Le Premier ministre Edouard Philippe |
Mais il a aussi indiqué qu’il remplira son rôle de chef de
la majorité présidentielle avec l’animation de la campagne pour les
législatives auprès des candidats de La république en marche: «mon objectif est
de donner une majorité au chef de l’Etat. Je ferai donc campagne pour les
candidats qui partagent cet objectif.»
Surtout, Il a parlé de la proximité politique entre son
mentor en politique, Alain Juppé, qu’il a soutenu lors de la primaire LR et le
nouveau Président de la république, Emmanuel Macron, dans une reconnaissance de
cet axe central dont font partie les deux hommes.
«Quand je relis le programme d’Alain Juppé, déclare-t-il,
son esprit et ses propositions, je retrouve beaucoup d’éléments qui figurent
dans le projet d’Emmanuel Macron, notamment d’un point de vue économique. Je
constate une proximité évidente. A la place qui est la mienne, j’ai le
sentiment de faire avancer les idées auxquelles je crois. J’observe en revanche
qu’un certain nombre de candidats aux législatives, à gauche ou à droite, vont
soutenir des programmes très différents de ceux qu’ils ont soutenus à la
présidentielle. Comme le disait Churchill, ‘certains changent d‘idées pour être
fidèles à leur parti’. Lui avait changé deux fois de parti pour être fidèle à
ses idées.»
Quant à la composition du gouvernement, il se dit «frappé
par la diversité des parcours autour de la table du conseil des ministres: il y
avait là des personnalités venues de la société civile, de la Gauche, de la Droite,
du Centre… C’est inédit et c’est passionnant de tenter quelque chose qui n’a
jamais été tenté. Cela suscite un espoir et un enthousiasme manifestes, qui
nous obligent.
«Si, affirme-t-il, lors des élections législatives, les
Français donnent une majorité au président, la recomposition se fera sur des
bases claires, autour de la méthode, des idées, et du rassemblement qu’il
propose.»
Une profession de foi sans équivoque sur cette refondation
politique en cours.
Néanmoins, il n’en enterre pas pour autant les formations
politiques traditionnelles: «Je ne crois pas que les partis soient morts, mais
leurs habitudes, leur sédimentation, à certains égards leur fossilisation, sont
dépassées. C’est pour cela que ça craque. Je dis à tous: n’ayez pas peur. Nous avons
l’occasion de dépasser quelque chose qui est bloqué. Les deux partis qui
géraient alternativement la France ont été éliminés dès le premier tour de la
présidentielle. La désaffection des Français à leur égard est considérable. Le
système partisan français était dans une impasse. C’était inextricable. Le
président a tranché le nœud gordien.»
«Une bonne réforme, a-t-il poursuivi, est une réforme bien
pensée, bien discutée, puis bien exécutée. La réforme du code du travail a été
bien pensée. Nous allons désormais la discuter pour l’enrichir et l’expliquer
(...). On ne s’engagera pas dans une réforme aussi puissante sans une phase de
discussion avec les partenaires sociaux et le Parlement. Avec la ministre du
Travail, Muriel Pénicaud, nous aurons des rencontres bilatérales avec
l’ensemble des organisations syndicales. Mais une fois que la discussion aura
eu lieu, il faudra aller vite. On ne peut pas attendre deux ans pour achever
cet exercice. Emmanuel Macron a entendu la colère des Français. Il sait aussi
l’urgence de la transformation du pays.»