mardi 16 mai 2017

Une Semaine en Centrisme. Macron, le centriste qui ne veut pas dire son nom

Emmanuel Macron
Plus on découvre Emmanuel Macron, plus celui-ci s’impose comme un centriste.
Mais attention, pas un centriste d’opérette à la sauce Lagarde, Morin, Leroy, Sauvadet et consorts où les quelques références idéologiques se perdent dans un opportunisme dévastateur mais un vrai, c’est-à-dire quelqu’un qui fait réellement sien le Centrisme, tant au plan philosophique que politique.
Cependant, il a décidé d’avancer masquer, ne se revendiquant jamais explicitement du Centre.
Ce n’est absolument pas par manque de courage politique ou d’assurance en lui.
Pourquoi alors?
Tout simplement parce qu’il s’est sans aucun doute aperçu qu’il n’avait aucune chance de se faire élire avec l’étiquette de centriste tant celle-ci est dévalorisée en France de par les pratiques de ceux qui se réclament du Centre ces dernières décennies, même si on peut mettre à part un François Bayrou ou un Jean-Louis Borloo.
De même, son renouvellement du personnel politique et son appel à la société civile ne sont pas aussi prégnant dans le crédo centriste.
Néanmoins son centrisme, même s’il est agrémenté et pimenté d’autres influences – ce qui est normal, un «centrisme pur» n’existant pas – est bien le plus proche de ce que l’on peut appeler le Centrisme du XXI° siècle.
Les commentateurs qui tentent de le cerner à ce propos continuent à privilégier un soubassement idéologique qui viendrait d’une gauche chrétienne style Ricœur ou d’un libéralisme de gauche style John Stuart Mill ou John Rawls, c’est-à-dire une sorte de socialisme libéral.
Ces références sont tout à fait acceptables et permettent d’expliquer certains de ses positionnements ou de ses propos.
Mais le profil le plus proche d’Emmanuel Macron au fur et à mesure qu’on le découvre est, plus certainement, Barack Obama.
Quand ce dernier est élu pour la première fois président des Etats-Unis, Emmanuel Macron a trente ans.
Une élection qui fait date parce qu’elle démontre que la démocratie républicaine a, non seulement, besoin de se régénérer et de se renouveler mais qu’elle peut faire confiance à une personnalité plus ou moins néophyte en politique qui porte des valeurs puissantes, un humanisme respectueux et une volonté de juste équilibre, une sorte de vision mature de ce que doit être au vingt-et-unième siècle la démocratie républicaine libérale et représentative.
Un Barack Obama qui, sollicité par Emmanuel Macron, lui a apporté un soutien sans réserve pour cette présidentielle, venait comme le nouveau président français de la Gauche mais s’est vite rendu compte que seul un positionnement central et consensuel pouvait résoudre les problèmes, apporter les bonnes solutions et construire le présent et l’avenir au bénéfice de tous.
Tous deux, de façon très pragmatique, se sont lancés dans une tentative de refondation et recomposition politique, notamment par le rassemblement large et le renouvellement profond.
Si Barack Obama a malheureusement échoué du fait d’une opposition sectaire du Parti républicain mais aussi de résistances de la gauche du Parti démocrate, le tout couplé par une montée du populisme, rien ne dit qu’Emmanuel Macron ne peut pas réussir dans cette entreprise éminemment centriste, même si les embûches seront nombreuses.
En tout cas, un Obama qui a reconnu en Macron, si ce n’est une des héritiers, tout au moins un de ses continuateurs.
Quoi qu’il en soit cette filiation évidente montre que pour comprendre aujourd’hui ce qu’est le Centrisme, il faut abandonner, à la fois, les caricatures basiques souvent diffusées par les adversaires du Centre mais également celle des politologues qui le ramènent systématiquement à un entre gauche et droite teinté de modération.
Rien n’est plus faux et ceux qui fréquentent ce site depuis longtemps et lisent nos analyses savent bien que le Centrisme auquel se réfèrent explicitement un Barack Obama (le Centre n’est pas aussi connoté négativement aux Etats-Unis) et implicitement Emmanuel Macron est une pensée très élaborée dont la mise en œuvre nécessite une volonté et un courage politique.
Vouloir instaurer un humanisme progressiste et réformiste du juste équilibre face à des clientélismes de droite et de gauche qui ont la puissance de ceux qui promettent systématiquement la lune sans même avoir une fusée pour s’y rendre, n’est pas tâche facile.
Beaucoup se sont fracassés contre ce mur qui est aujourd’hui agrémenté par le populisme et la démagogie comme a pu s’en apercevoir Hillary Clinton face à Donald Trump.
Dès lors, la réussite jusqu’à présent de l’entreprise centriste d’Emmanuel Macron force le respect.
Et, peu importe qu’il ne veuille pas endosser l’habit d’un centriste tant que sa politique est aussi centro-compatible.
Car l’important est pour le Centre qu’il réussisse à démontrer une bonne fois pour toute la dynamique et l’ambition du Centrisme qui est tout sauf une tambouille sans saveur.
Quant à la France, si le rêve de ce Centrisme du XXI° siècle peut se réaliser, on peut dire sans se tromper qu’elle y gagnera une société plus libre, plus juste, plus solidaire et plus respectueuse capable de relever les défis d’une mondialisation et les attaques tant intérieures qu’extérieures des ennemis de la démocratie républicaine.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


Législatives 2017. Bayrou racle les fonds de tiroir pour trouver des candidats

François Bayrou
Quand on voit les nouveaux candidats investis par La République en marche au nom du Mouvement démocrate on se remémore les paroles du secrétaire général du mouvement d’Emmanuel Macron qui avait répondu aux attaques de François Bayrou qui s’était plaint du peu de membres de son parti sélectionnés.
Richard Ferrand avait alors expliqué que les meilleurs avaient été pris indépendamment de leurs affiliations politiques et que, de plus, le MoDem avait non seulement du mal à trouver des candidats qui remplissaient les critères de sélection mais des candidats tout court.
Et l’on se dit qu’il n’avait pas tort quand on étudie la liste des candidats MoDem…
D’autant que le problème de manque de candidats s’est déjà posé lors des élections législatives de 2007 et de 2012.
Mais, comme il ne fallait pas froisser le seul allié de La République en marche, les instructions d’Emmanuel Macron ont fait que d’une quarantaine de candidats sur les 428 révélés alors sur les 577 prévus, on est passé aujourd’hui aux alentours de quatre-vingt sur 511, sachant qu’il reste donc encore 65 noms à être publiés(pas 66 puisqu’il n’y aura pas de candidat En marche! face à Manuel Valls), dont les candidats LR qui auront décidé de rejoindre la majorité présidentielle et non le mouvement de Macron comme tente de le faire croire la direction du parti de droite.
Cependant, quand on s’aperçoit que Marielle de Sarnez, la fidèle collaboratrice de François Bayrou, est investie à Paris alors qu’elle est dans la politique depuis 1974 (!) et élue depuis quatre mandatures au Parlement européen, on se dit qu’elle ne rentre pas vraiment dans les critères de sélection retenus par En marche! et encore moins dans ceux du renouvellement…
Même chose pour Jean-Louis Bourlanges investi dans les Hauts-de-Seine, dont l’opportunisme est bien connu du microcosme politicien parisien et qui traîne ses guêtres dans la politique depuis 1966!
Ancien gaulliste rallié à l’UDF puis qui a fait tout le tour du spectre politique de la Droite et du Centre, il a également été élu de multiples fois au Parlement européen.
Un Bourlanges qui, d’ailleurs, a combattu avec beaucoup d’agressivité François Bayrou après son départ de l’UDF, expliquant que ce dernier faisait fausse route uniquement par ambition personnelle.
Et le voilà donc sur les quotas de Bayrou…
On trouve également Marc Fesneau qui hérite d’une circonscription dans le Loir-et-Cher, lui le transparent secrétaire général du MoDem mais fidèle d’entre les fidèles de Bayrou.
Enfin, petite curiosité: on ne trouve aucune liste des candidats MoDem aux législatives sur le site internet du parti sans que l’on en sache la raison.

Alexandre Vatimbella


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Actualités du Centre. Sondage: Les Français veulent d’abord des centristes dans le gouvernement Macron

Edouard Philippe & Emmanuel Macron
Selon un sondage Harris-Interactive pour RMC et Atlantico, les Français veulent d’abord des personnalités issues de Centre dans le futur gouvernement dirigé par Edouard Philippe, le premier ministre nommé par Emmanuel Macron, et que l’on connaîtra demain vers 15 heures, soit avec un jour de retard sur le calendrier prévu.
71% des sondés le demandent devant des personnalités de droite (63%) et des personnalités de gauche (62%).
A noter que les sympathisants d’En marche! sont les plus consensuels puisqu’ils veulent des personnalités du Centre à 95%, des personnalités de la Gauche à 86% et des personnalités de la Droite à 82%.
Les sympathisants du Parti socialiste veulent eux à 91% des personnalités de gauche mais sont aussi majoritaires à vouloir des personnalités du Centre (81%) et de droite (50%).
En revanche, si les sympathisants LR veulent à 88% des personnalités de droite et à 76% des personnalités du Centre, ils ne sont que 33% à vouloir des personnalités de gauche.
Quant aux sympathisants de la France insoumise, ils sont évidemment majoritaires à vouloir des personnalités de gauche (71%) mais aussi, plus surprenant, des personnalités du Centre (62%).
Seuls les sympathisants du Front national ne veulent majoritairement que des personnalités de leur camp politique.
Concernant la nomination d’Edouard Philippe au gouvernement, 57% des Français estiment ne pas le connaitre assez pour se prononcer sur celle-ci.
Sur les 43% restant, 32% estiment que c’est une bonne chose et seulement 11% que c’est une mauvaise chose.
73% des sympathisants En marche! estiment que la nomination d’un premier ministre LR par Emmanuel Macron est une bonne chose, 47% des sympathisants LR sont du même avis.
(Sondage Harris-Interactive réalisé le 15 mai 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1011 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)