Alors que le MoDem est empêtré dans l’affaire des attachés
parlementaires européens, l’UDI doit résoudre une équation quasi-impossible,
être dans l’opposition tout en étant dans la majorité…
C’est le lot d’une confédération qui n’est plus qu’un cartel
électoral et qui a perdu une grande partie de ses militants et sympathisants
partis vers Emmanuel Macron ainsi qu’un de ses partis fondateurs, l’Alliance
centriste alors même que le Parti radical valoisien, autre parti fondateur,
veut se réunifier avec le Parti radical de gauche et refonder un Parti radical
uni.
L’absence de ligne politique commune et cohérente à toutes
les composantes de l’UDI depuis deux ans, surtout depuis la primaire LR
(certains ont soutenu la ligne politique de Sarkozy, d’autres celle de Fillon,
d’autres encore celle de Juppé ou de Le Maire) devrait faire éclater la
formation centriste.
D’autant que les haines et ressentiments entre les leaders
du parti sont forts et tenaces.
Ainsi, quand le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde,
dit quelque chose, le président de Les centristes (composante de l’UDI), Hervé
Morin, dit immédiatement le contraire.
Alors que Lagarde parle d’une opposition constructive, c’est-à-dire
le vote de tous les textes qu’il estimera aller dans le bon sens, Morin veut
une opposition frontale en expliquant que l’on ne peut pas demander aux députés
élus qui avaient des candidats LREM contre eux de faire alliance avec le
pouvoir.
Quand Lagarde se range derrière Solère et Les républicains
constructifs, Morin rejoint Pécresse et Les républicains «canal historique».
Pour l’instant, l’ensemble des députés UDI semble vouloir
rejoindre ce groupe dont Thierry Solère et Jean-Christophe Lagarde ont annoncé
la constitution «Les républicains constructifs, UDI et indépendants» mais se
posera vite la question de la présence des cinq députés de Les centristes qui,
à l’image de l’un d’entre eux, Philippe Vigier, hésiteront entre leur fidélité
à Morin et leur inclinaison personnelle.
Politiquement parlant, l’existence de l’UDI dans les semaines
et les mois à venir sera un contresens et une clarification est nécessaire, du
même type que celle qui est en cours à LR.
On savait, dès la création de la confédération centriste en
2012 par Jean-Louis Borloo que l’édifice était bancal et ne pourrait vivre que
si une dynamique électorale se faisait jour.
Après des municipales, des régionales et des sénatoriales
qui permettaient d’entretenir une sorte de stand by, l’épisode catastrophique
de la présidentielle et des législatives incite à penser que l’UDI,
politiquement, ne sert plus à rien.