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Emmanuel Macron à Bercy |
Le dernier grand
meeting d’Emmanuel Macron s’est déroulé ce lundi 17 avril à Paris au Palais
omnisports de Bercy où plus de vingt mille personnes sont venues écouter un
discours essentiellement tourné vers l’espérance, ce qui caractérise depuis le
début de la campagne électorale les propos du candidat d’En marche! surtout par
rapport à ses concurrents qui pointent du doigt tout ce qui va mal plutôt que
ce qui pourrait aller bien.
Cet optimisme a d’ailleurs
été reproché au candidat comme s’il fallait broyer du noir pour s’adresser à
tous les Français en particulier à ceux qui sont dans les difficultés.
Mais son discours a
été marqué par son focus sur son «tic de langage» qu’on lui a plusieurs fois
reproché comme une incapacité de décider, le désormais fameux «en même temps».
Il s’en est d’abord
amusée tout en expliquant très sérieusement que celui-ci était au centre de sa
réflexion politique où, face aux clientélismes de droite et de gauche qui
critiquent systématiquement ce que fait l’autre bord, son positionnement, qu’il
partage avec le Centre et les centristes, n’est pas binaire entre ce qui est
bien parce que cela vient d’un côté et ce qui est mal parce que cela vient de l’autre.
De plus, le monde n’est
pas aussi simpliste que le prétendent les idéologues de droite et de gauche, ce
qui signifie que l’on peut être d’accord avec des propos et des mesures proposées,
venus de tous les bords s’ils reflètent la réalité de la situation et apportent
les bonne solutions.
Oui, a-t-il précisé,
il faut prendre ce qu’il y a de meilleur partout sans se poser la question si
cela est une mesure venue de la Droite, de la Gauche et du Centre.
Voici son
explication de texte qui rappelle pourquoi tant de centristes mais aussi de
réformistes de droite et de gauche l’ont rejoint.
«’En même temps’ signifie simplement que l’on prend en
compte des impératifs qui paraissaient opposés mais dont la conciliation est
indispensable au bon fonctionnement d’une société. Oui, je choisis la liberté
et l’égalité, oui, je choisis la croissance et la solidarité, oui, je choisis
l’entreprise et les salariés, oui, je choisis, comme le général de Gaulle, le
meilleur de la Gauche et le meilleur de la Droite, et même le meilleur du Centre.
Oui, je choisis l'amour de notre Histoire et l’ambition du changement, oui, je
choisis la France forte et l’Europe ambitieuse. Oui je choisis en même temps
les racines et les ailes parce que la grandeur de la politique, c’est l’art de
respecter les différences, de concilier les aspirations, de fédérer les valeurs
et de réunir les hommes.
Par ailleurs, Macron
s’est inquiété des possibles victoires de ses opposants et de l’alliance de
François Fillon avec Sens commun, une association proche de l’intégrisme
catholique et de l’extrême-droite, issue des manifestations contre le mariage
gay.
Un rapprochement
qui ressemble à une dernière tentative désespérée pour le candidat LR de
grappiller quelques voix afin d’espérer être au deuxième tour.
On se demande, d’ailleurs,
ce qu’en pensent les centristes de l’UDI que l’on n’entend plus du tout et qui
servent seulement de potiches dans les meetings de Fillon où celui-ci les fait
assoir, chacun leur tour, bien en vue pour appâter les électeurs centristes si
tant est que ceux-ci puissent être bernés par cette supercherie consternante.
Mais également
quelle est l’opinion de tous les militants de centre-droit et de droite modérée
de LR qui sont très éloignés des thèses de cette organisation.
Un Fillon que
Macron a épinglé en même temps que Mélenchon en parlant de ceux qui «voudraient
nous enfermer dans un choix simple, Margaret Thatcher ou Trotski, Fidel Castro
ou Maurras».
En ce qui concerne le candidat de la gauche de la Gauche, il
a rappelé que celui-ci était un admirateur des pires dictateurs et autocrates
de la planète en déclarant «pour certains ce sera Cuba sans le soleil ou le
Venezuela sans le pétrole».
En outre, Emmanuel
Macron a également beaucoup insisté sur la nouvelle génération qu’il représente
dont c’est, selon lui, le tour d’être, à la fois, l’avant-garde de la société
et celle qui prend ses responsabilités dans la direction du pays.
Alexandre
Vatimbella
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