Déjà fortement divisée et en
proie aux haines personnelles, l’UDI voit maintenant les spectres de la
banqueroute et de la désaffection la guetter.
Ainsi, la baisse du nombre des
députés et des voix lors des dernières législatives entraînent, mécaniquement,
une baisse des subventions versées par l’Etat.
Du coup, l’UDI n’a plus les
moyens de payer le loyer de son siège parisien ainsi que nombre de ses
permanents.
Mais les problèmes financiers de
la confédération centriste n’ont pas débuté ces derniers mois.
Les récents développements dus à
ses mauvais résultats électoraux ne sont que la continuation d’une mauvaise
gestion et du mauvais vouloir de ses composantes de verser leurs cotisations.
Ce dernier élément est évidemment
également politique puisque cela signifie simplement que les diverses
formations qui ont créé l’UDI ou qui s’y sont ralliées, ont toujours privilégié
leur développement et leur survie à ceux de la confédération.
Cela a été vrai en dehors même de
la guerre entre Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
Par ailleurs, aucune ligne
politique claire ne semble pouvoir être adoptée par l’ensemble des composantes
du parti centriste.
Entre une opposition dure prônée,
au-delà des rhétoriques accommodantes, par Hervé Morin, une opposition «constructive»
mais néanmoins inamicale prônée par Jean-Christophe Lagarde et une alliance
plus ou moins de fait mais sans ralliement qui a la préférence d’un Laurent
Hénart, les points de vue semblent difficiles à rapprocher.
De même que les alliances avec
une partie de la Droite où certains ont plutôt tendance à vouloir se rapprocher
encore plus de Les constructifs (avec qui l’UDI partage une groupe à l’Assemblée
nationale) et d’autres se verraient bien avec la mouvance de LR constitués des
opposants à Laurent Wauquiez et à ses projets de droitiser à l’extrême le parti.
La plupart des composantes de l’UDI
ont des envies bien différentes.
Les centristes, parti de Morin,
veut créer un grand parti de droite moderne tandis que Jean-Christophe Lagarde
se verrait bien dans un parti attrape-tout allant de la gauche modérée à la
droite modérée en passant par le Centre et que Laurent Hénart se prépare à unir
son Parti radical valoisien avec le Parti radical de gauche pour reformer le
Parti radical sous ce nom ou un autre plus «actuel» comme les Progressistes.
Ces envies d’ailleurs ne sont pas
seulement dictées par des ambitions personnelles ou des inimitiés mais elles
correspondent à des positionnements politiques particuliers et à la volonté d’aider
ou non le gouvernement d’Edouard Philippe.
Dans ces conditions, la survie de
l’UDI semble très compliquée.
En réalité, se seule chance est
de demeurer ce qu’elle est depuis maintenant le départ de son créateur, Jean-Louis
Borloo, un simple cartel électoral qui permet aux différents candidats de
centre-droit d’avoir une étiquette sous laquelle se présenter.
C’est peu mais ce sera peut-être
suffisant, pour l’instant, pour la sauver.
Mais cela ne fait pas un avenir
politique.