Christian Lindner |
Crédité de 8% à 10% des
intentions de vote, le Parti libéral allemand (FDP, Freie Demokratische
Partei) s’apprête à refaire son entrée au Parlement lors des
prochaines législatives qui se tiendront le 24 septembre prochain.
Ejecté du Bundestag en 2013 après
soixante-quatre années de présence ininterrompue et la participation à dix-sept
gouvernements, il semblait alors moribond.
Formation charnière, il s’est
allié depuis 1945 soit à droite avec les chrétiens-démocrates de la CDU (le
plus souvent), soit à gauche avec les sociaux-démocrates du SPD.
Ces dernières années, il s’était
très droitisé et avait glissé d’un positionnement central – à défaut d’être
centriste – à celui de se retrouver à la droite du CDU.
Or, avec son nouveau leader,
Christian Lindner, le FDP revendique à nouveau un positionnement au
centre-droit.
Même si son programme demeure
très libéral en matière économique avec la fameuse devise «Autant d’État que nécessaire, aussi peu d’État que possible», il
est aussi très ouvert en matière sociétale, beaucoup plus moderne que celui de
la CDU.
Christian
Lindner, interrogé par l’Obs, estime que son parti est «Libéral, non conventionnel,
expérimental».
Il ajoute
que «Politiquement, le FDP est plus proche des Ciudadanos (NDLR: centristes
libéraux) espagnols ou des NEOS (NDLR: centristes libéraux) autrichiens que de
La République en marche qui emprunte à la fois à la CDU, au SPD ou aux Grünen
(Verts)».
Car, selon
lui, LREM est plus «un parti post-idéologique».
Voulant
mettre «L’individu au centre», le FDP est, en outre, pro-européen et atlantiste,
partisan d’une plus grande flexibilité du marché du travail avec une lutte contre
la bureaucratie et une valorisation de l’esprit d’entreprise, porteur de
réformes du système éducatif (notamment une place gratuite en jardin
d’enfant pour les enfants de trois ans pour la moitié de la journée), d’une simplification fiscale (avec limitation de l’impôt sur
le revenu de la TVA).
Bien
entendu, il est difficile de savoir dans les propos de Lindner s’il est
vraiment sincère ou s’il surfe sur l’effet Macron en France mais aussi l’effet
Trudeau au Canada ainsi que sur la possibilité d’investir l’espace central
assez délaissé en Allemagne et récupéré plus ou moins par Angela Merkel pour l’instant.
Reste qu’en
se présentant comme un parti moderne et libéral, il est en train de réussir son
pari dans les sondages et pourrait bien être le nouveau partenaire de la CDU,
grandissime favori des législatives, au gouvernement en remplacement du SPD,
mettant fin à la grande coalition mise en place en 2013 pour la troisième fois afin
de palier l’absence de majorité absolue d’un des deux grands partis allemands.