Désormais, il y a la Pologne de Kaczynski qui, elle, ne
dérive vers rien car le nouveau pouvoir – minoritaire dans le pays – est bien
d’extrême-droite xénophobe et raciste, populiste démagogue et autoritaire,
prenant des mesures contre la démocratie à la pelle, se mettant au ban de
l’Union européenne dont il viole constamment les règles, sans oublier qu’il est
d’un nationalisme des plus abjects.
On croyait s’être débarrassé définitivement des deux frères
Kacynski, deux jumeaux haineux et intolérants,
lorsque l’un d’eux, Lech, alors président de la Pologne, avait péri dans un
accident d’avion – du à son propre entêtement – et quand l’autre, Jaroslaw,
avait été chassé du pouvoir quelques temps plus tard par des partis démocratiques
modérés et centristes.
Malheureusement, le dernier Kacynski, à la faveur d’une
législative a réussi à reprendre le pouvoir avec son parti Droit et Justice.
S’en sont suivis toute une série de mesures
anti-démocratiques dont les dernières avaient pour but de mettre au service du
parti la justice du pays, ce qui avait valu au gouvernement polonais une mise
en demeure particulièrement ferme de l’Union européenne.
Le président polonais, Andrzej Duda, indépendant mais proche
de Droit et Justice, a été obligé de mettre son véto à plusieurs de ces mesures
afin d’empêcher l’UE de mettre en place toute une série de rétorsions, une
première depuis la signature du Traité de Rome envers un de ses membres…
Dès lors, les paroles très dures d’Emmanuel Macron contre le
pouvoir polonais qui refuse de renégocier le statut inique des salariés détachés,
entre dans le cadre du conflit entre Bruxelles et Varsovie.
Et il faut saluer ces propos mais aussi le bras de fer qui
va sans doute s’engager entre le France et la Pologne, plus généralement entre
l’Europe et cette même Pologne, car il va permettre de clarifier la situation.
Pour parler sans détour, aujourd’hui, la Pologne avec un tel
gouvernement n’a pas sa place dans l’Union européenne comme ne l’auraient pas
eu l’Allemagne et l’Italie si elle avait existé dans les années 1930.
Il faut le dire comme il faut dire que c’est aussi le cas de
la Hongrie et que c’était le cas du Royaume Uni pour d’autres raisons.
Si l’on veut reconstruire une vraie Union européenne et un
projet européen fort et dynamique, il faut le faire sur des bases saines en se
séparant, notamment, de ceux qui ne veulent pas respecter les règles du chemin
commun, qui mettent constamment des bâtons dans les roues pour toute avancée de
l’intégration mais qui veulent, sans vergogne, bénéficier de tous les bienfaits
de cette union.
Aujourd’hui, il faut espérer que le peuple polonais se
ressaisisse et chasse du pouvoir Kacynski et ses sbires aux propos et aux actes
nauséabonds.
Il faut espérer la même chose du peuple hongrois envers
Viktor Orban.
Oui, il est plus que temps de reprendre la construction
européenne.
Pour cela il faudra du courage et de la volonté.
Ce qui passe par ne pas hésiter à couper les branches mortes
et éliminer les parasites de l’arbre de la démocratie européenne.