mercredi 21 juin 2017

Actualités du Centre. Nouveau gouvernement: deux MoDem sortent, deux entrent

Edouard Philippe & Emmanuel Macron
Le nouveau gouvernement d’Edouard Philippe ne recèle aucune grande surprise si ce n’est celles que l’on connaissait, c’est-à-dire les départ de Richard Ferrand, de Sylvie Goulard, de Marielle de Sarnez et de François Bayrou.
Il accueille 30 membres (20 ministres et 10 secrétaires d’Etat) avec autant de femmes que d’hommes comme c’était le cas dans la précédente qui lui, ne comptait que 22 membres (18 ministres et 4 secrétaires d’Etat).
De l’ancienne équipe il reste 19 membres sur 22 et, avec 11 nominations, ce sont plus d’un tiers de nouvelles têtes qui entrent au gouvernement.
Deux MoDem s’en vont (Bayrou, de Sarnez), deux arrivent (Jacqueline Gourault, Geneviève Darrieussecq).
Très bizarrement, l’oubli d’un poste de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé de l’enfance dans le premier gouvernement Philippe est un vide qui n’a pas été comblé, ce qui est une grande déception.

Au niveau des arrivées:
- Nicole Belloubet nommée ministre de la Justice
- Florence Parly nommée ministre des Armées
- Nathalie Loiseau nommée ministre chargée des Affaires européennes
- Stéphane Travert nommé ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
- Jacqueline Gourault nommée ministre auprès du ministre de l'Intérieur
- Benjamin Griveaux nommé secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances
- Sébastien Lecornu nommé secrétariat d'Etat auprès du ministre de la Transition énergétique
- Brune Poirson nommé secrétariat d'Etat auprès du ministre de la Transition énergétique
- Geneviève Darrieussecq nommée secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées.
- Jean-Baptiste Lemoyne nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe
- Julien Denormandie nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires

Au niveau de ceux qui restent:
- Edouard Philippe, Premier ministre
- Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, ministre d’Etat
- Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, ministre d’Etat
- Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
- Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances
- Muriel Pénicaud, ministre du Travail:
- Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale:  
- Françoise Nyssen, ministre de la Culture
- Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publiques
- Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche
- Annick Girardin, ministre des Outre-mer
- Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé.
- Jacques Mézard nommé ministre de la Cohésion des Territoires (auparavant ministre de l’Agriculture)
- Laura Flessel, ministre des sports
- Elisabeth Borne, ministre des transports
- Christophe Castaner, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, porte parole du gouvernement
- Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité hommes-femmes
- Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées
- Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du numérique


Actualités du Centre. François Bayrou parle de complot contre lui et Macron

François Bayrou
Lors d’une conférence de presse, François Bayrou a expliqué pourquoi il ne voulait pas faire partie, selon lui, du prochain gouvernement.
Expliquant que l’affaire des attachés parlementaires européens du MoDem avait été montée de toutes pièces et que tout avait été «légal, normal et moral» dans la gestion faite par son parti, il a estimé qu’on le visait directement ainsi qu’Emmanuel Macron.
Pour lui, ce sont des «forces» qui ne veulent pas d’une moralisation de la vie politique qui sont à l’œuvre et qui voulaient torpiller sa loi qui devait mettre en place des mesures dans cette optique.
Il a ajouté qu’il voulait garder sa liberté de parole et que ce n’était pas possible en étant le ministre de la Justice et donc qu’il ne pouvait pas se défendre et défendre le Mouvement démocrate et les membres de celui-ci efficacement.
Il a précisé qu’il avait proposé sa démission de son poste de ministre à Emmanuel Macron dès l’ouverture de l’enquête préliminaire par la justice car il savait, dès lors, que cette affaire allait dégénérée dans les médias.
Même s’il quitte le gouvernement, il a affirmé tout aussi fermement qu’il venait de le faire sur l’innocence du MoDem, qu’il soutenait toujours Emmanuel Macron, sans aucune restriction: «je serai aux côtés du Président de la république pour le soutenir et l’aider dans une alliance à laquelle je tiens. (…) Je serai là pour servir auprès de lui.»
A une question sur sa relation avec Macron, il a redit son admiration pour l’homme et sa volonté de travailler avec lui.
Dans la foulée il a rappelé que le MoDem était le deuxième parti de la majorité présidentielle et le troisième en nombre à l’Assemblée nationale.
Enfin, il a rejeté l’idée qu’Emmanuel Macron ait voulu se débarrasser de lui après le deuxième tour des législatives et la majorité absolue de La République en marche à l’Assemblée nationale.


Actualités du Centre. Création de «Les Républicains constructifs, UDI et indépendants» à l’Assemblée nationale

Jean-Christophe Lagarde & Thierry Solère
Thierry Solère, député LR, vient d’annoncer, lors d’une conférence de presse, la création d’un nouveau groupe de droite et de centre-droit à l’Assemblée nationale qui s’intitulera «Les républicains constructifs, UDI et indépendants» qui se veut, face à «la situation politique nouvelle» dans une démarche «constructive» face à Emmanuel Macron et à son nouveau gouvernement.
Selon lui, cette force politique devrait voter la confiance au gouvernement et votera les «bons» textes et s’opposera à ceux qu’elle considérera mauvais, c’est-à-dire ne sera pas dans la majorité présidentielle mais pas dans l’opposition, non plus.
Pourtant, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, a néanmoins affirmé lors de cette conférence de presse, que ce groupe «se situerait résolument dans l’opposition» et que beaucoup de ces membres ne voteraient pas la confiance, contredisant Solère et démontrant que le positionnement politique de ce groupe n’est pas encore très clair.
Il a ajouté que celui-ci veut être entendu pat Macron comme ce dernier l’avait déclaré en parlant de tous ceux qui voteraient pour lui lors du second tour de la présidentielle.
En réunissant une vingtaine de députés LR, la plupart des 18 députés UDI et quelques indépendants, ce groupe veut être le troisième de l’Assemblée derrière ceux de LREM et de LR mais, espère Lagarde, devant  celui du MoDem qui devrait compter une quarantaine de députés.
Reste à savoir ce qu’en pensent et ce que feront LR et notamment son aile radicale ainsi que les ennemis de Lagarde à l’intérieur de l’UDI.
Voici le communiqué de presse qu’avait diffusé hier soir l’UDI à ce propos
«Une Nouvelle ère politique
Motion votée à l’unanimité des membres du Bureau Exécutif de l’UDI, moins une abstention.
Les élections présidentielles et législatives ont fait naître une nouvelle ère politique qui impacte toutes les familles de pensées.
Cette nouvelle ère doit également faire naître un nouveau comportement au parlement qui tourne le dos aux automatismes partisans et aux postures d’une majorité aux ordres confrontée à une opposition systématique.
Nous voulons que ces 5 années soient utiles pour que la France puisse se redresser sur le plan économique, social et éducatif. Face à la montée des extrêmes et de l’abstention, nous ne pouvons pas perdre 5 années supplémentaires.
L’UDI appelle à la constitution d’une force progressiste rassemblant les familles écologistes, radicales, démocrates, centristes et de droite humaniste.
La constitution des groupes à l’Assemblée Nationale doit être la première étape de ce mouvement de progrès pour la République.
Nous invitons donc ces familles politiques à constituer un groupe parlementaire novateur indépendant, exigeant et bienveillant qui portera ce renouveau de la vie politique.»


Actualités du Centre. Macron se débarrasse de Bayrou

François Bayrou
On pourra toujours ergoter mais la décision que François Bayrou vient d’annoncer à l’AFP (avant une conférence de presse ce soir) de ne pas faire partie du prochain gouvernement alors même qu’hier il disait encore qu’il n’en était pas question après celle de Sylvie Goulard de ne pas retrouver le ministère des Armées dans la nouvelle équipe d’Edouard Philippe pour se défendre dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem, est bien une victoire pour Emmanuel Macron.
Car, outre cette affaire, le président du Mouvement démocrate a multiplié les comportements incompatibles avec son maintien au ministère de la Justice.
Il représentait ainsi une menace trop importante en termes politique pour le nouveau président de la république.
Un sondage Harris-Interactive pour RMC et Atlantico montrait, par ailleurs, que 57% des Français ne voulaient plus de Bayrou au gouvernement et que 65% d’entre eux estimaient que son maintien serait un handicap pour Macron.
C’est évidemment une défaite cuisante pour ce dernier qui laissait entendre ces dernières semaine qu’il avait été le faiseur de roi en permettant l’élection de Macron et qu’il était en sorte un vice-président même s’il n’avait pas été choisi, à son grand dam comme premier ministre.
En revanche, c’est un évident succès pour Emmanuel Macron dont on se demandait pourquoi il ne réagissait pas.
D’autant qu’il valait mieux provoquer une mini-crise politique maintenant et se débarrasser d’un «allié» vraiment trop encombrant que d’attendre, ce qui aurait certainement pourri l’action gouvernementale tout en donnant un poids politique encore plus important à François Bayrou qui aurait pu devenir quasiment intouchable sauf par la justice.
Sans doute attendait-il que le deuxième tour des élections législatives ait lieu avant d’agir et de demander à ses ministres MoDem de s’en aller.
Car, outre Bayrou, sa plus fidèle collaboratrice, Marielle de Sarnez, a décidé, elle aussi, de ne pas participer au prochain gouvernement et devrait être désignée président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale.
Les deux ministres Mouvement démocrate sont donc hors-jeu (Sylvie Goulard n’appartenait plus à cette formation) et il faudra voir lors du dévoilement aujourd’hui de la nouvelle équipe d’Edouard Philippe si cela signifie également la disparition du parti centriste du gouvernement.
Voilà, en tout cas, un rude coup porté au Centre par celui qui prétend en être la principale incarnation.
(Sondage Harris-Interactive réalisé le 20 juin 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1013 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)