Emmanuel Macron & François Bayrou |
Au fil des interviews, le ministre de la Justice du
gouvernement dirigé par Edouard Philippe dit tout le bien qu’il pense du
nouveau président de la république ainsi que de son choix de le soutenir.
Ainsi, sur TF1, il déclare, «ce nouveau président qui fait
des débuts je crois remarquables et remarqués par les électeurs ce nouveau
président est-ce qu’on lui donne sa chance ou pas? Est-ce qu’on élit ceux qui
vont l’aider à réussir ou est-ce qu’on essaye de lui barrer la route? Et je
suis absolument persuadé que la décision qui est en train de se former parmi
les Français c’est celle de lui donner sa chance pour que le pays à son tour
ait sa chance».
Dans le JDD, il en rajoute dans les louanges: «je ne fais
pas des compliments facilement. C’est pourquoi je mesure ce que je dis: en
observant son action, je ressens comme une admiration complice. Pour la
rapidité avec laquelle il a pris la dimension de la fonction. Pour son aisance.
Pour l’audace qu’il ne cesse de manifester. Et quand je mets tout cela en
rapport avec son âge et avec son parcours, je vois une personnalité hors norme».
Voilà qui tranche singulièrement avec les critiques
excessivement dures que le président du MoDem adressait à celui qui n’était
alors que le candidat d’En marche! et pas encore son allié.
Pourquoi un tel changement aussi vite? «Je l’ai vu vivre. Et
ce qui me frappe, c’est sa liberté d’esprit et de caractère, sa liberté à l’égard
de toutes les influences et de toutes les puissances…».
Mais, comme c’est toujours le cas pour François Bayrou,
toutes ses félicitations sont, en creux, un plaidoyer pour ce qu’il est et a
toujours défendu.
Ainsi, dans le JDD, il estime qu’avec Emmanuel Macron à l’Elysée
c’est le Centre qui est au pouvoir, ce qui valide son action politique: «grâce
à l’élection d’Emmanuel Macron, deux objectifs que je poursuis depuis longtemps
sont à portée de main. Le premier c’était que la France devienne une démocratie
honnête et fiable, capable de réformer le pays. Le deuxième c’était que l’on
sorte du face-à-face stérile entre Droite et Gauche. J’ai toujours cru qu’un
Centre ouvert et puissant pourrait gouverner notre pays pour le faire
progresser. Personne ne l’imaginait, et voilà que nous apportons la preuve qu’on
peut surmonter les blocages et avancer vite.»
De même, le portrait quasi-parfait de Macron qu’il dresse ne
lui fait pas oublier que le Mouvement démocrate qu’il dirige n’est pas En
marche!
«Je suis très heureux, indique-t-il ainsi sur TF1, que le
MoDem qui aura je crois un groupe substantiel apporte ce qu’il est et ce qu’il
pense et ce qu’il veut à une majorité qui est en voie de constitution. Le
mouvement En Marche! aura ses élus, nous aurons les nôtres et nous
travaillerons ensemble».
Et de préciser dans le JDD: «j’ai la responsabilité de l’une
des deux familles qui formeront la majorité et je ferai tout pour que cette
majorité réussisse. (…) J’espère, parce que nous sommes un mouvement politique
confirmé, que nous pourrons être un stabilisateur dans la majorité.»