lundi 19 juin 2017

Actualités du Centre. Lagarde se pose en leader de l’opposition constructive à Macron

Jean-Christophe Lagarde
Alors que son parti sort très fragilisé par le résultat des élections législatives où il a perdu plus d’un tiers de ses députés, Jean-Christophe Lagarde a tenté de s’autoproclamer sans grande chance de succès en leader de l’opposition constructive à Emmanuel Macron.
Lors d’une interview sur France 2, il a souhaité «qu'on ait un groupe parlementaire le plus large possible, avec tous les représentants du centre, de la droite progressiste, qui souhaitent simplement ne pas jouer le faux-nez de la politique où on critique toujours ce qui est en face alors même que parfois on le proposait hier».
Il veut même que ce groupe soit la «colonne vertébrale de cette démarche positive» à l’Assemblée nationale dont le fil rouge sera, «on va garder toute notre indépendance, toute notre liberté, mais on va pas mener un combat d'arrière-garde».
Néanmoins, on ne comprend pas pourquoi les députés LR qui veulent travailler avec Macron le choisiraient, lui, élu UDI et qui a tout fait pour que son parti soit dans une opposition frontale au nouveau président de la république comme leader.
Pourtant cela ne l’empêche pas d’affirmer: «J'ai entendu des députés LR dirent: ‘on va essayer d'apporter notre pierre, éviter les dérives, les erreurs’. Je leur dis: bienvenue, construisons ensemble, dépassons les frontières d'hier pour construire un groupe parlementaire qui sera capable de faire confiance et en même temps d'alerter quand ça va pas».


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centre au pouvoir

Je ne croyais pas pouvoir écrire un éditorial avec un tel titre avant bien longtemps, voire peut-être jamais…
Oui, évidemment, on pouvait constater ces deux dernières années que les idées et les valeurs centristes étaient souvent majoritaires dans la population.
De même, j’ai souvent expliqué que face à la montée des populismes extrémistes, il y avait un axe central regroupant tous les humanistes progressistes et réformistes qui était, sur le papier, majoritaire.
Cependant, les réflexes des électeurs encore attachés à un camp de droite ou de gauche plus fantasmés que réels, surtout ne correspondant plus à leurs attentes (certains étant plus radicaux et d’autres plus modérés) ainsi qu’un paysage politique bloqué par les appartenances partisanes ne démontraient pas une recomposition en cours et, surtout, qu’un bouleversement allait se produire aussi vite.
Et pourtant, en ce 19 juin 2017, c’est bien le Centre qui est au pouvoir en France!
Et ce avec une incroyable séquence qui commence le 6 avril 2016, soit il y a juste un an, avec la création d’En marche!, qui continue le 16 novembre 2016 avec la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle, qui connait une première apothéose le 7 mai avec l’élection de ce dernier à l’Elysée et qui en connait une deuxième avec, ce 18 juin, une majorité absolue à l’Assemblée nationale pour La République en marche.
Il n’a fallu que sept mois – le jour où Macron décide d’y aller – pour que le Centre et le Centrisme, victimes éternelles d’un monde politique bloqué et de règles électorales défavorables, se transforment en vainqueurs incontestables avec 66% des suffrages à la présidentielle et 350 députés aux législatives.
Même si les circonstances étaient favorables, même si, comme je l’ai dit plus haut, les idées et les valeurs centristes ainsi que l’axe central étaient au cœur d’une refondation du politique, l’installation du Centre au pouvoir est tout simplement historique.
Bien entendu, certains vont chipoter en expliquant qu’Emmanuel Macron ne s’est jamais défini comme centriste et que, dans le mouvement de La République en marche, beaucoup de nouveaux députés ne sont pas centristes non plus.
Cependant, comme je l’ai démontré mais comme l’ont dit et écrit de nombreux politistes et politologues, le positionnement du nouveau président de la république est éminemment centriste et une majorité des députés de LREM le sont également, même s’ils préfèrent parfois d’autres étiquettes.
On passera sur la chance qui aurait été la principale explication de la victoire d’Emmanuel Macron selon ses adversaires qui sont encore groggys de ce qui leur ait arrivés, puisque toutes les élections présidentielles, comme je l’ai expliqué par ailleurs, ont été des «coups de chance» si l’on prend les circonstances de l’élection et les événements avant et pendant la campagne, voire simplement la présence à tel moment de telle personne et à son passé.
Mais, comme je l’ai souvent affirmé également, Le Centre et le Centrisme au pouvoir doivent servir à quelque chose et ce quelque chose est de réformer la société pour qu’elle devienne plus juste et plus équilibrée, qu’elle donne plus de liberté, qu’elle mette le respect au centre de son fonctionnement, qu’elle libère les énergies et qu’elle prépare l’avenir tout en construisant quotidiennement le présent.
La victoire électorale pour la victoire n’a aucun sens en politique, elle doit servir à ce progrès qui doit permettre à tous de vivre bien, individuellement (réalisation de soi et de ses proches) et collectivement (bien vivre ensemble).


Législatives 2017. Résultats officiels: 350 LREM (dont 42 MoDem), 18 UDI

L'Assemblée nationale
Les résultats officiels du deuxième tour des élections législatives donnent 350 sièges à La République en marche dont 42 sous la double étiquette LREM-MoDem.
Le mouvement d’Emmanuel Macron dispose donc de la majorité absolue à l’Assemblée nationale avec une marge de 61 sièges (19 sans le MoDem).
Mais cette marge est encore plus grande puisque plusieurs candidats se sont fait élire en tant que majorité présidentielle comme, par exemple, le député de l’Alliance centriste Philippe Folliot mais également des divers gauche et des divers droite ainsi que des candidats du PS et de LR.
De son côté, l’UDI limite la casse en perdant dix députés mais avec 18 élus, la confédération centriste, si elle n’implose pas dans les jours à venir, pourra constituer un groupe à l’Assemblée nationale.
Si l’on compte l’ensemble des élus centristes, la nouvelle Assemblée nationale en a au moins 61 (MoDem + UDI + Alliance centriste) alors qu’ils n’étaient qu’une vingtaine dans l’ancienne (le groupe UDI comptait 29 membres mais certains d’entre eux ne se considéraient pas comme centristes).
C’est plus qu’un doublement.
Mais on peut y ajouter beaucoup de députés élus sous la bannière de LREM qui peut être considéré comme un mouvement centriste même si tous ses candidats ne l’étaient pas.
Dès lors, il est fort possible que les centristes aient la majorité absolue (289 sièges) à l’Assemblée nationale.

Sièges par nuance de candidats
Nuances de Candidats
Nb Sieges
Extrême gauche
0
Parti communiste français
10
La France insoumise
17
Parti socialiste
29
Parti radical de gauche
3
Divers gauche
12
Ecologiste
1
Divers
3
Régionaliste
5
La République en marche
308
Modem
42
Union des Démocrates et Indépendants
18
Les Républicains
113
Divers droite
6
Debout la France
1
Front National
8
Extrême droite
1

Nuances de Candidats
Voix
% Inscrits
% Exprimés
Sieges
Parti communiste français
217 833
0,46
1,20
10
La France insoumise
883 786
1,87
4,86
17
Parti socialiste
1 032 985
2,18
5,68
29
Parti radical de gauche
64 860
0,14
0,36
3
Divers gauche
263 619
0,56
1,45
11
Ecologiste
23 197
0,05
0,13
1
Divers
100 574
0,21
0,55
3
Régionaliste
137 453
0,29
0,76
5
La République en marche
7 826 432
16,55
43,06
306
Modem
1 100 790
2,33
6,06
42
Union des Démocrates et Indépendants
551 760
1,17
3,04
17
Les Républicains
4 040 016
8,54
22,23
113
Divers droite
306 240
0,65
1,68
6
Debout la France
17 344
0,04
0,10
1
Front National
1 590 858
3,36
8,75
8
Extrême droite
19 030
0,04
0,10
1


Nombre
% Inscrits
% Votants
Inscrits
47 292 967


Abstentions
27 125 535
57,36

Votants
20 167 432
42,64

Blancs
1 397 496
2,95
6,93
Nuls
593 159
1,25
2,94
Exprimés
18 176 777
38,43
90,13


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