Jean-Christophe Lagarde |
C’est devenu une bien mauvaise habitude de la part de
Jean-Christophe Lagarde, parler à la place de Jean-Louis Borloo en lui prêtant
des propos qui vont, étonnamment, toujours dans son sens!
Même lorsque l’ancien président et fondateur de l’UDI
soutien sans réserve Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle
tout en lui faisant des propositions explicites de service alors qu’il n’a pipé
mot sur François Fillon au premier tour, ne déclarant jamais le soutenir alors
que Lagarde affirmait sans pudeur le contraire, le président actuel de la
confédération «centriste» continuait à jouer sans vergogne et sans aucun mandat
le rôle de porte-parole de son ancien chef.
Une imposture que même Borloo avait dénoncée en déclarant
que tous ceux qui parlaient en son nom n’avaient aucune légitimité à le faire
et que ce qu’ils disaient étaient des mensonges.
Des propos que, manifestement, monsieur Lagarde, n’a pas
entendu, trop préoccupé de justifier sans fin et sans y parvenir, son alliance
avec le candidat de droite radicale, François Fillon, sur un programme très peu
centro-compatible, le tout dans une démarche uniquement électoraliste de gagner
le plus de sièges possibles aux législatives en s’adossant au parti, LR, qui
alors semblait devoir remporter les élections de mai et juin.
Et le voilà qui recommence dans un entretien au quotidien
l’Opinion en affirmant que Jean-Louis Borloo lui a dit qu’il n’était pas
candidat à la fonction de premier ministre alors même que l’on parle de ce
dernier comme possible choix parmi d’autres pour ce poste.
Et, bien entendu, Lagarde s’appuie sur des conversations
qu’il a eues avec Borloo, sauf qu’il n’en apporte aucune preuve comme il
n’avait apporté aucune preuve de ses précédentes déclarations à propos de ce
que pensait ce dernier et qui s’étaient avérées des contre-vérités honteuses
pour faire en sorte que les électeurs UDI votent pour Fillon.
Or donc, avant le second tour, Lagarde disait que Borloo
soutiendrait les candidats UDI aux législatives pas ceux de La république en
marche (nouveau nom d’En marche!).
Sur quoi se basait-il?
Sur rien sauf sur son instinct politique qui lui faisait
dire qu’Alain Juppé remporterait la primaire LR puis la présidentielle puis que
ce serait François Fillon qui serait président de la république avant de lui
demander de se retirer parce qu’il ne pouvait pas gagner l’élection puis de
prétendre qu’il serait présent au second tour qu’il remporterait.
Quelle science électorale, ce Lagarde!
Au-delà des retournements de veste, il a prédit
avant le 7 mai que «voter Macron ne signifie pas que l’on devient macroniste
le lendemain. Les électeurs qui ont voté Chirac en 2002 n’ont pas adhéré au RPR
après le second tour. (…) Les législatives sont loin d’être jouées. Le débat
qui n’a pas eu lieu à la présidentielle se déroulera aux législatives. Et les
électeurs qui ont choisi Macron, un peu par défaut et sans être d’accord avec
son programme, feront un tout autre choix aux législatives».
Vu ces précédentes prédictions, on attendra plutôt les
résultats du vote des Français…
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron, le président de l’UDI
affirme qu’il y a un nouveau programme LR-UDI qui est «plus ambitieux, plus
équitable» (donc, celui d’avant ne l’était pas assez, ce qui ne l’avait pas
empêché de le déclarer totalement centro-compatible).
En outre, il ne voit pas – et il est bien le seul – de
ralliements de membres de l’UDI à Macron, déclarant de manière impudique et
grotesque que «ce n’est pas parce
qu’il y a une élection, ce n’est pas parce qu’il y a des postes à distribuer
qu’on doit changer d’idée, de valeurs, de projet», alors même que c’est ce
qu’il a fait en s’alliant avec Fillon!
Le ridicule ne tue
pas mais vu le personnage on aimerait bien que cela tue certaines carrières
politiques.
Le Centre et le
Centrisme méritent mieux que des bouffons irresponsables de ce style.
Les législatives
permettent d’espérer que ceux-ci seront définitivement emportés par une
nouvelle vague politique.
Centristement
votre.
Le Centriste