samedi 17 juin 2017

Actualités du Centre. Un groupe LREM au Sénat?

Le Sénat
De par le calendrier électoral ainsi que de par la rapidité de la refonte du paysage politique qui a créé un véritable bouleversement dans la configuration partisane, il va exister une anomalie au soir de ce 18 juin.
Il y aura un président de la république de La République en marche, ainsi qu’un gouvernement mais aussi une majorité de députés à l’Assemblée nationale et rien au Sénat ou presque puisqu’il n’y a eu que quelques ralliements comme ceux de François Patriat, Yves Rome, Nicole Bricq, Bariza Khiari, Jean-Jacques Filleul, tous venus du PS ou encore Jean-Baptiste Lemoyne de LR.

Il y aura bien des élections sénatoriales en septembre avec le renouvellement de la moitié des sénateurs mais il n’est pas sûr que les grands électeurs dont peu sont de LREM fassent entrer beaucoup de macronistes au Palais du Luxembourg.

A moins, bien sûr, que beaucoup de ces électeurs s’identifient à la nouvelle majorité présidentielle.

Toujours est-il que La République en marche devrait présenter des listes partout.

En attendant, il se pourrait bien qu’un groupe de LREM se forme avec un changement d’étiquette de plusieurs sénateurs.

Selon une information de Franceinfo, il serait ainsi une trentaine à vouloir constituer un tel groupe dont la majorité serait composée de socialistes.

Les centristes du MoDem comme Michel Mercier ou Jacqueline Gourault pourraient également s’y retrouver mais ceux de l’UDI demeurent discrets à ce sujet tandis que ceux du Parti radical de gauche n’y seraient pas favorables, lorgnant davantage sur la constitution d’un groupe radical avec le Parti radical.

Quoi qu’il en soit, si le groupe La République en marche est encore en projet, nombre de sénateurs devraient malgré tout s’associer à la majorité présidentielle tout en gardant leur étiquette partisane dans les prochains jours.


Actualités du Centre. Parti radical: annoncée maintes fois, sa réunification est-elle en marche?

Depuis 1972 et sa scission sur fond de divergences concernant le programme commun de la Gauche, la réunification du Parti radical, «le plus vieux parti de France» va-t-elle réellement se produire sous l’ère Macron?
C’est en tout cas ce qu’affirment les deux formations qui prétendent le représenter, le Parti radical et le Parti des radicaux de gauche.
Le premier, que l’on appelle également le Parti radical «valoisien» parce qu’il a gardé le siège social du parti rue de Valois à Paris, a navigué depuis cette date dans les différentes majorités de droite, plus souvent à droite qu’au centre de l’échiquier politique  (et a été un membre de l’UDF puis de l’UMP) avant de se fixer au centre-droit lors de la constitution de l’UDI par son ex-président, Jean-Louis Borloo.
Le second, signataire du Programme commun avec le PS et le PC, s’est retrouvé le plus souvent comme un simple appendice du Parti socialiste, tentant d’occuper le créneau du centre-gauche avec plus ou moins de succès mais gardant des bastions électoraux dans le Sud-ouest pendant longtemps.
Aujourd’hui, les deux partis ne comptent qu’une poignée de députés et de sénateurs mais ont réussi malgré tous les vents contraires à faire vivre l’héritage radical fait d’un républicanisme fort et une laïcité intransigeante.
Leurs différences ont souvent été plus des questions de personnes que de positionnement politiques et, surtout, de survie électorale, les radicaux «valoisien» ayant besoin des voix de droite pour faire élire leurs députés et les radicaux de gauche, des voix de gauche.
Ce sont les deux raisons essentielles qui ont empêché une réunification souvent évoquée avec rencontres entre des délégations des deux partis qui n’ont jamais abouti à mettre en place un processus de rapprochement.
D’ailleurs, la dernière campagne présidentielle a été assez claire sur les voies parallèles empruntées par les deux partis radicaux, l’une du côté de LR avec soutien à François Fillon, l’autre du côté du PS avec soutien à Benoît Hamon.
Pour autant, des craquelures se sont faites jour d’un côté comme de l’autre avec nombre de radicaux qui ont rejoint le camp d’Emmanuel Macron.
Néanmoins, si le PRG a sauté le pas en entrant au gouvernement d’Edouard Philippe où il détient deux postes de ministre, le Parti radical n’a pas suivi, englué dans son alliance avec LR et dans une frilosité de son président Laurent Hénart qui doit également tenir compte des divergences de vues sur le sujet entre ses élus.
Pourtant, après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de LR, ce même Hénart avait, dans un premier temps, prêché pour un rapprochement de l’UDI avec Emmanuel Macron avant que Jean-Christophe Lagarde, le président de la confédération centriste ne ferme la porte à double-tour.
Mais l’élection de Macron a rabattu les cartes avec ce positionnement centriste «ni gauche, ni droite» et cette majorité «et de droite, et de gauche».
Validé par les Français lors du premier tous des élections législatives par une victoire de La République en marche, cette refondation du paysage politique devrait l’être une nouvelle fois lors du second tour de ce dimanche.
Dès lors, la séparation en deux du radicalisme devient une curiosité et une anomalie alors que naît concrètement l’axe central réunissant les humanistes progressistes et réformistes de droite, de gauche et du Centre.
Cependant, rien ne dit que la réunification du Pari radical aboutira car les habitudes prises depuis quarante-cinq ans sont fortes, voire lourdes, et il n’est pas sûr que les deux partis actuels et leurs directions veuillent vraiment abandonner leur indépendance.
Peut-être que la menace d’une disparition du fait du positionnement de La République en marche qui pourrait absorber les deux électorats sera le déclenchement d’une fusion.
Toujours est-il qu’après le premier tour des législatives, le PRG avait publié un communiqué dans lequel il déclarait que «le Bureau national du PRG, dans le cadre de la recomposition politique qui s’impose à tous pour offrir aux Français un renouvellement des méthodes et une cohérence des projets, a validé la poursuite des discussions en faveur d’une réunification des Radicaux de gauche et des Radicaux valoisiens pour bâtir un nouveau parti de centre républicain, laïque, progressiste, solidaire et pro-européen».
De son côté, Laurent Hénart y avait répondu en affirmant qu’«Il faut qu’avant la fin de l’année on puisse avoir réglé cette affaire et reconstitué un grand parti radical. Il faudra que ce soit une formation politique exemplaire, impliquer les militants, utiliser à fond les réseaux sociaux, être dans la parité, le renouvellement».
Mais, toujours dans sa difficulté à prendre des décisions claires, il a également publié un communiqué où il se pose en opposant «constructif» à Emmanuel Macron, tout en estimant que l’UDI peut être le lieu d’une réunion entre les deux partis radicaux, tout en expliquant que cette dernière doit être actée par un congrès dès cette automne en déclarant au site internet de Public Sénat qu’«il faut rapidement faire la maison commune et rendre les choses irréversibles et acter le fait qu’il n’y a plus qu’une seule maison»…