Emmanuel Macron |
Il parait qu’il existe un état de grâce ainsi qu’un délai de
100 jours qui permet aux présidents et premiers ministres de la planète de
faire ce qu’ils veulent juste après leur élection avant que le peuple,
soudainement, se réveille de sa léthargie post-électorale, (re)devienne
sceptique et rue à nouveau dans les brancards.
Seulement voilà, personne n’a jamais prouvé réellement leur
existence.
Pire, les mêmes qui nous expliquent que l’état de grâce d’un
tel est terminé, nous affirment dans le même temps que cette période dorée n’existe
pas en réalité...
Ou, en tout cas, qu’il n’existe plus depuis que le temps
politique s’est totalement identifié au temps médiatique, c’est-à-dire que le
buzz empêche désormais un quelconque état de grâce et, dans la foulée, 100
jours pour réformer.
Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande,
ni Tony Blair, ni Gordon Brown, ni David Cameron, ni Theresa May, ni Gerhardt Schroeder,
ni Angela Merkel, ni George W Bush, ni Barack Obama, ni Donald Trump n’en ont
bénéficié, nous ont dit les experts, tout juste après avoir annoncé qu’il
venait de se terminer pour eux!
Même chose pour Emmanuel Macron.
Aujourd’hui, les médias font leur gros titre avec la fin de
l’état de grâce pour le nouveau président de la république avec chute dans les
sondages, problème avec l’armée et annonce de mesures impopulaires qui font
réagir tous les bons vieux corporatismes.
Mais ils l’avaient déjà annoncé quasiment le lendemain de
son élection…
Prenez les baromètres de popularité.
Tandis que Macron était très haut dans celui du JDD et dans
lequel il vient de perdre dix points, ce qui permet le déchaînement médiatique
du jour, il était déjà bas dans d’autres ce qui permettait aux journalistes de
dire, à l’époque, qu’il n’avait pas bénéficié d’un état de grâce, ce qui
prouvait, selon eux, qu’avec plus de 66% des voix, il avait été mal élu!
Je veux bien qu’il faille vendre du papier ou faire du taux
d’écoute et que Macron soit un bon client.
Néanmoins, je ne me résous pas à accepter que le besoin
d’attirer l’attention – et donc l’argent – fasse que la politique du pays soit
otage de n’importe quel sondage ou analyse qui contredit celle de la veille et
qui est contredite par celle du lendemain.
Cela rappelle une autre pratique particulière des médias.
A longueur de temps, ils critiquent les politiques parce
qu’ils ne prennent pas les mesure et ne font pas les bonnes réformes.
Ils n’ont pas de mots assez durs sur l’Etat qui dépense
l’argent qu’il n’a pas.
Et puis, lorsque le pouvoir en place propose des économies
et des coupes budgétaires, les voilà qui s’indignent.
C’est ce qui vient de se passer pour le budget de l’armée
mais également pour le rabot de cinq euros par mois sur les allocations
logement.
Je continue à penser que la politique vaut mieux que cela
même si je suis peut-être le seul encore dans ce cas-là.
Centristement votre.
Le Centriste