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meeting d'En marche! lors de la présidentielle |
Pourquoi donc l’essentiel des accusations de tous ordres
(malversations, détournements de fonds, emplois fictifs, violences conjugales,
etc.) proférées à l’occasion des législatives touchent essentiellement les
candidats de La République en marche (LERM)?
Evidemment parce qu’il s’agit du parti du nouveau président
de la république et que celui-ci est le grandissime favori du scrutin.
Cependant quatre éléments doivent y être associés pour bien
comprendre la mécanique à l’œuvre.
- Le premier est la possibilité pour LREM de faire une
véritable razzia à l’Assemblée nationale, les diverses projections lui donnant
toutes une majorité absolue en termes de sièges à l’issue du deuxième tour,
entre 380 et 455 sièges.
- Le deuxième est que la victoire écrasante de LERM qui se
profile pourrait être un véritable chamboulement pour le paysage politique et
tous ceux qui y sont installés font de la résistance pour ne pas être, au
minimum, ringardiser, au maximum, disparaître corps et biens.
- Le troisième est d’empêcher LERM d’accaparer l’image de l’honnêteté
en politique.
- Le quatrième est d’atteindre Emmanuel Macron et de ternir
son image, celui-là même qui a promis une moralisation de la vie politique et
la fin des vieux réflexes.
Car, le but, en attaquant LERM sur cette honnêteté, sur la
probité, sur la morale, est de porter des coups au cœur même de ce que le
mouvement et son fondateur souhaitent représenter, c’est-à-dire une volonté de
faire de la politique autrement en développant toute une éthique du pouvoir.
Ainsi, au-delà l’entreprise de discréditer le plus possible
LERM et ses candidats, c’est de monter que la formation d’Emmanuel Macron est
en réalité comme les autres qu’elle ne fait pas du «nouveau» mais bien de la «vieille»
politique.
Mais, prétendre qu’elle est comme les autres revient, c’est
une évidence, à vouloir ôter à LERM sa principale spécificité.
Le propos ici n’est pas de savoir si toutes ces accusations
sont vraies ou fausses, ce sera à la justice de se prononcer quand elle est
saisie.
Bien sûr, le simple fait qu’elles existent et soient portées
médiatiquement, souvent de manière volontairement amplifiée, n’est pas un
élément favorable pour LERM et Emmanuel Macron.
Elles montrent aussi qu’entre promettre de faire de la «nouvelle»
politique et les agissements anciens, les télescopages sont réels et
inévitables.
Pour autant, et en mettant de côté les faits qui pourraient
faire l’objet de poursuite judiciaires puis aboutir à des condamnations, il
serait hypocrite de prétendre que la «moralisation» de la vie politique allait
pouvoir se faire d’un coup de baguette magique.
Ce qui est important, c’est que les vieux réflexes n’aient
plus leur place à partir de maintenant et dans le futur et que ceux qui ont eu
lieu et qui ne sont pas répréhensibles par la loi soient, pour tous les partis,
passés par pertes et profits tout en mettant dorénavant en place une tolérance zéro.
De ce point de vue, LERM ne peut pas s’en remettre
uniquement à la sanction du suffrage universel comme ses responsables ne
cessent de le dire mais, de l’autre côté, il ne peut y avoir ces attaques
incessantes qui tentent systématiquement de jeter la suspicion sur un mouvement
qui ne peut être considérer comme complice des actes individuels de quelques
uns de ses candidats et qui n’est pas plus malhonnête qu’un autre.
De ce point e vue, Jean-Paul Delevoye a raison de dire qu’il
ne s’agit que de quelques candidats dont les agissements soupçonnés ne
remettent pas en cause le fond même du projet d’Emmanuel Macron en matière de
moralisation de la vie politique.
D’un côté comme de l’autre, il faut sans doute arrêter de
jouer au chat et à la souris en adoptant un comportement responsable.
La guérilla médiatique contre LERM n’a pas lieu d’être mais la
réponse lénifiante du camp Macron, non plus.
Car, in fine, c’est bien le nouveau président de la
république qui a fait de cette moralisation un argument électoral et un
objectif principal de son quinquennat.
Et s’il a été élu, c’est bien pour remédier à une situation –
réelle ou fantasmée – que les Français ne voulaient plus accepter.
Dès lors, ses troupes ne peuvent s’en tirer avec des
pirouettes.
Mais, pour cela, il faut aussi que les médias ne jouent pas
le sensationnalisme en la matière.
Alexandre Vatimbella
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