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Emmanuel Macron |
On peut comprendre le désarroi dans lequel se retrouvent
aujourd’hui tous les opposants à Emmanuel Macron après le premier tour des élections
législatives.
Et si la victoire d’hier doit être validée dimanche prochain
par La République en marche, l’évidence montre que celle-ci est autant la
défaite de LR, du PS, du FN et de FI, dans la droite ligne de la présidentielle
avec un effet multiplicateur.
Néanmoins, à part quelques remises en cause ici ou là – qui seront
bien entendu de mises le 18 juin au soir lorsque l’on connaîtra exactement le
nombre députés pour chaque parti –, c’est avant tout dans la critique facile,
voire primaire, que les adversaires du camp présidentiel ont versé avec des
arguments souvent fallacieux. Parfois, dans une même phrase, on pouvait
reprocher les exacts contraires à la formation macroniste..
Ainsi, comment parler, en même temps, de «parti godillot»
qui sera aux ordres de l’Elysée et de l’impossibilité de pouvoir gérer la
future majorité à cause soi-disant de fortes dissensions qui existeront nécessairement
à l’intérieur de LREM du fait de la diversité des futurs députés qui viennent de
tous les horizons politiques?!
On entend également beaucoup parler de l’inexpérience de ces
députés ainsi de leur provenance d’univers professionnels divers ce qui, non
seulement, les amènerait à privilégier leur domaine d’intervention mais à
prêter une oreille bienveillante à tous les lobbyistes, notamment ceux de leur métier
d’origine.
Une condescendance et un procès d’intention assez indignes
de ceux qui n’ont souvent pas démontré leur qualification, leur indépendance et
même, pour certains, leur honnêteté quand ils étaient au pouvoir ou avaient un
mandat d’élu.
Et que signifie l’argument selon lequel ils viennent de la
société civile et n’auraient donc pas la formation nécessaire pour être un
représentant de la nation?
Cela veut dire que les «vrais» politiques naissent dans une «société
politique»?!
Cela veut dire que le monde politique est révervé aux «vrais»
politiques?!
Cela veut dire que ces «vrais» politiques ont, a priori, une
compétence plus grande qu’un membre de la société civile?
La vie politique semble enseigner que la preuve n’est pas évidente
à établir…
Quant à l’abstention qui ne donnerait pas la légitimité
démocratique à la future Assemblée nationale, ceux qui ne sont pas venus voter
ont validé a priori le résultat puisqu’ils ne se sont pas déplacés de leur
propre initiative.
En outre, tout système démocratique s’est toujours basé sur
ceux qui participent à son fonctionnement et il ne peut en être autrement.
Mais cette abstention dit aussi autre chose, que les partis
qui sont au fond du trou parce qu’ils ont perdu leurs électeurs ou que ceux-ci
ne se sont pas déplacés, en sont les premiers responsables.
S’ils avaient réussi à mobiliser leurs électeurs, ils n’en
seraient pas là.
Quant au nombre très important de députés de La République
en marche dans la futur Assemblée nationale, il n’y a généralement que ceux qui
trouvent qu’ils n’en ont pas assez qui font des reproches à ceux qui en ont
beaucoup mais qui se garderaient bien de les faire s’ils étaient dans la
situation inverse…
Et puis, cela semble venir en totale opposition avec la
critique que LREM ne serait qu’un rassemblement de personnes n’ayant pas les mêmes
opinions!
Si tel est le cas, alors il n’y a pas à craindre un manque
de pluralisme…
Quant à l’argument que cela permettra au gouvernement de
gouverner avec une majorité confortable et de faire passer ses réformes, on
cherche en vain où cela pose un problème…
Alexandre Vatimbella
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