dimanche 9 avril 2017

Présidentielle 2017. Sondage: Macron et Le Pen en tête, Mélenchon troisième, les extrêmes au-dessus de 50%!

Le Pen & Macron en tête à égalité
Selon la nouvelle vague du sondage Kantar-Sofres pour RTL, LCI et Le Figaro, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont en tête au premier tour à égalité avec 24%.
Au second tour, le leader d’En marche! gagne facilement devant la représentante de l’extrême-droite (61%-39%).
Mais un des faits nouveaux de cette enquête est la troisième place de Jean-Luc Mélenchon qui passe, pour la première fois, devant François Fillon (18% contre 17%).
Si cette tendance devait se confirmer dans les prochains jours dans d’autres sondages (déjà, un précédent donnait les deux hommes à égalité), ce serait un bouleversement dans la campagne.
Rappelons qu’après la primaire de LR et avant les affaires de détournements de fonds publics ainsi que de sa mise en examen, Fillon caracolait en tête des sondages.
Derrière, on trouve Benoit Hamon (9%), Nicolas Dupont-Aignan (3,5%), Philippe Poutou (2,5%), les autres candidats à 1% ou moins.
Mais, un autre bouleversement s’est produit avec ce sondage puisque pour le première fois de la campagne, les candidats extrémistes sont au-dessus de 50% des intentions de vote.
Si l’on additionne les score de Le Pen (24%), de Mélenchon (18%), de Dupont-Aignan (3,5%), de Poutou (2,5%), d’Asselineau (1%), de Lassalle (0,5%), d’Arthaud (0,5%) et de Cheminade (proche de 0,5%), on obtient le pourcentage de près de 50,5%.
A noter, par ailleurs, qu’Emmanuel Macron possède le potentiel électoral le plus élevé (ceux qui votent pour vous et ceux qui pourraient voter pour vous) avec 46% devant Jean-Luc Mélenchon (39%), Marine Le Pen (32%), Benoit Hamon (29%) et François Fillon (24%).
Il est également en première position pour la stature présidentielle (49%) devant Mélenchon (40%), Le Pen et Hamon (31%), Fillon (28%).
Quant au souhait de victoire, Macron est également en tête (21%) devant Le Pen (19%), Fillon (15%) et Mélenchon (14%).
Le leader d’En marche! est également celui que les Français placent en tête de leurs pronostics de victoire (38%), très largement devant Marine Le Pen (13%) et François Fillon (11%).
(Sondage Kantar-Sofres réalisé du 5 au 7 avril 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1515 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Actualités du Centre. Les premiers mois ambitieux du président Macron

Emmanuel Macron
Dans une longue interview au JDD, Emmanuel Macron a dévoilé et détaillé ce que serait son agenda – chargé – lors de sa première année de présidence s’il est élu le 7 mai prochain à l’Elysée.
Il promet ainsi une loi sur la moralisation de la vie politique, l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les législatives, des classes allégées dans les écoles où se trouvent des enfants en difficultés, une relance de l’Europe, des mesures pour libéraliser l’économie et permettre des embauches massives dans les années à venir ainsi que la création du «task force» en matière de terrorisme.
Par ailleurs, il estime que s’il est élu, il aura automatiquement une majorité sur laquelle il pourra s’appuyer à l’Assemblée nationale et que le premier ministre qu’il nommera au lendemain de son élection ne sera pas seulement de transition mais qu’il aura «vocation à durer».
Il a également redit son engagement de renouveler le personnel politique ainsi que les pratiques de gouvernement autour d’un «rassemblement de tous les progressistes».
Ses propos confirment une nouvelle fois que son programme est centro-compatible, certains diraient même centriste, avec une volonté évidente de réforme et de vision progressiste, c’est-à-dire d’une vision positive et optimiste de ce que peut être la France dans un avenir proche et un futur plus lointain.
Voici les principaux extraits de cette interview:
- Vous voulez une moitié de ministres sans expérience politique, n'est-ce pas confier le pouvoir à la technocratie?
Je crois l'inverse : l'administration est forte quand les ministres sont faibles! Quand on a été responsable de parti ou professionnel de la politique, on ne connaît pas le fonctionnement d'un ministère. Et là, ce sont le cabinet et les directeurs d'administration qui ont le pouvoir. Connaître ses dossiers, c'est réduire le poids de l'administration.
- Seriez-vous un président qui gouverne?
Le président nomme le gouvernement sur proposition du Premier ministre. Chacun des ministres aura une feuille de route présentée avant les législatives, avec des objectifs en termes de politiques publiques et de budget. Leur efficacité sera évaluée régulièrement et je déciderai une fois par an, en lien avec le Premier ministre, de les reconduire ou pas. J'exercerai un suivi particulier de l'avancement des six grands chantiers qui sont au cœur de mon projet, et dont j'irai moi-même rendre compte une fois par an devant le Congrès, dans un discours sur l'état de la nation.
- Et pour l'administration?
Dans les six premiers mois, je renouvellerai ou je confirmerai la totalité des postes de responsabilité nommés en Conseil des ministres – 250 personnes. Je ne dis pas que je souhaite remplacer tout le monde! Les fonctionnaires sont loyaux. Mais pour mettre en œuvre une politique ambitieuse, il faut des directeurs qui endossent la feuille de route décidée par le politique. Les ministres seront associés à ces nominations. Nous aurons ainsi une administration plus responsable, et des cabinets ministériels moins puissants.
Pensez-vous pouvoir compter sur une majorité absolue?
Oui. On n'a jamais vu, depuis 1958, le peuple français dire le contraire aux législatives de ce qu'il a dit quelques semaines plus tôt à la présidentielle.
Comment travaillerait le Parlement?
Je souhaite un Parlement qui légifère moins et évalue davantage l'application des lois et l'action du gouvernement. Ces quinze dernières années, on a modifié 50 fois le Code du travail. Est-ce que ça marche mieux pour autant? Non. Je souhaite donner un plus grand rôle aux commissions parlementaires et suis favorable à ce qu'on institue des commissions ad hoc, composées de parlementaires de la majorité et de l'opposition, pour mieux contrôler le gouvernement.
- Quelles seraient les premières mesures de votre présidence?
Le projet de loi de moralisation de la vie politique sera mis sur la table du Conseil des ministres avant les législatives. Avec, d'abord, l'interdiction du népotisme pour les parlementaires, qui ne pourront salarier aucun membre de leur famille. On doit aussi fiscaliser la totalité des rémunérations, en particulier l'indemnité représentative de frais de mandat, et les rendre transparentes. Pour éviter les conflits d'intérêts, les activités de conseil seront interdites. Parallèlement seront votées, avant la fin 2017, la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de proportionnelle.
- Par où commencerez-vous en matière économique et sociale?
Dès l'été, je souhaite que plusieurs textes soient présentés. La simplification, d'abord. Fin mai ou début juin, un projet de loi d'habilitation permettra au gouvernement d'agir par ordonnances pour mettre en place le droit à l'erreur: sauf cas grave, l'administration qui contrôle un individu ou une entreprise ne sera plus immédiatement dans la sanction, mais dans l'accompagnement et le conseil. De même, nous supprimerons les normes issues de la surtransposition et imposerons la suppression d'une norme récente pour toute nouvelle norme votée. Enfin, pour les textes fiscaux, sociaux ou touchant au droit du travail, il faudra une règle de stabilité: quand on prend un texte dans le quinquennat, on n'y touche plus!
- Et comment amorcerez-vous votre politique budgétaire et fiscale?
Dès mon entrée en fonction, un audit des finances publiques sera demandé afin de disposer à la mi-juin des résultats de la gestion en cours. Il n'y aura pas de loi de finances rectificative cet été : ni cadeau ni augmentation d'impôts. Ce serait irresponsable. En revanche, le gouvernement présentera à l'automne un texte de finances publiques quinquennal et un projet de loi de finances pour 2018. Ces textes présenteront la stratégie sur cinq ans, avec le plan d'économies de 60 milliards, l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des Français, ainsi que les principales mesures en faveur de l'emploi et de l'investissement, comme la baisse des charges, la baisse de l'impôt sur les sociétés…
- Vous voulez réformer encore le droit du travail : comment procéderez-vous?
Je souhaite introduire dès l'été un projet de loi d'habilitation pour simplifier le droit du travail et décentraliser la négociation. Il s'agit de donner plus de place à l'accord majoritaire d'entreprise ou de branche, d'une part, d'encadrer les décisions des prud'hommes, d'autre part. Le tout par ordonnances, pour procéder de manière rapide et efficace.
- Quand engagerez-vous les réformes de l'assurance chômage et de la formation?
Autant la réforme du droit du travail doit aller vite, autant il faut prendre le temps pour refonder en profondeur l'ordre établi entre 1945 et 1970. Pour l'assurance chômage, je souhaite que l'on universalise les droits, mais que l'on change aussi le financement et les modes de contrôle, pour en faire une vraie structure tripartite où l'Etat reprend ses responsabilités. Pôle emploi devra évoluer et proposer rapidement des bilans de compétences aux chômeurs et les emmener vers les formations adéquates. La formation professionnelle doit être réformée en profondeur pour la rendre plus efficace et plus transparente. Tout cela sera finalisé au plus tard début 2018.
- N'y a-t-il pas un risque de blocage par les syndicats?
Non, car je leur redonne une très forte responsabilité dans la déclinaison de la réforme du droit du travail au niveau de la branche et de l'entreprise, et parce qu'on passe à un tripartisme entre Etat, syndicats et patronat. Si l'on fait ces réformes, le chômage sera ramené à 7% en 2022.
- A quand la réduction de moitié des effectifs des classes à l'école primaire?
Dès la rentrée 2017, je veux la mise en place des 12 élèves par classe de CP et CE1 dans les écoles de l'éducation très prioritaire. Avec un redéploiement des moyens dans un premier temps, puis des recrutements l'année suivante. Par ailleurs, sur les rythmes scolaires, un décret sur la liberté des communes leur donnera la possibilité d'en sortir. Enfin, un arrêté permettra le retour des classes bilangues dès cet été.
- Arriverez-vous à tenir tous ces chantiers dès l'été?
Oui, et il y en aura d'autres! Dès l'été, je lancerai les états généraux de l'alimentation, avec les associations de consommateurs, les agriculteurs, les distributeurs, et l'ensemble des filières pour évoquer une meilleure rémunération des producteurs et donner un cadre de modernisation de l'agriculture. Je lancerai aussi une conférence des territoires pour établir un pacte de confiance avec les collectivités locales. J'installerai dès l'été des assises de l'outre-mer pour apporter des réponses concrètes et de court terme à leurs enjeux. Enfin, un projet de loi sur la mobilité et le logement sera proposé à l'automne pour créer un "choc de logement" permettant des opérations d'intérêt national avec des procédures ultrarapides dans les zones tendues : le Grand Paris, la métropole lyonnaise et la frontière suisse, ainsi que la région Aix-Marseille. Je souhaite aussi engager une réforme de l'action et de la fonction publiques.
- Et sur la sécurité?
Je mettrai en place dès l'été une cellule de coordination du renseignement ainsi qu'une task force sur le terrorisme islamiste sous l'autorité du président. Dès l'été, les mesures nécessaires au renforcement de la sécurité intérieure seront prises.
- Quelle sera votre première initiative européenne?
Je rencontrerai la chancelière allemande afin d'engager une réorientation du couple franco-allemand, pas seulement économique, mais aussi en matière de souveraineté et de défense. A l'été, je ferai un tour des capitales européennes. Je proposerai une feuille de route à cinq ans pour doter la zone euro d'un vrai budget et pour une vraie Europe à 27 de l'environnement, de l'industrie et de la gestion des migrations.
- La phrase de François Asselineau au débat, selon laquelle "vous êtes toujours d'accord avec tout le monde", n'a-t-elle pas fait mouche?
Les Français sont las de la bêtise généralisée qui consiste à considérer que ce que dit l'opposant est forcément mauvais. C'est une force de reconnaître, lorsqu'ils existent, des points de convergence sur le fond avec des gens auxquels on est opposé. J'ai aussi des désaccords, et je les assume pleinement.


Actualités du Centre. Bayrou: «il faut un Centre puissant en France»

François Bayrou
Lors de ses dernières interventions dans les médias, François Bayrou est revenu sur son souhait de voir émerger avec la victoire d’Emmanuel Macron, un nouveau paysage politique autour de ce qu’il appelle désormais un «axe réformiste» qui est cet axe central qui va de Juppé à Valls en passant par Macron et lui-même, qui pourrait bien se constituer après les législatives.
«Chaque fois qu’un gouvernement d’un bord prend position, explique-t-il, l’autre bord prend position contre et cela bloque le pays. Choisir de ne plus être enfermé dans cet affrontement stupide, c’est ouvrir une page nouvelle pour le pays. Choisir l’axe, que j’appelle réformiste, c’est-à-dire qu’aucun des problèmes du pays ne va être laissé à l’abandon, que l’on va tout résoudre ou tout corriger chaque fois qu’on rencontrera une difficulté».

Il a précisé sa pensée à cet effet:

«Nous avons deux partis qui ont la totalité du pouvoir depuis des décennies, qui ont la totalité des sièges eux et leurs satellites à l’Assemblée nationale, qui représentent aujourd’hui moins de 30% des Français. Ces partis-là s’effondrent sur leur usure, sur les pratiques, les dérapages, les dérives dans lesquels ils se sont laissé entraîner, dérives intellectuelles ou dérives de pratiques quotidiennes. Il est juste et il est normal, et j’ajoute, il est pour moi essentiel, qu’on tourne la page sur ces pratiques et ces dérives, qu’il y ait en effet une proposition politique – c’est Emmanuel Macron qui la porte – qui nous dise: ‘nous allons ouvrir une page nouvelle’. Une page nouvelle sur un élément absolument essentiel, qui est de dire: ‘depuis des décennies, vous nous enfermez dans une guerre artificielle entre ce que vous appelez droite et ce que vous appelez gauche, alors que tous les Français savent que cela n’existe plus sous cette forme-là, et nous, nous voulons en sortir, car nous avons besoin que des gens qui ont la bonne volonté de travailler ensemble et de partager des objectifs puissent le faire sans être paralysés par cette absurdité’. Ceci est une chose essentielle».

Quant à ceux qui l’accusent d’avoir changé d’alliance en soutenant le candidat d’En marche!, il répond, «Je ne change pas de direction, je n’en ai jamais eu qu’une: il faut un centre puissant en France. La soumission du centre à un bord ou à l’autre, cela a plus souvent été à droite qu’à gauche, à un des partis puissants qui tiennent le pouvoir est une défaite de la pensée et de la volonté».