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Emmanuel Macron |
Les Français vont
voter dans quinze jours et, dans cette dernière ligne droite, la campagne
officielle débute avec son lot d’affiches sur les panneaux électoraux, les
clips à la télévision et un temps de parole particulièrement contrôlé dans les
médias audiovisuels.
Quelle est la
situation à cet instant T et sans, bien évidemment, en tirer une conclusion
définitive pour les 23 avril et 7 mai prochains?
Au niveau des
sondages, les deux favoris du premier tour depuis maintenant trois mois sont
Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui devraient se retrouver au deuxième tour.
François Fillon,
malgré les affaires, ne s’est pas écroulé mais a tout de même perdu les
pourcentages qui peuvent lui permettre d’espérer être au second tour.
Jean-Luc Mélenchon
est, lui, depuis quinze jours dans une dynamique assez étonnante, profitant
surtout du désastre de la campagne de Benoit Hamon, le candidat du PS étant
désormais en-dessous des 10% d’intentions de vote.
Mélenchon peut-il
continuer sa progression et se retrouver au second tour?
Les analystes se
montrent prudents et, sans évacuer totalement cette hypothèse, estime qu’il lui
sera assez difficile d’aller chercher les voix qui lui manquent pour ce projet
même s’il a décidé de recentrer sa campagne, ses slogans et ses affiches afin
d’apparaître comme un «candidat convenable» mais «rebelle», ce qui pourrait
choquer quelques uns de ses électeurs proches de Podémos, de Syriza ou du
Mouvement 5 étoiles.
Les «petits
candidats» sont et demeurent des petits candidats ne leur en déplaisent et
notamment à Nicolas Dupont-Aignan qui est le moins petit des petits et non le
plus petit des grands.
Même si Philippe
Poutou atteint dans certains sondages plus de 2% des intentions de vote, on ne
voit pas de dynamique chez aucuns de ces petits candidats qui pourraient, sinon
créer une surprise, en tout cas être un phénomène électoral.
Quant au deuxième
tour, Emmanuel Macron est l’hyper-favori puisqu’il dispose d’une avance qui
varie entre 20 et 30 points sur Marine Le Pen.
Et même s’il est difficile
de faire actuellement une prédiction certaine sur cette finale, ce matelas de
voix devrait permettre à Emmanuel Macron de s’installer à l’Elysée.
Voilà pourquoi, il
est, en ce 10 avril, le futur président de la France.
Mais bien des
événements peuvent survenir dans les quinze jours qui viennent même si, sans
déflagration particulière, on n’a jamais vu de retournements qui feraient que
les deux finalistes d’aujourd’hui soient devancés par leurs deux poursuivant
n’en déplaisent à certains médias, aux militants de Fillon et Mélenchon et à
ces entreprises qui affirment que les sondages ne valent rien et que leurs
mesures effectuées sur internet leur permettent de prédire que les candidats de
LR et du Front de gauche seront au second tour (prenant exemple sur leur
prédiction que Trump serait élu alors même qu’il ne doit pas son élection à l’obtention
d’une majorité du vote populaire mais à un système électoral dépassé!).
Reste qu’il est
vrai que beaucoup d’électeurs potentiels de François Fillon ont décidé de
s’abstenir ou de voter blanc, refusant de mettre un bulletin dans l’urne au nom
d’un homme accusé de détournements de fonds, mis en examen et se faisant offrir
des costumes et des montres aux prix exorbitants.
Pour LR, c’est là
que se trouve la clé du succès de son candidat et il suffit de les mobiliser
tout en discréditant Emmanuel Macron auprès des électeurs de droite qui
s’apprêtent à voter pour ce dernier.
Une stratégie qui
semble simple – voire simpliste – à énoncer mais qui aura bien du mal à donner
les résultats escomptés par ceux qui la soutiennent.
Car n ne voit pas
quels événements nouveaux pourraient amener tous ces électeurs potentiels à
venir voter pour Fillon même si celui-ci tente désespérément de leur parler en
insultant Macron à longueur de journée et en ayant trouvé la énième raison qui
pourrait les décider en sa faveur avec ayant cette déclaration somme toute
pathétique, «je ne vous demande pas de maimer mais de me soutenir».
La situation de Fillon
n’ayant donc pas changé, Macron n’étant pas un danger, bien au contraire, pour
leurs idées et ni Le Pen, ni Mélenchon n’étant actuellement en situation de
remporter la présidentielle, on ne voit pas ces électeurs se ruer en masse dans
les bureaux de vote pour plébisciter Fillon.
Bien sûr, si les
deux candidats extrémistes, populistes et démagogues se retrouvaient tout en
haut des sondages, cela pourrait engendrer une mobilisation des
abstentionnistes et des indécis.
Néanmoins, elle
pourrait se faire tout autant pour Emmanuel Macron.
Ce qui est
intéressant pour ce dernier c’est qu’il a une très bonne image chez les
Français.
Ainsi, dans leurs
souhaits de victoire, les électeurs le mettent en tête, tout comme pour leurs
pronostics de victoire mais aussi pour sa stature présidentielle.
De plus, il est
aussi celui qui a le plus gros potentiel électoral comme d’ailleurs son
mouvement En marche!
Des éléments qui
montrent que le vote Macron est tout autant un vote positif (pour un candidat)
qu’un vote négatif (pour éviter qu’un autre candidat gagne.
Et dans ce vote
positif, c’est aussi un choix pour le candidat Macron et pas seulement le choix
du moins mauvais candidat.
En outre, le leader
d’En marche! a passé avec succès les deux examens qu’on lui prédisait délicats
pour sa candidature, les deux débats à la télévision (à cinq et à onze) où les
téléspectateurs l’ont ensuite donné vainqueur avec la stature présidentielle la
meilleure de tous les participants.
Dès lors, s’il
s’avérait que Macron n’est qu’une bulle et qu’il s’effondre lors du premier
tour, là ce serait véritablement un séisme politique et une remise ne cause de
tout ce que l’on sait en matière de science électorale.
D’autant qu’il est
en phase avec une majorité de la population qui veut une large union autour d’un
axe central, comme le montrait les records d’Alain Juppé dans les baromètres de
popularité (et encore aujourd’hui), dans l’espoir de réformer la France pour
aller de l’avant et non se recroqueviller sur elle-même.
Alexandre
Vatimbella
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