Notre pays est-il en train de perdre son honneur et devons-nous
ressentir un sentiment de honte à l’occasion de cette élection présidentielle?
On peut se poser légitimement la question quand on regarde
avec lucidité et honnêteté la situation.
Ainsi quand on voit que la candidate d’extrême-droite,
Marine Le Pen, qui plus est se trouve accusée de malversations financières
risque d’être en tête au premier tour et qu’elle semble qualifiée sans problème
pour le second, si l’on en croit les sondages publiés depuis deux ans.
On peut également se la poser quand on voit qu’un candidat
mis en examen pour détournements de fonds publics, François Fillon, utilise
tout l’attirail et les artifices malfaisants de Donald Trump pour tenter de se
faire élire (et, pire encore, qu’il est encore suivi par 17% à 20% d’électeurs
qui déclarent n’en avoir rien à faire d’avoir un président malhonnête).
Idem quand on voit qu’un candidat populiste et démagogue,
pendant à l’extrême-gauche d’une Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, monte
irrésistiblement dans les sondages et s’attire même la bienveillance des médias
parce qu’il serait drôle et apaisé alors même qu’il vient à nouveau d’insulter un
journaliste, celui lui ayant posé une question qu’il n’appréciait pas, demandant
même à son service d’ordre de «dégager ce connard» en bon trotskiste violent
qui ne se refait pas.
On peut toujours se la poser quand on voit que dans les onze
candidats qui ont obtenu les 500 signatures d’élus – donc de personnes dont on
attend qu’elles aient une réflexion intelligente avant d’accorder leur
parrainage –, il y a cinq candidats aux idéologies totalitaires (les deux
candidats d’extrême-gauche, Poutou et Arthaud ainsi que les trois candidats
d’extrême-droite, Le Pen, Asselineau et Cheminade), un candidat de la gauche
radicale (Mélenchon), un candidat de la droite radicale (Dupont-Aignan) et un
bouffon (Jean Lassalle).
Quant aux candidats de la gauche et de la droite
traditionnelles (Hamon et Fillon), ils ont durci leurs discours, surtout y ont
intégré de nombreux éléments populistes.
Et même le candidat central (Macron), a parfois quelques
remarques à la limite du populisme.
Heureusement, sans toutefois dépasser les bornes.
Pour ne pas être en reste, les médias participent à cet
incroyable spectacle.
On osait espérer qu’ils avaient appris à être responsable
après avoir assisté l’année dernière au cirque de l’élection présidentielle aux
Etats-Unis.
Pourtant, ils n’avaient eu de cesse de se gausser de leurs
homologues américains qui, pour certains, s’étaient faits rouler dans la farine
par le milliardaire populiste, démagogue et menteur en s’imaginant pouvoir le
contrôler et, pour d’autres, s’étaient régalés de manière totalement hypocrite
des frasques de cet homme dérangé parce qu’il leur permettait des taux records
d’audience grâce à cet exécrable feuilleton indigne de la démocratie qu’il leur
proposait quotidiennement, ce qui leur a fait gagner beaucoup d’argent.
Et voilà qu’ils se mettent au diapason des discours
nauséabonds, des fausses assertions et des insinuations de cette présidentielle
française pour les mêmes raisons.
S’en remettre aux miracles d’où qu’ils viennent n’est pas la
solution et n’a jamais été une attitude centriste basée sur la responsabilité
et le respect pour prendre des décisions et agir.
Non, préférons un sursaut de dignité des Français qui se
rappelleront peut-être à temps qu’ils sont un grand peuple et que cela impose
des comportements adéquats comme de dégagez – terme à la mode – tous les
populistes, les démagogues et les malhonnêtes de cette élection.
Pour leur bien et celui de leur pays.