Les 11 candidats à la présidentielle 2017 |
Dans une semaine,
jour pour jour, se déroulera le premier tour de l’élection présidentielle
française.
Quelle est la
situation à sept jours du scrutin?
- Emmanuel Macron
demeure le favori même s’il a perdu un peu d’intentions de vote dans certains
sondages ces dernières semaines.
Ainsi, dans la
plupart des enquêtes d’opinions ainsi que dans l’agrégateur de sondages
(sondage des sondages) du site internet Huffington post, il est en tête ou très
proche de Marine Le Pen, se qualifiant pour le second tour où il bat facilement
la candidate d’extrême-droite, parfois avec plus de 30 points d’avance.
- Emmanuel Macron
possède aussi d’autres avantages par rapport aux autres candidats.
Ainsi, auprès des
Français, il est vu comme le candidat ayant le plus les qualités ou la stature
d’un président de la république, son projet est considéré comme le meilleur
(ainsi que son projet économique), il arrive en tête dans les souhaits et les
pronostics de victoire.
En outre, il
possède le potentiel électoral le plus important (ceux qui votent pour vous et
ceux qui pourraient voter pour vous en second).
La sûreté du vote
en sa faveur est en augmentation constante.
Quand on analyse
son électorat, il n’y a quasiment aucune faille que ce soit dans les tranches d’âge,
dans les catégories sociales et il est le seul à capter autant d’électeurs à
droite, à gauche et au centre, démontrant la transversalité de sa candidature
et de son offre politique.
Enfin, il est le
seul de la «bande des quatre» (Macron, Le Pen, Mélenchon, Fillon) à battre les
trois autres candidats lors du deuxième tour.
- Les faiblesses d’Emmanuel
Macron sont donc limitées à sept jours du vote mais, néanmoins, elles existent.
Il pourrait ainsi
pâtir, non d’un vote utile qu’il représente mais d’un vote partisan si l’idéologie
et le clientélisme se font prégnants pour une raison ou une autre, en cas d’événement
exceptionnel, voire de révélation sensationnelle à son encontre.
Il pourrait
également pâtir d’une grosse bourde de sa part même si l’on doute qu’il s’embarque
dans ce genre d’erreurs si près du scrutin.
- Les extrêmes vont
sans doute faire un score historiques puisqu’avec des sondages où Le Pen
dépasse les 20%, Mélenchon les frôlent et où les petits candidats extrémistes tournent ensemble autour
de 10%, on atteint un score de plus de 50% d’intentions de vote en leur faveur.
- Le second tour devrait
opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen car, même si les scores des quatre
premiers se resserrent, aucun sondage n’a donné, en ce dimanche 16 avril, soit
François Fillon, soit Jean-Luc Mélenchon en première ou seconde position.
Mais, bien entendu,
les intentions de vote Macron, le Pen, Mélenchon et Fillon se trouvent dans les
marges d’erreurs qui permettent aux deux derniers d’espérer et aux analystes de
ne pas se risquer à prédire le résultat final…
Reste qu’il faudrait,
par exemple, un concours de circonstances incroyable – mais pas impossible –
pour que les deux finalistes s’appellent Mélenchon et Fillon.
- La démocratie
républicaine se trouve face à un danger certain.
Ainsi, un second
tour Le Pen-Mélenchon ne peut être totalement exclu, c’est-à-dire la présence
de deux populistes démagogues dont les modèles de société ne sont absolument
pas la démocratie libérale telle que nous la connaissons aujourd’hui dans le
monde occidental.
Un duel qui aurait
des répercussions énormes sur la place de la France dans le monde.
Mais un second tour
Le Pen-Fillon serait tout aussi désastreux puisqu’il opposerait deux candidats accusés
de détournements de fonds, la première vient de voir la justice demander au
Parlement européen de levée son immunité parlementaire et le second est mis en
examen.
Ce serait du jamais
vu dans une élection présidentielle en France et aurait certainement un impact
dévastateur sur le climat politique du pays ainsi que sur l’image de celui-ci
dans le monde.
- L’importance du
vote blanc et de l’abstention est problématique alors même que les menaces que
nous venons de voir sont si importantes.
Car il ne faut pas
se leurrer, celui qui ne vient pas voter et celui qui, dans les circonstances
présentes, vote blanc, font le jeu des candidats extrêmes ou malhonnêtes puisqu’ils
refusent de choisir avec responsabilité et acceptent a priori qu’un de ceux-ci
soit élu à l’Elysée.
- Quoi qu’il
arrive, le paysage politique d’après le premier tour sera très largement
impacté.
Peut-être pas dans
le sens d’une instabilité et d’une désorganisation totale comme l’affirment
certains mais plutôt dans une recomposition qui devrait voir, surtout, l’émergence
de l’axe central (allant de la droite réformiste à la gauche réformiste en
passant par le Centre libéral social) que Macron soit élu ou non et peut-être,
dans le même temps, un rapprochement des radicaux et des extrêmes, tant à
droite qu’à gauche.
Alexandre
Vatimbella
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