquilibre qui
va favoriser ceux qui ont la capacité à créer ces emplois en créant de
l’activité, c’est-à-dire en leur accordant des facilités pour le faire, sachant
qu’ils ne sont pas le Père Noël, ni même des auxiliaires de l’Etat, donc qu’ils
ne font rien gratuitement ou amour de leur prochain.
C’est donc en leur offrant des avantages – en l’occurrence d’abord
pour leurs entreprises et leurs capitaux – qu’on les incitera à passer à
l’action.
Mais, à terme, ce déséquilibre en créant des emplois donc du
pouvoir d’achat supplémentaire pour les nouveaux salariés créera un équilibre
pour tous, c’est-à-dire qu’il sera juste.
D’autant que par un phénomène vertueux, l’ensemble des
revenus augmentera participant, là aussi, à cet équilibre.
Bien sûr, en la matière il n’y a pas de science exacte.
Il s’agit donc un pari.
Les adversaires de cette philosophie affirment que les
cadeaux aux riches, notamment aux Etats-Unis sous les administrations
républicaines, n’ont pas profité à l’emploi ou à la classe moyenne.
C’est vrai mais, en l’occurrence, il ne s’agissait pas de
mesures pour favoriser l’emploi mais seulement afin de permettre aux riches de
s’enrichir encore plus, plus aisément, sans leur demander en retour quoi que ce
soit.
Bien entendu, la communication du Parti républicain
promettait que si les milliardaires avaient encore plus d’argent, ils en
dépenseraient encore plus ce qui ferait tourner l’économie.
Mais il n’y avait strictement rien pour les inciter à
investir dans la machine productive en vue d’un quelconque rééquilibrage.
Enfin, ici, nous
devons faire crédit à ce gouvernement de tenter quelque chose qui ne l’a jamais
été en France en libérant le capital pour qu’il participe à la croissance et
donc à l’emploi.
Quant au risque, il fait évidemment consubstantiel à l’action.