Au cours de ses deux dernières années et à l’occasion de
scrutins dans les pays démocratiques, partout le commerce de la haine a gagné
du terrain, porté par une génération de populistes démagogues qui détestent la
démocratie républicaine libérale plus que tout.
Surfant sur une insatisfaction populaire, Donald Trump et
Bernie Sanders aux Etats-Unis, Nigel Farage et James Corbyn en Grande Bretagne,
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en France, Viktor Orban en Hongrie, Alexis
Tsipras en Grèce, Beppe Grillo en Italie, Pablo Iglesias en Espagne, Jarosław
Kaczyński en Pologne ainsi que quelques autres font leur business à partir de
cette haine quand ce n’est pas eux-mêmes qui la créent et/ou la propagent.
Mais ils ne sont malheureusement pas les seuls.
Venus de droite et de gauche, des voix de la haine se font
entendre dans les partis traditionnels et réputés républicains comme si un
emballement s’était déclenché et que la détestation, le fiel, l’intolérance et
la malveillance, de poisons de la démocratie étaient devenus un mode acceptable
du débat politique sous prétexte de parler à la multitude que l’on confond
évidemment avec le peuple pour légitimer cette manière d’agir.
Les médias ne sont pas en reste qui sont revenus au bon
vieux temps des titres vengeurs et ravageurs, poussés sans doute par internet
avec ses sites, ses blogs et ses réseaux sociaux qui rivalisent dans l’outrance
et la démolition systématiques.
Cet acharnement et cette aigreur qui ont encore augmenté
depuis l’élection d’Emmanuel Macron provoquent le dégoût parce qu’ils flattent
le pire du genre humain au lieu de provoquer un débat démocratique de fond.
C’est dans cette atmosphère politique souvent irrespirable
que le Centre doit continuer à tracer son chemin en ne déviant jamais de trois
de ses fondamentaux, la responsabilité comme règle, le respect comme vertu et
la tolérance comme valeur.
Bien sûr, il est tentant – et facile – d’avoir l’invective à
la bouche et l’attaque virulente comme stratégie et certains centristes tombent
parfois dans de tels comportements en s’y fourvoyant lamentablement.
Personne n’a jamais prétendu que défendre et faire
fonctionner une démocratie républicaine libérale est facile ou une sinécure.
Personne n’a jamais prétendu, non plus, que la sagesse et la
retenue étaient faciles face à la violence des mots et parfois des actes.
Mais c’est l’honneur des centristes et de tous ceux qui,
avec eux, défendent une démocratie républicaine ouverte et progressiste de ne
pas répondre à la haine par la haine.
Centristement votre.
Le Centriste