François Bayrou & Emmanuel Macron |
La difficile et laborieuse annonce des 428 premières
candidatures de La République en marche s’est déroulée dans une sorte de
présentation administrative sans saveur où les chiffres et les règles d’investitures
ont pris nettement le pas sur qui sont les candidats et quels sont leurs
tendances politiques.
Etait-ce fait exprès?
On peut se le demander puisqu’à une question d’un
journaliste, Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement a refusé de
donner le nombre d’investitures accordées à des candidats du Mouvement
démocrate, se bornant à répondre qu’entre ceux présentés par La République en
marche et ceux de son seul allié, le choix avait été fait sur les plus compétents
et ceux qui avaient le plus de chance de l’emporter lors des législatives.
Une non-réponse qui trouve peut-être sa raison d’être dans
le fait que la République en marche a particulièrement mal servie le MoDem.
Car François Bayrou est monté au créneau immédiatement et
dans une déclaration à l’AFP, il a déclaré que «la liste des investitures
publiées cet après-midi est celle du mouvement politique En Marche!, elle n'est
en aucun cas celle à laquelle le MoDem a donné son assentiment».
Une mise au point du centriste très nette qui a ajouté «je
convoque le bureau politique du MoDem demain (vendredi) soir en souhaitant que
dans les heures qui viennent, un mouvement de raison permette des investitures
communes dans toutes les circonscriptions comme Emmanuel Macron et moi en
sommes convenus depuis le premier jour de notre entente».
On sent le président du Mouvement démocrate très remonté et
énervé, surtout qui semble penser qu’il s’est fait avoir.
D’ailleurs, un de ses proches a prononcé cette phrase lourde
de menace rapportée par l’AFP: «C'est une mise au point sèche, Bayrou tend la
main de la dernière chance».
Richard Ferrand a tenté de calmer le jeu en expliquant qu’il
restait 150 circonscriptions à doter d’un candidat et que le MoDem serait bien
servi.
Mais il n’a appuyé ses dires sur aucune explication claire
ou exemple concret, ce qui n’a certainement pas apaisé François Bayrou dont des
journalistes n’ont compté que moins de dix candidats proches de lui ou de son
parti.
Va-t-on vers un clash entre lui et Emmanuel Macron?
Ce serait désastreux pour les deux hommes et les chances d’une
coalition centriste et centrale de remporter la majorité à l’Assemblée
nationale.
Une solution acceptable devrait donc être trouvée pour le
bien de chaque partie, l’enjeu étant trop important.
Reste que l’on ressent un sentiment de malaise avec cette
affaire qui est d’ailleurs aggravé par les multiples couacs de l’équipe de
campagne d’Emmanuel Macron depuis la victoire du 7 mai.
Sans doute que le nouveau président doit mettre de l’ordre
dans tout cela au plus vite s’il ne veut pas mettre en péril la crédibilité de
son mouvement mais aussi la sienne.
Alexandre Vatimbella
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