Laurent Hénart & Sylvia Pinel |
Les discours de clôture des deux présidents, Laurent
Hénart pour la Parti radical valoisien et Sylvia Pinel pour le Parti radical de
gauche ont ainsi confirmé que les radicaux retrouveraient leur unité.
Mais ils se sont aussi projetés dans ce que, selon
eux, devrait devenir un Parti radical unifié.
Pour Laurent Hénart, l’élection d’Emmanuel Macron a fait «surgi(r)
l’ouverture historique d’un espace central» qui n’est cependant «que le
premier acte d’un cycle long».
Et d’expliquer: «C’est le premier acte d’une
recomposition profonde. C’est la disparition du clivage droite-gauche comme
élément fondamental du paysage, remplacée par la ligne de partage entre progressistes
et populistes».
Et le souhait des radicaux «c’est la volonté que
cet espace politique central ne se referme pas au fil des difficultés que le
Président de la République rencontrera, tôt ou tard.»
De son côté, Sylvia Pinel a affirmé que «notre
réunification ne sera pas un attelage opportuniste ou de circonstance. Elle
s’inscrit dans la nécessaire recomposition politique qui se dessine. Il s’agira
de fédérer l’ensemble des progressistes pour lutter contre les populismes et
les extrêmes. La fusion de nos partis sera bien la promesse d’une offre
politique nouvelle, cohérente et indépendante de toute influence. Notre
cohérence est liée à notre histoire, à nos valeurs, au projet européen que nous
voulons porter.»
Quant à ce qui rassemble les radicaux, elle le voit
comme un fleuve réunissant les deux rivières de droit et de gauche qui «s’appelle
République, il s’appelle laïcité, solidarité, libertés individuelles, il
s’appelle liberté d’entreprendre, il s’appelle écologie responsable, il
s’appelle Europe fédérale.»
Et de poursuivre la métaphore: un «fleuve irrigue
la France depuis 1901. Ce fleuve doit renaitre et a vocation à grossir, à
s’élargir, au moment où notre pays, aux prises avec les affres de l’époque, vit
un bouleversement inédit et probablement une évolution politique majeure. Si
nous avons un siècle, c’est parce que nous avons toujours pensé et agi dans le
siècle.»
Quant à l’attitude face à Emmanuel Macron, Laurent
Hénart la définit comme «bienveillante».
Un président de la république «qui disposera de
notre soutien à chaque fois qu’il donnera vie aux grandes options que nous
partageons. Mais elle est aussi exigeante. Il faut défendre nos propositions:
la justice, la laïcité, une politique de contrat et de confiance avec les
territoires.»
Enfin, c’est Sylvia Pinel qui a le mieux synthétisé
le projet que veulent désormais porter le Parti radical:
«Si les radicaux n’ont pas peur du libéralisme, ils
demeurent des solidaristes attachés à ce que la croissance soit à la fois
synonyme de développement durable et de redistribution sociale. Notre humanisme
n’est pas celui de la charité. Mais c’est celui de la compréhension des
différences, de la lutte contre toutes les formes d’inégalités. Notre humanisme,
c’est notre aversion pour l’injustice, notre devoir est de compenser et
d’assurer à chaque citoyen la dignité. C’est permettre l’accès aux soins et à
la santé pour tous, c’est la solidarité avec les personnes âgées ou
handicapées. La redistribution c’est la preuve que la solidarité existe, que
notre pays par ses réussites individuelles assure aussi une fierté collective.»