Emmanuel Macron sur les Champs-Elysées |
Emmanuel Macron avait annoncé la couleur, sa refondation
politique passait par le rassemblement et le renouvellement avec la mise en
place d’une union des progressistes réformistes, cet axe central, au-delà des
engagements partisans passés et avec un apport important de la société civile.
De même, on avait compris que le rassemblement se
manifesterait d’abord au gouvernement et que le renouvellement se déroulerait
avant tout à l’Assemblée nationale.
La composition du gouvernement après le dévoilement des
candidats aux législatives entre ainsi dans le cadre de cette refondation.
Et comme Macron l’avait annoncé, c’est d’abord le
rassemblement qui a été privilégié même si le renouvellement n’a pas été
oublié.
Ainsi, les trois ministres d’Etat, Gérard Collomb
(intérieur), Nicolas Hulot (transition écologique et solidaire) et François
Bayrou (justice) viennent de trois horizons différents, de la Gauche pour le
premier, de l’écologie politique (et la société civile) pour le second et du Centre
pour le troisième.
Avec le premier ministre, Edouard Philippe, venant de la
Droite on a donc tout le spectre politique rassemblé à la tête de ce
gouvernement.
Et si ce dernier n’a pas l’expérience et l’étoffe d’un vieux
briscard de la politique comme on pensait que serait le profil de l’hôte de
Matignon, l’expérience est là avec Gérard Collomb, François Bayrou mais aussi Jean-Yves
Le Drian (affaires européennes et étrangères) ainsi que Bruno Le Maire (économie).
Quant au renouvellement il concerne évidemment Nicolas Hulot
mais aussi Sylvie Goulard (armées) ainsi que tous les représentants de la
société civile d’Agnès Buzyn (solidarités et santé) à Laura Flessel (sports) en
passant par François Nyssen (culture) ou encore Muriel Pénicaud (travail).
Une refondation qui est très prégnante au niveau des
candidats aux élections législatives et qui, malgré quelques couacs, symbolise
d’abord le renouvellement même si le rassemblement est présent avec tout le
spectre politique une nouvelle fois représenté (sauf évidemment les extrêmes)
et des circonscriptions où il n’y aura pas de représentants de La République en
marche et où se présenteront des hommes et des femmes de gauche et de droite qui
ont décidé de se présenter sous la bannière de leur propre parti mais aussi de
la majorité présidentielle.
Quant aux nouvelles pratiques, on en a eu déjà quelques
exemples avec le temps politique qui n’est plus calqué sur le plan médiatique,
on privilégie donc le fond à l’effet d’annonce (cela est d’autant plus facile
que l’information en continue et les réseaux sociaux n’imposent plus des rendez-vous
formatés avec la presse afin, par exemple, de passer aux journaux télévisés de
20 heures…) et avec la parole rare du président afin que celui-ci retrouve son
rôle de grand ordonnateur que lui donne
la Constitution de la V° République et non celui de VRP de son propre
gouvernement.
Sans oublier cette moralisation de la vie politique qui
commence à se déployer avec les différentes vérifications, souvent poussées, de
tous ceux qui vont occuper des fonctions gouvernementales et législatives.
La prochaine étape sera, bien entendu, la mise en place du
programme et le respect des promesses de la campagne présidentielle.
Mais, la bonne gouvernance qui est souvent aussi importante
que les mesures prises semblent être une réelle priorité d’Emmanuel Macron,
plus seulement dans les propos mais aussi dans les faits.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC