Jean-Christophe Lagarde & Hervé Morin |
Lors des deux derniers quinquennats, les médias avaient un
très bon client, François Bayrou, que l’on pouvait inviter à tout moment pour
être le critique et le censeur le plus acerbe de Nicolas Sarkozy et de François
Hollande.
Mais, désormais, le président du Mouvement démocrate fait
partie de la majorité présidentielle, en tout cas, pour le moment…
Dès lors, il y avait une place à prendre du côté du Centre
et celle-ci a été prise par le duo des frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde
et Hervé Morin.
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, on ne compte plus –
surtout pour le premier nommé – leurs apparitions dans les médias où ils sont
sollicités sans cesse sur tout et n’importe quoi.
Ni l’un, ni l’autre n’avaient eu cette tribune dans la
presse de leur vie.
La seule différence entre les critiques de Bayrou et les
leurs, c’est que ces dernières s’adressent à un président centriste.
De plus, il n’en est qu’au début de son mandat, c’est-à-dire
qu’il s’agit souvent plus de procès d’intention que d’analyses et de jugements
sur l’action politique.
Quant aux contradictions par rapport aux positions
centristes, notamment celles défendues par l’UDI depuis longtemps, ils n’en ont
cure.
Ainsi, ils ne se sont pas privés de sen prendre à l’annonce
de toutes les économies budgétaires alors que l’un et l’autre ont critiqué depuis
des années les dérives des finances publiques, voulant même inscrire dans la
Constitution l’obligation d’un budget en équilibre, proposition de Charles de
Courson, député de l’UDI.
De même, leurs apparitions sont systématiquement à charge –
même si un enrobage veut faire croire le contraire – ce qui pose la question
sur l’opposition «constructive» dont l’UDI a affirmé vouloir en faire sa ligne
directrice pour les cinq prochaines années.