UDI: Lagarde-Borloo, le divorce est acté |
Ce qui reste de l’UDI est en train d’imploser.
Quoiqu’il arrive, la confédération centriste créée en 2012,
qui n’a déjà plus d’existence réelle, devrait concrètement disparaître à l’occasion
de ces élections législatives.
Déjà très divisée lors de la présidentielle avec sa majorité
qui était restée fidèle à l’alliance avec LR malgré la candidature très à droite
de François Fillon et une forte minorité qui avait rejoint Emmanuel Macron,
dont une de ses composantes en entier, l’Alliance centriste, elle est en train
de s’entre-déchirer à nouveau sur le comportement à adopter vis-à-vis du,
nouveau président élu et de sa main tendue vers la Droite et le reste du Centre
qui ne l’a pas encore rejoint.
Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, déjà
largement contestée par une partie de ses troupes par la fronde menée par Hervé
Morin, a été incapable de proposer une position acceptable pour l’ensemble de
ses membres.
Il a bien essayé de ruser, notamment en se réclamant
constamment du fondateur de l’UDI, Jean-Louis Borloo, qui s’était mis en
retrait de la vie politique.
Mais, au fur et à mesure qu’il le faisait parler, tout le
monde s’est aperçu qu’il s’agissait d’une supercherie.
Non seulement Borloo n’a pas soutenu Fillon au second tour
mais il s’est empressé de soutenir Macron pour le second tour en faisant des
offres de service pour l’après-élection, ce qui n’a pas empêché Lagarde de
continuer à l’instrumentaliser à son profit.
Mais, aujourd’hui, ce n’est plus possible.
Ainsi, après avoir rencontré les équipes de La République en
marche après le seond tour de la présidentielle, il vient se signer l’appel à
accepter la main tendue par le nouveau président de la république pour
gouverner ensemble rédigé par des élus LR et UDI, dont certains sont des proches.
Pendant ce temps, Jean-Christophe Lagarde a continué à s’enfermer
dans une opposition totale à Macron comme la partie la plus radicale de LR.
Et il s’amuse également à caricaturer systématiquement le
programme d’En marche! par des contre-vérités grossières.
Absent de ce rendez-vous du Centre et du Centrisme avec l’Histoire
quel que soit ce qui se passera dans l’avenir, par manque de courage politique,
par opportunisme et par un électoralisme qui ridiculise l’UDI, l’avenir
politique de Lagarde dans l’espace centriste semble bien compromis.
A l’inverse, Jean-Louis Borloo pourrait faire un retour
fracassant au premier plan en ayant compris que la refondation proposée par
Emmanuel Macron fondée sur le rassemblement et le renouvellement était une
chance pour les humanistes progressistes, qu’ils soient républicains sociaux
comme lui ou libéraux sociaux comme François Bayrou.
Pour les membres de l’UDI qui ont déjà rejoint et qui
rejoignent et vont rejoindre le nouveau président de la république, une
nouvelle opportunité se propose de mettre en œuvre la politique que les
centristes réclament depuis des années.
Ainsi, une partie importante des centristes pourra bâtir l’avenir
du Centre et du Centrisme alors qu’une autre disparaîtra nécessairement ou sera
absorbée par la Droite.