Emmanuel Macron |
Or, s’il est vrai
que les scores dans certains sondages mais pas tous se resserrent, il n’en
demeure pas moins que, pour tous sans exception jusqu’à présent, les deux
finalistes sont toujours les mêmes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, de même
que le leader d’En marche! bat facilement la candidate d’extrême-droite au
second tour.
En revanche, on
peut, pour prétendre ce que l’on veut démontrer – que la course est serrée ou
qu’elle semble à l’avantage de celui-ci ou celui-là –, choisir le sondage de
son choix.
Ainsi, Le Monde, Le
Figaro, BFMTV et Le Point préfèrent, par exemple, titrer sur un Macron en
difficulté et s’étendre sur les sondages censés le prouver alors que l’on peut
tout aussi bien choisir ceux qui le montrent toujours largement en tête et
vainqueur facile le 7 mai.
Nous ne sommes
évidemment pas devins pour prétendre quels sont les bons sondages et les
mauvais (nous le saurons, comme tout le monde, le 23 avril au soir) et nous ne
savons évidemment pas ce qui va se passer dans la dernière semaine de la
campagne, ni nous ne serons dans l’isoloir avec tous les Français pour
connaître leurs votes avant les résultats officiels.
Mais c’est exactement
le même cas pour tous les médias, pour tous les commentateurs et pour tous les
sondeurs.
Donc, la règle est
de parler de la situation présente avec le maximum d’honnêteté: oui, certains
sondages mais pas tous montrent un resserrement en tête mais oui Macron demeure
le favori.
Prenons, pour
illustrer notre propos, trois sondages publiés aujourd’hui, celui d’Ipsos pour
Le Monde, celui d’Odoxa pour Le Point et celui de BVA pour la presse régionale
et Orange.
D’abord, les trois
donnent Macron en tête au premier tour et vainqueur au second (61%-39% pour
Odoxa, 63%-37% pour Ispos, 64%-36% pour BVA), ce qui est une quasi-constance de
toutes les enquêtes d’opinion.
Mais il est vrai qu’Ipsos
indique que le leader d’En marche! et Le Pen marquent le pas au premier tour
avec 22% d’intentions de vote (en baisse de deux points) pendant que Jean-Luc
Mélenchon passe en troisième position avec 20% (+1,5%) et François Fillon est
quatrième avec un gain d’un point (à 19%).
Mais ce n’est pas
du tout le cas pour Odoxa qui indique que le leader d’En marche! gagne un point
et se retrouve à 24,5% d’intentions de vote, distançant Marine Le Pen de 1,5
point (à 23%) ainsi que Mélenchon (19%) et Fillon (18,5%).
Quant à BVA, il
montre Macron stable (23%), Le Pen en baisse d’un point (22%), Mélenchon et
Fillon en hausse d’un point et à égalité (20%)
Des résultats qui
ne sont pas du tout les mêmes avec des échantillons qui sont pourtant proches…
Dans le premier
cas, Macron et Le Pen ne possèdent que deux points d’avance sur Mélenchon et
trois sur Fillon, dans le deuxième l’avance de Macron est nettement plus
conséquente (5,5 points sur Mélenchon et 6 points sur Fillon), dans le
troisième Macron est sûr de terminer dans les deux premiers.
Dans le premier
cas, les quatre candidats sont dans la marge d’erreur, dans le deuxième, il
faudrait un concours de circonstances improbables pour que Macron soit éliminé
au premier tour et dans le troisième, tout se joue à la limite.
Donc, si l’on veut présenter
un Macron en difficulté, on choisit Ipsos, si on veut montrer une dynamique en
sa faveur, on prend Odoxa et si l’on veut montrer une certaine stabilité du
candidat d’En marche!, on prend le troisième!
Mais, répétons-le,
que l’on prenne Ipsos, Odoxa ou BVA la tendance demeure la même, Macron est en
tête au premier et au second tour dans une séquence longue.
D’autant que dans
les questions subsidiaires (concernant le potentiel électoral, le souhait de
victoire, le pronostic, la stature présidentielle), le candidat d’En marche!
est systématiquement en tête de tous les candidats.
Voici les résultats
des sondages du jour (dont les deux sondages quotidiens):
- Odoxa
Au premier tour:
Macron (24,5%), Le Pen, (23%), Mélenchon (19%), Fillon (18,5%), Hamon (8%),
Dupont-Aignan (3,5%), Poutou (1,5%), Lassalle (1,5%), les autres candidats à 1%
ou moins d’intentions de vote.
Au deuxième tour:
Macron (61%), Le Pen (39%).
- Ipsos
Au premier tour:
Macron (22%), Le Pen, (22%), Mélenchon (20%), Fillon (19%), Hamon (7,5%),
Dupont-Aignan (3,5%), Poutou (2%), Lassalle (1,5%), Asselineau (1,5%), les
autres candidats à 1% ou moins d’intentions de vote.
Au deuxième tour:
Macron (61%), Le Pen (39%).
- BVA
Au premier tour:
Macron (23%), Le Pen, (22%), Mélenchon (20%), Fillon (20%), Hamon (7,5%),
Dupont-Aignan (3%), Poutou (1,5%), les autres candidats à 1% ou moins d’intentions
de vote.
Au deuxième tour:
Macron (64%), Le Pen (36%).
- Ifop «rolling»
Au premier tour: Le
Pen (23%), Macron, (22,5%), Mélenchon (19%), Fillon (19%), Hamon (8%),
Dupont-Aignan (4%), Poutou (2%), les autres candidats à 1% ou moins d’intentions
de vote.
Au deuxième tour:
Macron (59%), Le Pen (41%).
- Opinionway «rolling»
Au premier tour: Le
Pen (23%), Macron, (22%), Fillon (20%), Mélenchon (17%), Hamon (9%),
Dupont-Aignan (3%), Poutou (2%), Lassalle (2%), Asselineau (2%) les autres
candidats à 1% ou moins d’intentions de vote.
Au deuxième tour:
Macron (62%), Le Pen (38%).
(Sondage Odoxa
réalisé les 12 et 13 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 950
personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française
/ méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points //Sondage BVA réalisé du 12
au 14 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1439 personnes âgées
de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des
quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Ipsos réalisé les 12 et 13 avril
2017 par internet auprès d’un échantillon de 1509 personnes âgées de plus de 18
ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par
internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées
quotidiennement par roulement – âgées de
plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des
quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement
par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées
quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de
la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)
Alexandre
Vatimbella
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