Les constructifs |
L’union des droitistes modérés de LR et des centristes de droite
de l’UDI au sein de Les Constructifs tente, tant bien que mal, à adopter une
ligne politique claire et cohérente, ce qui n’est pas encore le cas, loin de
là.
Alors que les membres de LR en rupture de banc avec leur parti
sont plus enclins à un soutien critique du gouvernement dirigé par Edouard
Philippe, l’un des leurs, l’UDI joue un jeu trouble en critiquant sans cesse ce
même gouvernement tout en prétendant être dans le même soutien critique alors
qu’elle est plutôt dans une opposition plus ou moins molle.
Bien entendu, les derniers développements avec une baisse de
popularité du président de la république et du premier ministre a produit une
attitude plus critique de l’ensemble de Les constructifs.
Il faut dire que ces derniers ne pèsent actuellement pas grand-chose
politiquement parlant et qu’ils en souffrent.
La majorité présidentielle n’a pas besoin d’eux pour
gouverner le pays, ils n’ont guère de programme ou de projet à défendre et ils
ne veulent – pas encore – se (re)tourner
dans une alliance avec LR.
Dès lors, pour avoir une influence politique digne de ce nom,
ils projettent de créer une formation de centre-droit qu’ils rêvent puissante
avec le ralliement, possible selon eux, dans les mois à venir d’une partie de
députés du Mouvement démocrate, voire de La République en marche mais aussi de
ceux du Parti radical de gauche et de quelques personnalités de la gauche
modérée.
Rien cependant ne laisse penser que cette entreprise est
crédible et possède une chance de réussir.
Car c’est bien le contraire qui est en train de se produire
avec des forces centripèdes qui menacent de faire imploser le fragile
rassemblement qui s’est fait sous le nom de Les constructifs.
Ainsi, des tensions existent toujours entre certains membres
de LR et de l’UDI.
De plus, les velléités du Parti radical valoisien de quitter
l’UDI pour aller refonder le Parti radical avec le Parti radical de gauche inquiète
beaucoup les leaders de Les constructifs et, au premier chef, Jean-Christophe
Lagarde, le président de la confédération centriste.
Alors que ce dernier se pose dans toutes ses déclarations en
opposant au gouvernement dans une sorte de fuite en avant qui lui permet de
cacher les dissensions dans son propre parti menacé de disparition, il tente de
retenir les radicaux valoisiens tout en essayant de faire venir les radicaux de
gauche dans cette nouvelle formation de centre-droit dont on ne connait
absolument pas les contours pour l’instant.
Quoi qu’il en soit, on ne voit pas comment lui ou d’autres
au sein de Les constructifs pourraient être à même de rassembler les troupes de
l’espace central au moment où le Mouvement démocrate a près de cinquante
députés et où LREM représente cette grande formation du Centre qu’ils
souhaitent créer.
Néanmoins, porter ce projet permet de donner une identité à
cette réunion hybride dont le futur est tout sauf assuré.