La «vieille politique» n’a pas l’intention de laisser
Emmanuel Macron l’enterrer.
On le savait déjà du côté de Mélenchon (France insoumise) et
Le Pen (Front national) ainsi que de celui de Laurent Wauquiez (LR) ou encore
Jean-Christophe Lagarde (UDI).
C’est au tour, désormais, de François Hollande (PS) et de
François Bayrou (MoDem) de monter au créneau pour critiquer le nouveau
président de la république et son action.
Tous deux ont un double objectif, celui de revenir dans le
débat politique afin de peser sur celui-ci et le besoin de se démarquer
d’Emmanuel Macron pour marquer leur territoire.
Sans oublier, non plus, Alain Juppé mais dont les critiques
sont plus mesurées et plus argumentées.
Tous profitent de la baisse dans les sondages ainsi que des
difficultés supposées de Macron pour lui tirer dessus à boulets rouges et
tenter de se refaire une santé politique.
C’est de bonne guerre politicienne puisque c’est l’homme
qu’ils visent dans un pseudo débat d’idées et non sa politique.
Et il est vrai que la réponse du président de la république
est assez brouillonne et que son entourage ne semble pas toujours à la hauteur.
Remarquons malgré tout qu’il n’a aucun soutien dans les
médias où la «vielle caste journalistique» semble s’en donner à cœur joie de
relayer les attaques de la classe politique et de commenter avec gourmandise sa
baisse dans les baromètres de popularité.
Dont acte.
Emmanuel Macron connaissait ses adversaires et ils n’ont pas
changé depuis son élection présidentielle.
Des adversaires qu’il avait lui-même désignés.
Sans oublier que c’est lui qui a utilisé imprudemment des
mots comme «révolution» ou qui a promis de faire de la politique autrement
alors que rien, pour l’instant, ne correspond à cette rhétorique, ce qui ne
signifie pas, néanmoins, que son projet politique et ses réformes ne soient pas
les bonnes.
Toujours est-il qu’il a seulement fallu à tous ces
adversaires d’absorber le choc de leur défaite avant de revenir à la charge en
quelques semaines avec d’autant plus de vigueur que son bashing trouve un écho
dans la population et dans les médias, comme si, désormais, tout personne ayant
gagné une élection dans un pays démocratique devait connaître quasiment immédiatement
une déchéance de popularité et un procès en légitimité.
Cela pose évidemment des questions cruciales pour la
démocratie républicaine qui ne peut fonctionner que si ses règles – dont celles
de la démocratie représentative – sont acceptées ce qui, malheureusement,
semble être de moins en moins le cas.
Le problème est que la plupart des critiques d’Emmanuel
Macron n’ont rien à proposer ou des programmes complètement irresponsables et
irréalisables.
Pire, beaucoup des contempteurs du président de la
république prônent les mêmes réformes que celles qu’il a mises en route.
Dès lors, cette rentrée politique pourrait être un moment de
vérité non seulement pour Macron mais également pour ses critiques.
Au moins, on saura ce qu’il a vraiment dans le ventre et s’il
est capable de mener cette politique centriste dont on ne découvre nullement qu’elle
est en train de mobiliser pour les clientélismes et les corporatismes contre
elle, excités comme d’habitude par la Droite et la Gauche.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC