Jean-Christophe Lagarde & Hervé Morin |
Alors que Jean-Christophe Lagarde ne cesse d’écumer les
plateaux de télévision et les studios de radio pour affirmer qu’il veut créer
un grand parti réunissant les centristes et les droitistes modérés, Hervé
Morin, son ennemi personnel à l’intérieur de l’UDI, vient de le rappeler à la
réalité.
Comme à son habitude, le président de la région Normandie
intervient systématiquement pour tacler les propos du président de l’UDI dans
une géguerre entre les deux hommes particulièrement pathétique et aussi minable
qu’est aujourd’hui l’importance politique de la confédération centriste.
Néanmoins, elle révèle bien la mégalomanie qui touche
actuellement Lagarde qui tente de s’imposer en unificateur d’un centre-droit et
chef d’une opposition «constructive» à Emmanuel Macron alors qu’il n’a toujours
pas la main sur son petit parti complètement déstructuré, affaibli et en voie d’implosion!
Ainsi, hier, sur Franceinfo, il a déclaré qu’il voulait
construire «un grand mouvement de centre et de droite progressiste».
Et c’est même «l’objectif» qu’il s’est fixé «d’ici l’automne»,
«le temps, précise-t-il, de se mettre d’accord sur la façon de procéder, de
sorte que les gens qui ont les mêmes idées que nous se retrouvent rassemblés
plutôt que séparés».
Fort bien, sauf qu’avant d’essayer de se réunir avec des
partenaires de l’UDI, il faudrait se réunir entre UDI!
Et là, selon les propos d’Hervé Morin, ce n’est pas gagné.
Ce dernier a, en effet, envoyé un courrier aux membres de
Les centristes (formation qui fait partie de l’UDI) pour leur dire, pas si vite
Alors que Lagarde n’arrête pas de tirer des plan sur la
comète, Morin lui répond en ces termes:
«Il est trop tôt, je crois, pour tirer des enseignements
définitifs de la période écoulée et encore plus pour imaginer la stratégie à
venir. Dans l’immédiat, nos parlementaires ont rejoint le groupe des
Constructifs, ainsi d’ailleurs que les autres élus UDI. Ce choix, s’il indique
bien notre volonté de soutenir sans réserve l’engagement européen du nouveau
Président de la République, son projet de réforme du droit du travail ou encore
les mesures de bon sens envisagées pour l’éducation, ne vaut pas quitus de tout
son projet et il ne donne pas non plus la clé de notre organisation politique
future et de son positionnement.»
Voilà qui est dit très clairement.
Et il invite ses sympathisants à la réflexion: «L’été ne
sera pas de trop pour réfléchir, échanger avec ses proches et ses amis, (…) pour
ensuite mieux se relancer».
Concrètement, si Jean-Christophe Lagarde croyait avoir le
champ libre pour ses ambitions personnelles et pour tenter de faire disparaître
son grave échec, tant politique que stratégique lors des élections
présidentielle et législatives, en se dépêchant de se poser en leader du
centre-droit dans un paysage partisan en reconstruction, Hervé Morin lui dit qu’il
se fait des illusions.