Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Emmanuel Macron, chef des armées |
Le Chef d’état-major des armées a démissionné et, disons-le
tout net, c’est un bien pour la démocratie.
Car si Emmanuel Macron a été élu par le peuple, qui a donc
élu le général Pierre de Villiers?
Personne.
Et qu’est-ce qui fait la différence entre une démocratie et
une dictature?
Que le pouvoir militaire est sous l’autorité du pouvoir
civil et qu’il obéisse aux élus de la nation dont le premier d’entre eux est,
en France, le Président de la république qui est, selon la Constitution, le
Chef des armées.
Bien entendu les militaires sont légitimes à discuter de
l’armée, de son organisation et des moyens qui lui sont alloués.
En revanche, ils ne sont pas autorisés, en tant que
militaires et c’est dans ce cadre qu’est intervenu monsieur de Villiers, à
critiquer le pouvoir civil, voire à prononcer des paroles insultantes à son
encontre.
Ici, monsieur de Villiers a outrepassé sa fonction et son
devoir de réserve.
Les adversaires d’Emmanuel Macron s’en donne à cœur joie
depuis quelques jours en prenant sa défense.
Rafraîchissons-leur leur mémoire déficiente.
Si Hitler est demeuré au pouvoir, c’est grâce à l’armée.
Idem pour Mussolini et Staline, Pinochet et Franco, Salazar
et Ceausescu.
Si aujourd’hui Xi Jinping, Vladimir Poutine, Kim Jong Un,
Robert Mugabe ou Nicolas Maduro sont au pouvoir, c’est parce qu’ils ont le
soutien de l’armée.
Et cela a toujours été le cas de tous les régimes
autoritaires et dictatoriaux.
Quand le général Mac Arthur a mené une fronde contre le
pouvoir civil aux Etats-Unis, le président Truman l’a viré et c’était normal.
Alors, oui, tant que centriste et défenseur intransigeant de
la démocratie républicaine, je le redis, c’est un bien que monsieur de Villiers
ait démissionné, c’est bien que le pouvoir civil est le dernier mot, c’est bien
que la démocratie sorte vainqueur de ce bras-de-fer indigne d’un général de la
République.
Car, comme l’a justement dit Emmanuel, «Si quelque chose
oppose le Chef d'état-major des armées au Président de la République, le Chef
d'état-major des armées change.»
Et que ceux qui disent le contraire et se disent démocrates
aillent un peu plus loin que leur détestation de monsieur Macron dans cette
affaire.
Ah, encore un mot.
Ce monsieur Pierre de Villiers est le frère cadet d’un autre
de Villiers, Philippe, homme politique connu pour ses accointances avec l’extrême-droite.
C’est sans doute pourquoi il est bien aimé des catholiques
intégristes et des ultraconservateurs.
Aris de Hesselin