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Emmanuel Macron |
Durant toute cette campagne, Emmanuel Macron a porté un
discours humaniste et équilibré, celui que l’on n’a plus l’habitude d’entendre
en ces temps où l’exagération et la confrontation sont les ingrédients favoris
du débat politique.
D’ailleurs, d’aucuns prédisaient au candidat d’En marche! un
crash monumental parce qu’il n’avait rien compris au désenchantement des
Français, à la colère du peuple, au pessimisme ambiant, au chacun pour soi
ainsi qu’à la défiance générale envers la démocratie républicaine.
Pourtant, ce sont des propos d’espoir et volontaristes où
les valeurs du vivre ensemble ont été mises en avant tout autant que celles de
la réalisation de soi, où chacun peut développer son projet de vie en résonnance
avec ceux des autres qu’il lui ont permis d’arriver en tête au premier tour et,
sans doute, de l’emporter dimanche prochain.
Ce discours humaniste et équilibré est porté depuis
longtemps par le Centre mais aussi, aujourd’hui, par une frange de la Droite et
une frange de la Gauche qui sont pour une société ouverte sur le monde, sur le
futur et sur l’individu comme moteur essentiel d’une société harmonieuse.
C’est la raison pour laquelle les centristes n’ont eu aucun
mal à trouver des accointances profondes avec le projet et le programme
politiques d’Emmanuel Macron.
Cet humanisme et cet équilibre portés par le candidat d’En
marche! est mis en œuvre pour réconcilier la France, ce qui est une nécessité
absolue depuis des années et que seul le Centrisme proposait jusqu’à présent.
Ce discours a toujours rencontré un grand intérêt chez les
Français, tous les sondages le montrent depuis des années.
Mais, jusqu’à présent, cela ne se traduisait pas ou peu dans
les résultats électoraux sauf en 2007 avec le score de François Bayrou à la
présidentielle.
Ce qui est intéressant en l’espèce est de constater que
grâce à Emmanuel Macron, les Français ont trouvé celui qui pouvait le porter au
pouvoir.
Car ce que Macron leur a démontré depuis deux ans et depuis
le début de la campagne présidentielle en particulier, c’est que ce discours à
un fond et même une profondeur de plus que les discours des autres courants
politiques et des autres candidats qui sont clientélistes ainsi que clivants et
non rassembleurs et parlant à tous.
Mais ce qu’a démontré également Emmanuel Macron et qui lui a
sans doute permis de devenir désormais la personnalité centrale à tout point de
vue de la politique française, c’est que ce discours n’est pas à l’eau de rose
et d’un unanimisme gentil comme on a pu souvent l’entendre dans la bouche d’un
Français Bayrou qui a toujours cherché un consensus mou, ni agressif et
rentre-dedans comme on l’a trop souvent entendu de la part d’un Jean-Christophe
Lagarde qui veux singer les partis clientélistes au risque de faire perdre au
Centre sa particularité.
De ce point de vue, il est plus proche de celui d’un
Jean-Louis Borloo mais pas de la démarche de ce dernier qui est demeuré trop
accolé à la Droite.
C’est un discours dynamique, courageux, ferme, qui résiste
sans peine à toutes les attaques, notamment de la part des populistes et des
démagogues comme on a pu le voir lors du débat de l’entre-deux tour face à
Marine Le Pen.
Emmanuel Macron offre ainsi à la France une chance de sortir
par le haut de ses problèmes et de sa morosité.
C’est évidemment un challenge extrêmement fort qui, pour
réussir, doit mobiliser l’ensemble de la société.
Ce défi est à la hauteur des dangers internes et externes
qui menacent la France comme les autres pays démocratiques.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC