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Emmanuel Macron à Athènes |
En voyage officiel en Grèce, le
président de la république, Emmanuel Macron, a profité de sa présence dans le
pays berceau de la démocratie, pour faire l’éloge de l’Union européenne et de l’idée
de l’Europe, de ses valeurs et de son ambition, telle celle que défendent les
centristes.
Voici les principaux extraits de
son discours.
«Si nous voulons faire avancer l'Europe de concert, nous
avons besoin d'avoir une Europe puissante, une Europe qui dans le monde tel
qu'il va sait défendre ses intérêts, ses valeurs, sa souveraineté. Je souscris
à cette ambition, c'est pour cela que j'ai pu défendre dans le dernier Conseil
européen des ambitions en matière de défense, que cette coopération structurée,
je souhaite que nous puissions ensemble lui donner plus de sens et qu’une
Europe qui existe dans le concert des nations aujourd'hui, c'est une Europe
forte sur le plan diplomatique, sur le plan militaire, sur le plan de la
sécurité intérieure. Nous avons besoin à cet égard de réponses rapides, nous
avons besoin, à ce titre, de faire avancer la coopération structurée permanente
et d'avoir une véritable Europe qui permet de protéger face aux grandes
migrations (…). D’avoir une Europe qui se tienne dans tous les termes de la
souveraineté. Pour cela nous devons faire avancer les initiatives récentes qui
ont pu être prises et avoir une ambition redoublée, c’est cela ce que je
proposerai aussi, dans les prochaines semaines, pour prendre une initiative, de
proposer une initiative française à l’ensemble de nos partenaires.
(…) Nous avons besoin d’une puissance économique, forte,
notre zone euro doit sortir d’une forme de guerre civile interne. (…) Nous
avons besoin d’une zone euro plus intégrée, et donc d’un vrai budget de la zone
euro, d’un ministre des Finances permanent qui dirige cet exécutif, c’est une
responsabilité démocratique au niveau de la zone euro, et à ce titre il faut le
maximum d’ambition. A court terme, et avant cela, et sans que ces objets ne se
confondent en rien, il nous en effet retrouver les formes de notre indépendance.
Je considère que le Fonds Monétaire International n’avait
pas sa place dans les affaires européennes, et je souhaite donc que l’Europe
puisse retrouver son indépendance pleine et entière, et nous avons créé, durant
la crise, des mécanismes qui permettent d’y répondre. Le mécanisme européen de
stabilité a cette fonction de gestion de crise, nous devons l’activer, et nous
devons en effet aller vers un Fonds Monétaire Européen, mais qui en rien ne se
confond avec un budget, c’est un mécanisme, d’accompagnement des crises, pour
permettre, aussi, aux uns et aux autres, de pouvoir se relever lorsque des
crises comme celle que vous avez eu à vivre sont traversées.
Mais cette zone euro, notre zone euro, si nous voulons la
faire avancer, a besoin d’un esprit de responsabilité dans chacun de nos pays,
de beaucoup de courage pour mener les réformes (…) et de cette ambition
partagée pour trouver, là aussi, les termes de la puissance économique qui
permettront de produire, de créer, d’innover, davantage sur notre continent.»
Il nous faut «une forme de cohésion européenne, cette
cohésion doit être de valeurs et de droits mais c’est simplement retrouver
l’ambition initiale de notre Union européenne, celle qui nous a tôt liés, et
qui fait que l’Europe ne peut pas durablement vivre lorsqu’en son sein certains
mettent en cause ses valeurs fondamentales et ses principes, qu’il s’agisse de
l’indépendance de la justice, des droits fondamentaux, et nous avons tort
d’être timides à ce titre.
(…) Quiconque oublie l'importance de ce message, ce qui nous
tient, ce qui fait que l'Europe est l'Europe, et a pu essaimer à travers le
monde, convaincre tant d'esprits, ceux qui considèrent que nous pourrions avoir
une forme de lecture émolliente, partielle, de cette ambition première que les
Grecs ont portée pour nous, se trompent. Et cette cohésion se porte aussi dans
nos droits sociaux, dans l'ambition que nous devons avoir pour nos peuples,
l'avenir de l'Europe n'est pas dans moins de droits chez les uns ou les autres,
il n'est pas dans la destruction de nos équilibres, il est dans une ambition commune,
là aussi unique, que seul notre continent a portée, de réconcilier la force
économique et les droits sociaux conquis de haute lutte par chacune et chacun.
(…) C’est d'ailleurs dans cet esprit que depuis plusieurs
semaines je mène, avec le gouvernement français, un combat, partout en Europe,
pour réformer en profondeur la directive des travailleurs détachés, afin que
cette Europe qui poursuit une forme de moins-disant social, qui pense que
l'avenir de quelques-uns pourrait se construire dans la déconstruction des
droits des autres, ne puisse pas nous égarer, et que l'ambition que nous portons
dans chacun de nos pays soit une ambition d'amélioration de la vie de nos concitoyens
partout en Europe. C'est à ce titre, aussi, que je ferai, dans les prochaines semaines,
des propositions pour aller plus loin et rétablir la confiance dont nous avons
besoin.
L'Europe ne s'est jamais construite par soustraction, elle
s'est construite par ambition. Et cette ambition européenne que je veux porter.
(…) elle nous oblige à ne rien céder, ni au cynisme, ni à la facilité, elle
nous oblige à retrouver ce qui vient d'ici. Cette ambition folle, que votre peuple
a eue il y a plusieurs millénaires, de se tenir comme un peuple, et de
considérer que ce qui nous tient c'est la force du peuple et pas la décision de
quelques-uns.